Nicolas voyait trois périodes dans sa histoire personnelle des blogs. J’en vois quatre.
Le début, Novembre 2004. Quand j’ai crée ce blog, j’avais une idée derrière la tête. Envie de créer une discussion sans doute idéalisée et chimérique avec une amie très importante pour moi, une nymphe qui gambadait dans les bois. C’était le début. Internet m’avait offert l’occasion de merveilleuses rencontres. A Marseille, Mons, Romorantin, en Lorraine, dans le pays de Gex ou à Paris. Saint Seiya est formidable. Le modem ne m’offrait que quelques heures de connections par mois. Et c’était super… Mon blog est né à la fin de cette période là, quand mon village s’équipait progressivement de l’ADSL. Je suppose qu’aujourd’hui, cette nymphe est repartie loin, et qu’elle ne passe plus ici. C’était une autre époque. C’était il y a 10 ans.
La suite, c’est le DEL de Guy Birenbaum. Mon blog change de dimension. Ou plutôt est ce moi qui entre dans une nouvelle. Je déménage. J’habite dans le Comtat vauclusien, pas loin du Mont Ventoux. Et je blogue plus politique. Des rencontres, là encore. Des personnes que je ne vois plus aujourd’hui. Des personnes qui sont toujours là quelque part. Guy Birenbaum a fait beaucoup pour notre blogosphère. Qu’il en soit remercié.
Ensuite, nous entrons dans ma période faste de l’histoire de mon blog. Sarkozy vient d’être élu, je viens de déménager dans le Gard. Nous sommes fin 2007 : j’entre dans l’ère du blog à la Wikio. Ceux qui ne l’aiment pas l’appellent à l’époque la Jegounosphère, mais force est de constater que Nicolas, qui est devenu autre chose qu’un simple pseudo pour moi, a également fait énormément pour notre blogosphère. C’est l’esprit de la Comète. C’est une manière différente de bloguer. Une manière sympa. Beaucoup de gens de gauche évidemment. Mais également de nombreuses rencontres au centre, au modem ou à droite (Arnaud, Hashtable, Chafouin, Reversus…). Je pense aussi aux kiwis, dont le Toréador reste le fer de lance. Je pense aussi à Romain Blachier de Lyon, une autre sympathique rencontre.
Une belle époque. Le 27 Aout à la Comète, avec des gens aussi différents que Mathieu, CC, Yann ou Eric, reste un beau moment. Il manquait Eric Mainville à cette table, une autre personne qui m’a marqué durant cette période. Il manquait également Homer, mais j’aurais le bonheur de le rencontrer plus tard, lors d’un beau moment. C’était une belle période. Le classement Wikio était une de nos marottes. Amusante. J’étais bien classé. Deuxième au divers derrière Gaël. Régulièrement dans le Top 10, voire plus, du classement général. Une autre époque. On crée même, à plusieurs, un blog de foot à ce moment là. C’est dire… C’était sympa. Puis une élection arriva, et…
Dernière partie, celle d’aujourd’hui. Elle coïncide avec la naissance de mon fils, gros changement dans ma vie. D’autres priorités. Puis la blogosphère change. Considérablement. On arrive en période d’élection, les couteaux sortent. La discussion laisse sa place à un militantisme parfois à la limite. Une droitosphère dont je me sens finalement assez éloignée se crée. La gauchosphère a parfois tendance à se transformer au mieux en une pravdasphère dont le coté moutonnier répétitif des billets peu au mieux amuser, au pire lasser. Quand ce n’est pas une transformation radicale en une sorte de truc qui considère que toute chose de droite, ou pas de gauche, est forcément à bannir, à insulter.
J’ai le souvenir de discussions qui m’ont laissé un gout amer et malsain. Des étiquettes, souvent fausses, toujours gratuitement méchante, que l’on se balance à la figure. Je me souviens d’un billet du Grumeau qui m’avait touché. Aussi parce qu’il reflétait, quelque part, une certaine pensée de la part du camp d’en face. Souvenirs pénibles. D’un coté je suis étiqueté sarkozyste à la limite de l’extrême droite. De l’autre coté, normalement « le mien », je suis parfois considéré comme un gauchiste à la solde de je ne sais quel mouvement anti-droite. Sans doute suis-je un peu des deux. Sans doute suis-je tout simplement moi, sans leçons à donner, sans consigne de vote à donner.
Juste avec des sentiments à exprimer. Celle qui se considère « la vraie droite » (et qui a perdu toutes les dernières élections, à mon grand dam) peut me moquer. La « vraie gauche » peut venir hurler quand je les mets sur le même pied d’estime que leur cousin de l’extrême droite. Tout ceci n’est pas bien grâve…
Demain, j’ignore comment je bloguerai. Peut être que j’arrêterais. J’y ai songé. Parce que le plaisir n’y était plus. Et parce que ma vraie vie m’offre suffisament de moments d’irritation, de combats stériles ou de tristesses, pour que j’en rajoute dans ce qui doit être un moment de plaisir pour moi. Si plaisir il n’y a plus, on fermera. Et on fera autre chose. On verra bien demain…