Hier à Paris sous la pluie, Enzo Vial Collet
a goûté à sa nouvelle notoriété en faisant
le bonheur des chasseurs d’autographes.
Photo Christian Entz
Enzo Vial Collet ne pouvait pas bénéficier d’un plus bel écrin que le luxueux cadre de Lacroix-Catelan, fief du légendaire Racing Club de France devenu Lagardère à des fins économiques, pour faire ses débuts chez les grands. Privé de sélection nationale en 2010, pour une côte cassée due à une mauvaise chute, le Guadeloupéen du MON s’est relevé l’année d’après pour prendre part aux championnats d’Europe juniors. Mais à 19 ans, jusqu’à ce week-end parisien, il n’avait encore jamais partagé le bain de ceux qui figurent au palmarès planétaire toutes catégories confondues.
« C’est plutôt sympa d’être reconnu »
Hier, entre deux averses et à quelques heures de son 1 500 m, Enzo Vial Collet s’est plié de bonne grâce à satisfaire les chasseurs d’autographes et à profiter d’une gloire qu’il sait éphémère. « C’est plutôt sympa d’être reconnu et les gens ne sont pas envahissants », avoue le jeune nageur soucieux de ne pas se disperser. « Et même les caméras de télé – sur la plage de départ – ne m’ont pas impressionné. »
Les soucis d’Enzo résident davantage dans l’élément liquide. « Il a les bras chargés », explique Stéphane Gallo, le coach du MON qui l’accompagnera cet été à Indianapolis à l’US Open (du 7 au 11 août). « Et à ce titre, les 4’01’’, qu’il nage en séries du 400 m, constituent un record personnel pour un temps du matin et une période de travail, sans récupération. » L’émulation, due au contexte relevé et au caractère événementiel du meeting, a pleinement joué pour le Guadeloupéen qui mise beaucoup sur le 1 500 m. « Dans le 400 m, je ne suis pas parti sur un bon rythme », avoue ce dernier. « Je suis parti comme pour un 1 500 m. » Un 1 500 qu’il a en tête depuis trop longtemps pour ne pas y penser…
« J’ai le troisième temps d’engagement et Damien Joly a le meilleur », explique Enzo Vial Collet. « Nous serons donc voisins de couloir et je compte bien me caler par rapport à lui. Depuis qu’il est à Mulhouse, nous avons bien sympathisé… C’est intéressant de travailler à ses côtés. »
Le « Joly coup »
L’intention initiale a été pour le moins heureuse puisqu’en finale, Damien réalise « le Joly coup » et s’impose en 15’28’’36 devant l’Allemand Meissner (15’30’’18) et Enzo Vial Collet (15’31’’70) dont les 200 derniers mètres ont été prometteurs. « Il revient très fort sur l’Allemand et n’est pas loin de le rattraper » apprécie Lionel Horter. Un coup de force qui lui permet également de distancer l’Islandais Mc Kee (15’39’’47) et un certain Luca Marin plutôt adepte des épreuves en 4 nages. Médaille de bronze autour du cou, Enzo Vial Collet n’a pas été peu fier de sa première et est en droit de se faire « mousser ». Mais le plus heureux est encore le coach. « C’est un coup double », confie Lionel Horter. « Damien confirme et Enzo est très bien. Je suis super content pour eux et je voudrais associer dans ces performances Stéphane Gallo et Guillaume Strohmeyer qui ont beaucoup travaillé pour qu’ils en soient là. »
Dans quelques semaines, l’un franchira la Manche et l’autre l’Atlantique… mais tous deux pour une nouvelle destination finale.
Merci à ALSACE.fr et son envoyé spécial Christian Entz pour cette suivie des Exploits de ENZO.