C’est un film de potes. Un film à sketches. Projet initié par Gilles Lellouche et Jean Dujardin, et réalisé tour à tour par Fred Cavayé, Emmanuelle Bercot, Alexandre Courtès, Eric Lartigau ou encore Michel Hazanavicius. Les deux acteurs/réalisateurs, entourés de Guillaume Canet, Géraldine Nakache, Alexandra Lamy, Isabelle Nanty, Sandrine Kimberlain ou encore Manu Payet à l’interprétation, offrent dans cet ovni culotté une succession de mini films articulés autour de l’infidélité masculine, ou comment des mecs d’aujourd’hui mentent effrontément à leurs femmes, s’entichent de gamines, cherchent à tout prix- et quels qu’en soient les moyens- frissons des adultères et coups d’un soir. Sur le papier, et en apparence, le ton se veut comique, potache, quelque part entre les virées entre hommes des Very bad trip, et les parenthèses puériles des frères Farelly. La vérité est toute autre : à mesure que la pellicule déroule les lâchetés et déviances masculines, s’installe un malaise durable. Finalement, qu’il soit paumé, loser, bourgeois, l’homme est un gros dégueulasse.
De ce déballage décomplexé, parsemé de touches trash qui ne cachent rien d’autre qu’un immense pied de nez à la censure et au politiquement correct, Les Infidèles tire des portraits de couples et des études de caractères bien plus fines qu’elles en ont l’air. Bien qu’elles puissent être visionnées indépendamment, les saynètes, ont pour fil conducteur un même cynisme osé, formant au final un tout nouveau genre d’anti comédie romantique qui regarde sans sourciller les hommes dans les yeux. Le résultat est dérangeant, transforme les rires en grincements de dents, oscille entre noirceur et drôlerie, hilarité et désespoir. Et, jusqu’au final, joyeux joyau d’auto dérision et paroxysme d’humour noir, on y rit pour mieux échapper au tragique.