Personne n’a bien saisi la situation française, et le laxisme qui a prévalu pendant 10 ans en matière de finances publiques. On lit ainsi des économistes-Cassandre très déçus, par des bons résultats pourtant évidents sur le taux d’intérêt de la dette, qui se comprennent parce que l’effort de rigueur adresse un message clair. On sent la rage de ces pamphlets de gens déçus par ce qui prouve qu’ils n’avaient rien compris à ce qu’ils ont raconté. Ils ont défendu un système financier fuligineux, où rien de ce qu’ils croyaient n’a existé, un système dont la “richesse créée” s’évapore comme une brume d’été, laissant ses thuriféraires si désemparés devant le vide des “investissements” possibles qu’ils sont prêts à acheter de la dette socialiste à intérêt négatif. Mieux vaut perdre un peu ici, qui risquer de tout perdre n’importe où ailleurs.
C’est maintenant que l’on réalise l’invraisemblance du discours tenu, sur une situation où il fallait remettre de l’argent dans le moteur, seul carburant et seule production du système.
Guy Debord sera peut-être le Nostradamus des temps d’après, son style incisif, glacial, et ses termes plus larges que des concepts permettront de nimber de mystère ses prédictions, qui revêtiront ainsi de multiples sens à l’avenir. Inspiré du style du 17-18ème, pour que sa langue ne vieillisse pas, elle pourrait ainsi expliquer tout écart entre une illusion collective, et la réalité, quelque soit cette illusion, et quelque soit cette réalité. L’économie financière a aussi été une sorte de “spectacle”. La panne d’orange, quant à elle, dramatisée à outrance, alors qu’elle n’a fait qu’interrompre des conversations vides et inutiles, parait sortir d’”in girum imus nocte et consumimur igni”. Il aurait pu écrire de la science-fiction, quelque chose comme “a perfect world”, ce livre visionnaire d’Ira Levin, que je relis en anglais, appréciant ainsi davantage les détails que la langue étrangère, me ralentissant, me force à mieux voir.