Jean-Marie Le Pen a annoncé il y a deux jours vouloir changer la loi en matière de sécurité routière. Il a demandé à ce que l'on n'assimile pas les automobilistes à des délinquants et a proposé de relever le taux maximum d'alcoolémie ainsi que de faire passer la vitesse maximum autorisée sur autoroute de 130 à 150 km/h.
Le président du Front National me semble, en tenant de tels propos, faire preuve d'une grande légèreté. Par la multiplication des contrôles, les résultats en matière de sécurité routière se sont considérablement améliorés en 5 ans, et on estime ainsi que 10.000 vies ont pu être sauvées depuis 2002 ; les propositions de Jean-Marie Le Pen sont, je crois, malheureusement de nature à inverser la tendance.
Jean-Marie Le Pen, qui sait toujours très bien jouer des mouvements de contestation qui traversent la société, reprend ainsi implicitement l'idée selon laquelle les contrôles de radar aboutiraient à une forme de racket de la population, qui pourtant paie ses impôts, est honnête, etc.
Il est sans doute vrai que la répression seule n'est pas suffisante et peut même devenir contre-productive, puisque bien des Français, loin d'être devenus plus prudents, ont tout simplement perdu leur permis et qu'il continuent néanmoins d'utiliser leur véhicule ; néanmoins, je ne crois pas que la loi doive s'adapter à la mauvaise volonté de certains automobilistes. Mieux vaut, en plus de la répression, multiplier encore et toujours les campagnes de sensibilisation à la sécurité routière plutôt que de baisser la garde sous prétexte de l'inefficacité de la loi.
En ce domaine, il serait d'ailleurs bon que les politiques montrent l'exemple, car d'après le journal Auto hebdo, aucun des quatre principaux candidats à la présidentielle ne respecte les limitations de vitesse, et de loin ! Cela fait tout de même un peu désordre...
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