genre: drame (interdit aux - 12 ans)
année: 2008
durée: 1h35
l'histoire: 1974. Livré à lui-même, Michael Peterson, 19 ans, cherche à faire la une des journeaux. Il tente de braquer un bureau de poste mais il est rapidement interpellé. Il est d'abord condamné à sept ans de prison. A ce jour, il a passé 34 années derrière les barreaux et est devenu le détenu le plus dangereux d'Angleterre.
la critique d'Alice In Oliver:
Bien avant sa sortie, Bronson, réalisé par Nicolas Winding Refn en 2008, a fait le buzz sur la toile. C'est probablement son sujet et surtout, son personnage hors norme, donc, le même Bronson, qui a suscité l'attention et la polémique.
Le film de Nicolas Winding Refn s'inspire de l'histoire vraie du plus célèbre prisonnier britannique, Michael Gordon Peterson, plus connu sous le surnom de Charles Bronson.
Pour interpréter ce personnage totalement à part, Nicolas Wending Refn fait appel à Thomas Hardy. Pour l'anecdote, l'acteur ira jusqu'à rencontrer le célèbre taulard dans sa cellule. Voilà une façon comme une autre de s'imprégner du personnage.
Il est vrai que l'histoire de Bronson est pour le moins atypique. Attention, SPOILERS ! Issu de la classe moyenne, Michael Gordon Peterson a passé l'essentiel de sa vie en prison, 34 années pour être précis.
Pourtant, cet homme n'est pas un meurtrier ni un gangster. C'est avant tout un type qui sort totalement du système et défie son autorité en refusant de s'y soumettre. A la base, Bronson a été condamné à sept années de prison pour avoir braquer un bureau de poste. Mais une fois derrière les barreaux, ce dernier se montre particulièrement violent et refuse de se soumettre à la loi et aux règles du pénitencier.
Les tauliers font alors office de punching-ball et les coups de matraque n'ont pas l'air d'impressionner notre héros moustachu.
Nicolas Winding Refn possède un personnage en or qui ne se résume pas seulement à un petit marginal en dehors du système.
D'ailleurs, l'affiche du film a le mérite de prévenir: "le nouvel Orange Mécanique du 21ème siècle". C'est assez exagéré.
Certes, Bronson reste une oeuvre à part et beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Ensuite, ce long-métrage partage quelques similitudes avec celui de Stanley Kubrick.
Là aussi, il est question d'enfermement et d'annihilation de la condition humaine dans un système verrouillé, et dans lequel il est préférable de se plier aux exigences de l'autorité. Ce que refuse le bien nommé Charles Bronson.
Mais encore une fois, c'est le traitement opéré par Nicolas Winding Refn qui fait la différence. Cela pourrait se résumer ainsi: comment un criminel sans envergure devient la nouvelle star et terreur des prisons britanniques ?
Le taulard se raconte et joue son show, passant d'un ténor à un clown. Pourtant, le cinéaste choisit de ne jamais prendre position même si ce dernier semble avoir une certaine sympathie pour ce personnage à part.
Certains pourront le voir comme une brute épaisse et total hors système. D'autres le verront comme un poète et un artiste à la sensibilité particulière.
Dans tous les cas, Michael Gordon Peterson reste avant tout un homme qui rêve de liberté et refuse de s'agenouiller devant un système carcéral et verrouillé.
Toujours est-il que Nicolas Winding Refn peut s'appuyer sur l'interprétation magistrale de Tom Hardy, totalement investi dans son personnage.
Tom Hardy ne joue pas Bronson. Il est Bronson ! Enfin, Nicolas Winding Refn confirme ses talents de réalisateur hors pair et signe probablement son meilleur film, en tout cas, le plus abouti. Le cinéaste varie les hostilités et réalise une oeuvre OFNI, qui oscille entre comédie, bastons homériques, enfermement et tragédie.
Déjà un film culte !
Note: 17.5/20