Titre : Voyage en Satanie
Scénariste : Fabien Vehlmann
Dessinateur : Kerascoët
Parution : Juin 2011
« Voyage en Satanie » est un ouvrage que j’ai découvert par un article élogieux dans la presse spécialisée. Cet ouvrage est paru il y a un petit peu plus de six mois aux éditions Dargaud. Il s’agit du premier tome d’un diptyque écrit par Fabien Velhmann et Kerascoët. J’avais découvert le travail commun de ses personnes en lisant « Jolies ténèbres ». Cet ouvrage est un de ceux qui m’a le mis le plus mal à l’aise. Il faut y voir un compliment. En effet, cette espèce d’Alice au pays des merveilles version gore et noire générait une atmosphère d’une intensité rarement atteinte. J’étais donc curieux de découvrir un nouvel univers créé par ces auteurs. D’un format classique, l’opus se compose d’une grosse cinquantaine de pages et est vendu pour un prix proche de quatorze euros.
« - Nous sommes enveloppés par les ténèbres de la mort… - Oui, et bien personne ne panique, d’accord ? » Voilà l’extrait que nous offre la quatrième de couverture. Cela offre une idée de l’intrigue que nous allons découvrir en nous plongeant dans notre lecture. Mais le début est d’apparence moins « démoniaque ». On se plonge dans un premier temps en pleine expédition de spéléologie. Un petit groupe de personnes semblent partis pour retrouver d’autres aventuriers perdus depuis des semaines. L’espoir de les retrouver consiste à s’enfoncer toujours plus sous terre. Mais à force d’aller dans les tréfonds, où risque-t-on d’arriver ?
Pour dire simple, cette histoire ne s’adresse pas aux claustrophobes. Dès la première case, on se retrouve profondément avancé sous la terre. On va de grotte et grotte en se baladant dans des tunnels toujours plus étroits. Ce sentiment d’être dans les profondeurs est particulièrement bien traduit. Il participe à notre immersion dans l’histoire qui est quasiment immédiate. On est vraiment curieux de savoir qui est chacun de ses personnages. Ils sont un petit peu moins de dix. Chacun nous intéresse. Comme dans tous ces groupes, on se doute que chaque protagoniste possède ses particularités et son rôle dans l’histoire. On est donc en attente de les connaitre davantage. Cela fait partie de l’attrait immédiat de la trame.
Pendant une petite moitié de l’album, on suit donc cette descente interminable de nos héros. On est impatient de savoir où cela les mène. Les premières réponses arrivent à la fin du premier tiers de la lecture. Je ne développerais la nature de leurs découvertes car cela gâcherait votre lecture. Mais à partir de ce moment-là, la narration prend un autre ton. Il est original, plus fantastique finalement. Le rythme s’accélère. Notre attention s’intensifie. Ce qui était une expédition dangereuse mais plus ou moins maîtrisée devient une course contre la montre et contre la mort. Cette fuite en avant ne fait que monter en intensité et nous mène à une dernière page qui nous fait attendre avec impatience le second album qui clora cette histoire.
Comme je l’ai sous-entendu précédemment, les dessins participent à la qualité du moment offert par cette lecture. Le trait du duo formé par Kerascoët est remarquable pour faire naitre les lieux et les personnages. Les grandes galeries obscures sont remarquablement créées. Le travail des couleurs représentent parfaitement les jeux entre l’obscurité des lieux et la lumière des lampes et des torches. C’est un beau travail. Concernant les personnages, on se les approprie avec plaisir. Ils possèdent chacun une identité graphique propre qui rend l’histoire prenante et qui ne nous laisse pas indifférent à leur devenir.
En conclusion, ce premier tome de « Voyage en Satanie » est très agréable. La qualité est constante tout au long de l’album. L’intensité dramatique ne fait que monter, ce qui est un gage certain de qualité. Je me suis laissé porter tout au long de l’ouvrage. J’ai une certaine impatience de lire la suite. Je suis curieux de savoir où tout cela nous mène. Mais cela est autre histoire…
par Eric the Tiger
Note : 13/20