Après que la FIFA a autorisé le port du voile pour les footballeuses, nous pouvions naïvement croire que les opposants s'inquiétaient seulement de la performance des footballeuses et de leur jeu d'jambes en hijab. "Cachez ce corps couvert que je ne saurais voir !", il gâche la photo laïque et républicaine.
Par Monsieur Z.
Attention, attention. Gros potentiel de débat-franco-français-à-la-con détecté. Il suffit d'observer les réactions de vierges islamiques effarouchées parmi les tenants de la sainte laïcité immaculée après que la FIFA a décidé d'autoriser le port du voile pour les footballeuses. Tremblez ! C'est l'invasion islamique sur terrain vert, la civilisation occidentale s'en prend plein la lucarne, du coup franc au coup bas, Le Pen haletante attend qu'on siffle le pénalty.
Naïvement, nous pouvions croire que les opposants au port du voile sur les terrains de football s'inquiétaient des impacts sur la performance des footballeuses en se posant des questions légitimes sur l'amélioration du jeu d'jambes en hijab, sur le coefficient de pénétration dans l'air ou encore sur les risques de compression cérébrale alors que leurs homologues masculins ont déjà un mal fou à faire fonctionner leur cervelle avec la tête bien aérée.
Que nenni. Ils veulent absolument faire respecter les "valeurs émancipatrices" du sport. Comprenez par là que des milliers de femmes actuellement privées d'une pratique sportive qu'elles aiment parce qu'on leur refuse quelques grammes de tissu sur le crâne, ça participe bien à leur émancipation. Cela leur permet finalement de communier avec leurs sœurs des autres nations autour de "l'universalité du sport"... mais de loin. Cachez ce corps couvert que je ne saurais voir, il me gâche la photo.
En France de nombreuses personnes souffrent en effet du syndrome du parfait cliché républicain et laïque. Cela se caractérise par l'obsession maladive de vouloir aligner plusieurs millions de personnes sur une seule photo et ce, sans qu'aucune forte tête religieuse ne dépasse et se mette à revendiquer sa liberté de culte et son attachement à ses traditions.
Moi qui croyais bêtement que ce qui comptait au football, c'était de se fouler pour rentrer le ballon dans le filet, pas qu'on se préoccupe de rentrer la tête dans le foulard.
Immigrée de la troisième génération, point de droit pour la vénération. Esclave forcée au corps stigmatisé, du haut de notre Savoir Universel sur ce qui est bon pour toi, nous ne t'autorisons qu'à prier les Dieux du football ou éventuellement ceux du Stade, sur calendrier et en cachette dans ta chambre.
Asma Guenifi, la nouvelle présidente de "Ni Putes, Ni Soumises"... ni footballeuses s'inquiète même de la contagion vers les autres sports : "Aujourd'hui, c'est le foot. Demain, ce sera la natation".
Entre nous, je ne crois pas que ce soit tellement pire.