Les républicains du Congrès américain vont voter cette semaine pour réaffirmer leur opposition viscérale à la réforme de la couverture maladie du président Barack Obama, quelques jours seulement après que la Cour suprême eut confirmé la constitutionnalité du texte.
Photo AFP
La Cour suprême des Etats-Unis a validé dans sa quasi-intégralité le 28 juin la réforme de la couverture santé adoptée et promulguée en 2010. Ce revers pour le camp républicain devrait affecter l’élection présidentielle du 6 novembre au cours de laquelle M. Obama est candidat à sa réélection et affrontera le républicain Mitt Romney.
Mais les conservateurs n’en ont pas pour autant changé leur fusil d’épaule: ils insistent et réclament plus que jamais l’abrogation du texte. Dès l’annonce de la décision de la Cour suprême le 28 juin, la vindicte des adversaires de la réforme avait repris de plus belle.
« Si nous voulons nous débarrasser de la loi d’Obama, il faut remplacer le président Obama », a plaidé M. Romney, qui a promis que s’il était élu il abrogerait la réforme dès son premier jour à la Maison Blanche.
De son côté, le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, Eric Cantor, a écrit lundi sur son compte Twitter: « Il est temps de mettre fin aux promesses non tenues d’Obamacare (surnom péjoratif donné par les républicains à la loi du président, NDLR). Mercredi, la Chambre votera pour abroger la loi ». Le message de M. Cantor était accompagné du mot clé #AbrogationComplète (« FullRepeal »), devenu très populaire parmi les abonnés républicains au réseau social.
Vote symbolique
Mercredi, la Chambre dominée par les adversaires du président démocrate va se prononcer contre le texte qui prévoit d’étendre la couverture maladie à 32 millions d’Américains.
Les républicains –qui considèrent cette réforme comme un développement excessif des réglementations étatiques et une atteinte à la liberté de choix des Américains– ont déjà pris l’initiative de 30 votes à la Chambre pour abroger tout ou partie de la loi.
La Chambre a notamment voté l’abolition du texte peu après la victoire des républicains aux législatives de novembre 2010. Mais le Sénat, où les démocrates ont conservé la majorité, n’a pas donné suite.
Outre le barrage de la chambre haute, les républicains se trouvent face à la menace d’un veto présidentiel, dont la menace a d’ailleurs été brandie lundi soir par la Maison Blanche. Annuler cette réforme « augmenterait le déficit et distrairait le Congrès du travail qu’il doit effectuer sur l’économie et les créations d’emplois », a prévenu l’exécutif.
Seul un changement de président et de majorité au Sénat après les élections du 6 novembre pourraient produire le résultat escompté par le camp conservateur.
Les républicains font donc activement campagne pour regagner le Sénat. Dans un message à ses partisans, le sénateur Marco Rubio explique que les républicains –qui disposent de 47 sièges sur 100 à la chambre haute– ont besoin de « 13 voix (soit 13 sièges de sénateurs) à travers le pays pour l’abrogation ».
En effet, il faut une majorité qualifiée de 60 sénateurs pour passer outre toute opposition. M. Rubio appelle ainsi à soutenir Josh Mandel, dans l’Ohio (nord), qui a « juré d’abroger la réforme santé s’il est élu ».
Lundi, le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, a qualifié le vote de mercredi à la Chambre de « vote spectacle ». « Le Sénat va adopter une attitude différente. Nous allons essayer d’être productifs, concentrés sur l’emploi », a-t-il déclaré. « Tandis que les républicains sont figés dans le passé, nous allons répondre à l’un des plus importants problèmes de ce pays: créer des emplois et renforcer l’économie », a encore dit M. Reid.
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