Magazine Cinéma
Résumé Robbie, un adolescent de 14 ans, nourrit secrètement l’espoir de réunir la famille qu’il n’a jamais connue. Délaissé par sa mère et de père inconnu, il veille au quotidien sur Fess son jeune demi-frère. Ensemble, ils passent le temps en traînant entre les champs de coton ensoleillés et le distributeur de sodas de la vieille station essence de leur petite ville du Mississippi. Un jour, leur grand frère Lucas est de retour à la maison. Le rêve de Robbie de reconstruire une famille se dessine enfin…
Critique ‘Summertime’ (titre original : ‘The dynamiter’) est le premier long métrage de Matthew Gordon. Ce film décrit le quotidien d’une famille en difficulté, avec un adolescent assumant seul le rôle de parents absents. Des vacances d’été filmées dans le Mississipi. Depuis le départ impromptu de sa mère, Robbie doit se débrouiller pour s’occuper de son demi-frère et de sa vieille grand-mère. Le retour à la maison de son grand frère -adulte paresseux et dragueur- le remplit d’espoir car il rêve de recomposer une famille stable et heureuse. Il est déçu par le comportement irresponsable de son frère qui demande à l’adolescent de se trouver un job alors que lui se contente de subtiliser l’argent de ses conquêtes féminines. Robbie accepte un travail dans une station-service après une négociation inégale avec le patron. Cependant, dès qu’il comprend que son frère ne changera pas, il réagit car il lui est insupportable que la conduite de l’aîné mette en danger l’équilibre fragile du petit noyau familial qu’il essaie de maintenir à bout de bras. Malgré une entrée lente dans le film, avec un incident déclencheur tardif, on se sent rapidement proche du personnage principal, très attachant. On est en empathie avec lui lorsqu’il subit les moqueries des autres élèves sur ses tenues, le besoin de douches, son appartenance à une famille pauvre, ses échecs scolaires. Ces exclus ne sont heureux que dans la nature, très présente à l’écran. Les jeux semblent malheureusement déjà faits pour eux car ils ont été catalogués par la société locale. Pour longtemps ? L’Amérique a changé ! Où est l’American Dream ? On observe la précarité dans une Amérique rurale, pauvre, très loin des paillettes d’Hollywood. En conclusion, ce film –qui a remporté le Prix du Jury de la 37ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville- raconte par petites touches une histoire de passage prématuré à l’âge adulte, doublée d’une peinture sociale.
Daneel