Née au milieu des années 2000 dans le regretté magazine des éditions Milan "Capsule Cosmique", la série "Esteban" a depuis rejoint l’écurie Dupuis où vient de sortir le tome 4 "Prisonniers du bout du monde". Accusés à tort de piraterie, tous les marins du Léviathan se retrouvent enfermés dans un bagne en Terre de Feu. Tous, sauf Esteban, jeune indien de 12 ans, qui fera tout pour aider ses compagnons à s’évader, quitte à se faire embaucher comme gardien dans le pénitencier.
Moins éducatif sur le métier de baleinier et le monde de l’époque que les premiers tomes, ce quatrième opus reste bourré de qualités. Pas de temps mort dans le scénario de Matthieu Bonhomme, alternant les phases d’actions et les rapports humains et psychologiques entre Esteban et les protagonistes du bagne, notamment le chef des gardiens ou la femme du directeur. Graphiquement, le rendu du terrible climat de la Terre de Feu est excellent. Les couleurs de Delphine Chedru sont finement choisies, toutes en aplats, les ombres étant rendues par le crayonné de Bonhomme. Le souci dans le décor et les costumes nous aident à plonger avec délectation dans l’histoire et le tout début du XXe siècle.
A l’occasion de la sortie de ce quatrième volume, Dupuis sort l’artillerie lourde (le harpon lourd même). Déjà dépositaire du tome 3, l’éditeur de Marcinelle a aussi récupéré les droits des 2 premiers volumes (publiés précédemment chez Milan sous le titre "Les voyages d’Esteban"), et les ressort dans un format un peu plus grand, avec de nouvelles couvertures, et surtout avec un cahier de 8 pages inédites dans chacun des volumes. A noter qu’il est également possible de trouver le tome 1 offert à l’achat du dernier "Seuls".
L’aventure au coin de votre fauteuil, c’est ce que l’on vous promet avec Esteban, qui, après une pause de près de 3 ans, revient en force dans "Prisonniers du bout du monde", à mettre dans toutes les mains de plus de 10 ans.