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réunion des blogueurs avec Valérie Pécresse au QG de campagne : à propos de la parité en politique et sur la langue de bois

Publié le 29 mai 2007 par Jeune Prof De Droite

Je me suis rendu pour la première fois mardi soir au QG de campagne de N. Sarkozy pour assister à la rencontre hebdomadaire des blogueurs. Valérie Pécresse (cliquez ici pour se rendre sur son blog), député des Yvelines et porte-parole de l'UMP était l'invitée de la soirée.

Dans une atmosphère à la fois conviviale et chaleureuse, elle a répondu pendant plus d'une heure et demie aux questions des blogueurs. J'ai beaucoup apprécié cette rencontre, dans la mesure où elle a permis à Valérie Pécresse de s'exprimer de façon beaucoup plus libre sur l'action politique que ne le lui permet habituellement son rôle de porte-parole de l'UMP.

Le débat est régulièrement revenu sur les questions de parité entre hommes et femmes, en particulier dans le domaine politique. Il est important, a rappelé Valérie Pécresse, que les femmes n'attendent pas d'avoir fini d'élever leurs enfants pour s'engager vraiment en politique. On peut certes jouer un rôle politique à tout âge, mais il faut toujours beaucoup de temps à un homme politique pour marquer la vie de son pays d'une influence réelle et durable. Aussi Valérie Pécresse a-t-elle souhaité que les jeunes femmes n'hésitent pas à se lancer très tôt dans la vie politique. Elle a cependant reconnu qu'être une femme politique n'est pas toujours aisé, car la société regarde volontiers comme de mauvaises mères celles qui "font des meetings politiques le week-end quand on attendrait qu'elles soient à la maison auprès de leurs enfants."

Précisant qu'elle parlait en son nom propre et n'exprimait pas là la position officielle de l'UMP, Valérie Pécresse s'est dite favorable à l'interdiction du cumul des mandats pour les députés, de façon à rendre possible une réelle parité en politique. Cette mesure, a-t-elle expliqué, permettrait de libérer des sièges de députés qui pourraient ensuite être en partie occupés par des femmes : un certain nombre d'élus, s'ils devaient choisir entre leur mandat de député ou leur mandat local, opteraient en effet pour le mandat local, généralement considéré comme plus gratifiant, car permettant de mesurer concrètement et assez rapidement sur le terrain les effets des mesures prises.

D'autre part, Valérie Pécresse a estimé, sans doute avec raison, que le cumul des mandats place les femmes dans une infériorité politique de fait par rapport aux hommes, dans la mesure où il est quasiment impossible pour une femme d'élever ses enfants tout en remplissant conjointement deux mandats différents. Le cumul des mandats, auquel N. Sarkozy n'est pas fondamentalement hostile, fait souvent débat, mais jamais à ma connaissance l'argument de la parité n'avait été soulevé à cette occasion. Il apporte en tout cas un éclairage intéressant sur la question.

Valérie Pécresse a également été interrogée sur la langue de bois en politique. La député, en se livrant paradoxalement à une défense de la langue de bois, a donné une réponse certes assez inattendue mais cependant intelligente. Tout en reconnaissant qu'il fallait éviter autant que possible la langue de bois, Valérie Pécresse a souligné que son usage en politique "est parfois nécessaire, lorsqu'il faut donner une réponse qui ne fasse pas polémique". La langue de bois, précise-t-elle, c'est "le réflexe d'un homme politique expérimenté face à une question non préparée dont il ne connaît pas les conséquenses de la réponse." En clair, mieux vaut utiliser ponctuellement la langue de bois que d'éveiller une polémique inutile, et plus la question fâche, plus l'homme politique aura de chances de faire une non-réponse.

Voulant tester immédiatement la validité de cette analyse, une blogueuse a proposé à Valérie Pécresse de lui poser une question qui fâche : dans le cas où François Bayrou serait élu président de la République et que ce dernier le lui proposait, accepterait-elle un poste au gouvernement ? Valérie Pécresse a répondu "non" sans hésiter, ajoutant qu'on ne pouvait pas "mener de réforme ambitieuse avec une majorité de circonstance". Elle ne participerait pas à un gouvernement qui ne tiendrait pas trois mois.

Pour le coup, nous n'avons donc pas eu le droit à la langue de bois attendue. "Mais", a précisé Valérie Pécresse, "c'était facile, car j'avais déjà réfléchi à la question." Conclusion évidente : un homme politique qui a beaucoup recours a la langue de bois est moins un homme politique habile qu'un homme qui ne se pose pas beaucoup de questions et évite de trop réfléchir...

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