Week-end d’inauguration Samedi 21 juillet
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Un archipel, ainsi se présente cette édition éclatée de L’été photographique : plutôt qu’un tout unifié, un foisonnement de lectures du monde. En effet, comment lire autrement ce monde, toujours changeant, à se décomposer et se recomposer sans cesse, alors qu’il est depuis peu entièrement visible pour toute la planète, mais divisé, compartimenté, seulement unifié – ou plutôt standardisé – par l’emprise croissante du marché ?
Archipéliques également, les lectures photographiques d’Ananias Léki Dago et de Chimène Denneulin, dont la force plastique, dans des registres différents, donne toute sa visibilité à cette structure fragmentée d’un monde où partout coexistent et se chevauchent le local et le global, le standard international et les particularités culturelles. Cet enchevêtrement, c’est la « créolisation » selon Edouard Glissant: « Ma proposition, écrit-il, est qu’aujourd’hui le monde entier s’archipélise etse créolise.»
La question du statut de l’image se pose avec une acuité particulière pour l’oeuvre d’Arnold Odermatt, cet « homme-oeil » selon l’expression imagée d’Harald Szeemann, qui l’exposa à la Biennale de Venise. En effet, les fonctions documentaires et pédagogiques mises en avant par le photographe sont loin de suffire à expliquer la profusion et la qualité de sa production. C’est son fils, le cinéaste Urs Odermatt, qui sera le premier à attribuer à l’oeuvre de son père un statut artistique. La complicité ainsi établie déclenchera entre le père et
Bien explicite en revanche est la nature artistique de la démarche de Nicola Costantino, qui n’est pas photographe, mais sculptrice, sculptrice de son propre corps, que, dans la série de photographies exposées à Lectoure, elle substitue aux figures des chefs d’oeuvres de l’histoire de l’art. Ainsi, elle utilise la photographie pour créer l’imitation du chef d’oeuvre dans lequel elle a subrepticement introduit son double. Cette démarche « transformiste » s’apparente à celles de plasticiens tels que Claude Cahun, Cindy Sherman ou Michel Journiac.
A l’opposé, la photographe Adriana Lestido ne se situe pas, au moins prioritairement, sur un terrain artistique. Son travail est d’abord documentaire et l’inscrit dans la longue cohorte des photographes compassionnels inaugurée par Eugene Smith. Il s’agit pour elle de faire connaître et de dénoncer la souffrance de certaines catégories de femmes. Mais par leur force plastique, ses photographies acquièrent une éloquence qui transcende leur
Parmi les événements artistiques de cette édition, l’exposition d’Arnold Odermatt rend justice à une oeuvre très peu montrée en France, alors qu’elle a fait l’objet d’expositions importantes en Suisse, Allemagne, Etats-Unis et à la Biennale de Venise en 2001. Autre événement marquant : l’éclairage donné à la scène photographique argentine par les trois expositions installées dans l’ancien tribunal, proposé par Patricia Avena Navarro, commissaire invitée. Enfin, on pourra découvrir les photographies du cinéaste Lucas Belvaux, dont ce sera la première exposition.
François Saint Pierre
Week-end d’inauguration Samedi 21 juillet
14h – 20h : ouverture gratuite des expositions
15h : projection (programme en cours d’élaboration)
17h : performance/table ronde (en cours d’élaboration)
19h : inauguration officielle en présence des artistes
19h 45 : apéritif au Centre d’art et photographie
21h : dîner aux Marronniers animé par un DJ (sur réservation)
Dimanche 22 juillet
10h – 12h : ouverture gratuite des expositions
10h30 – 13h : rencontre et débat avec les artistes à l’école Jean-François Bl
Centre d’art et photographie de Lectoure¬Maison de Saint-Louis ¬ 8 cours Gambetta 32700 Lectoure