Un film à la réputation plutôt flatteuse. Ceux parmi les membres du Palmarès qui l’avaient vu en avant-première étaient ressortis soufflés, et conquis. La Fête du cinéma m’a permis de trouver quelques heures nécessaires pour m’en convaincre.
Il s’en est fallu de peu.
The Raid se voulait une sorte de film ultime, très dense, sans fioriture dans l’écriture qui viendrait perturber sa vocation d’œuvre-coup de poing : unité de temps et de lieu, presque pas de flashbacks sur le background des personnages, des justifications évasives et une intrigue aux éléments disséminés tout au long d’une litanie de combats allant crescendo dans la violence, la brutalité et l’aspect visuel. Gareth Evans (le réalisateur de Merantau) n’est pas un manche et il sait parfaitement faire monter en tension dans la première heure en passant d’une progression anxiogène sur un territoire mal délimité à un véritable guet-apens meurtrier avec force fusillades, puis combats à l'arme blanche avant de basculer vers des affrontements rudes à mains nues, où le combattant le plus apte à survivre sera celui qui usera au mieux de son environnement. On est constamment au cœur de l’action et un soin tout particulier est porté sur le rendu des chorégraphies des belligérants, en évitant les successions d’inserts et un montage trop cut qui nuirait à la barbarie des pugilats. Ajoutez-y une bande son de ouf fondée sur des riffs de guitares saturées et les ahanements des adversaires (certains duels virent à l’assaut désespéré et ajoutent au côté haletant de l’ensemble) et vous tiendrez une machine à faire palpiter implacable. D’autant qu’il n’y a aucun mal à s’identifier à ce gentil flic futur papa (très bon Iko Uwais), plongé dans un conflit qui le dépasse à cause de l’ambition mal placée d’un supérieur et qui ne cherche qu’à s’en sortir à tout prix : qu’il se prenne une quantité astronomique de gnons, traverse un plancher ou chute de plusieurs étages, pas grave, toute l’assistance est là pour le guider jusqu’à la sortie de ce véritable guêpier dans lequel son unité est allée se fourrer.
Seule ombre au tableau : le climax final, peu avant la résolution d’une intrigue qui n’apporte rien, où trois mecs se pètent la gueule pendant un quart d'heure au point qu'on en oublie comment on fait pour tuer ou assommer un gars. En soi, c’est savoureux et les amateurs kifferont grave tous ces coups tirés des arts martiaux les plus violents (avec une prépondérance pour le muay thai et ses dérivés, nationalité indonésienne oblige) ; en outre, c’est long et destiné à nous en mettre plein les mirettes. Le problème, c’est que ça brise un peu l’élan initial : on passe d’un film d’action axé sur la survie à un film de kung-fu privilégiant le geste à l’efficacité. Ca ôte toute la saveur des empoignades précédentes, ça en minimise l’impact et dénature le sens même de l’œuvre.
Mais ça n'empêche pas de passer un excellent moment, d’une rare intensité.
Ma note (sur 5) :
3,7
Note moyenne au Palmarès (juillet 2012) :
3,75
Classement au Palmarès (juillet 2012) :
16e
Serbuan Maut
Mise en scène
Gareth Evans
Genre
Action arts martiaux
Production
Merantau Films & XYZ Films, distribute en France par SND
Date de sortie France
20/06/2012
Scénario
Gareth Evans
Distribution
Iko Uwais, Yayan Ruhian & Joe Taslim
Durée
101 min
Support
HDDC
Image
1.85 :1 ; 16/9
Son
VF DD 5.1
Synopsis : Au cœur des quartiers pauvres de Jakarta, se trouve une citadelle imprenable dans laquelle se cache le plus dangereux trafiquant du pays. Une équipe de policiers d’élite est envoyée donner l’assaut lors d’un raid secret mené aux premières lueurs du jour. Mais grâce à ses indics, le baron de la drogue est déjà au courant et a eu amplement le temps de se préparer. A l’instant où le groupe d’intervention pénètre dans l’immeuble, le piège se referme : les portes sont condamnées, l’électricité est coupée et une armée d’hommes surentrainés débarque. Piégés dans cet immeuble étouffant, les policiers vont devoir se battre étage après étage pour avoir une chance de survivre.