Les tenants de ce genre de langage devraient vite prendre quelques jours de vacances avec leur économies, s'il leur en restent. Car avant d'être financière la crise est économique et endémique. Elle part des USA pour commencer seulement à toucher l'Europe et elle provient d'un volume de crédit mis à disposition des consommateurs et producteurs de tous ordres en totale inadéquation avec la production de richesse. On nous raconte que l'économie américaine (et donc l'économie mondiale, par suite) est encore en croissance. C'est bien là que le bât blesse : une véritable croissance économique ne peut pas se faire exclusivement à crédit, et c'est malheureusement bien ce qui est arrivé compte tenu de l'actuelle baisse du dollar.
Si les asiatiques et notamment les Chinois avaient la mauvaise idée de mettre aujourd'hui en vente sur le marché les bons du Trésor américains qu'ils détiennent par centaines de milliards, alors le dollar monnaie lui-même descendrait immédiatement à 10 voire 5 % de sa valeur actuelle. C'est dire si ces bons du Trésor ne sont que du papier sans valeur.
Et qui s'est enrichi grâce à des instruments financiers ingérables du type subprimes ou Alt-A : les banques et les banquiers surtout. Et qui va payer la facture ? les Etats, les actionnaires, les créanciers et les citoyens surtout, car selon l'adage connu, si les banquiers devraient souvent être mis en faillite à titre personnel pour leur enseigner une fois par génération à prendre des risques raisonnables pour eux comme pour leurs clients, mettre en faillite les banques reviendrait à se tirer une balle dans les deux pieds. C'est donc l'Etat qui devra d'une façon ou d'une autre mettre la main au porte-monnaie, et l'Etat c'est qui, on vous le demande ? Comme quoi le seul métier sans aucun risque au monde est celui de banquier.
D'ailleurs si l'on regarde la mimique du bon Marcel Ospel sur la photo ci-dessus, on voit très bien qu'il fait la sourde oreille. C'est sa façon habituelle d'écouter et de se battre complètement l'œil des conséquences économiques et sociales des inventions de ses chers gestionnaires. Triste et amorale attitude.