Lush, portrait d’une cosméthique pas comme les autres…

Publié le 08 juillet 2012 par Carocahors

Comme nous vous parlons assez souvent de la marque de cosmétique Lush, nous nous sommes dit qu’il était peut-être grand temps de vous expliquer les raisons d’un tel engouement pour cette enseigne d’Outre-Manche. En anglais, “Lush” signifie “luxuriant, juteux et appétissant”, à l’image de l’univers que l’entreprise veut représenter à travers  ses quelques 200 produits frais et parfumés.

Fondée sur un modèle de développement durable unique, Lush compte parmi les marques de cosméthique vraiment engagée et responsable, avec la particularité de ne pas s’afficher comme telle sur des campagnes publicitaires (d’ailleurs inexistantes à ce jour). Elle préfère le “shop et le street marketing” pour relayer ses valeurs éthiques et ses messages forts. Nous vous proposons ainsi un portrait de cette marque britannique implantée dans 48 pays avec ses quelques 800 boutiques (25 en France), qui offre un modèle inspirant en matière de RSE, en interne comme en externe. Démonstration en 10 points. Concept, composition des produits, packaging, engagement, campagnes de communication, politique interne, etc., nous essayerons de passer en revue tous les éléments vertueux dont s’est dotée Lush pour devenir THE marque de cosméthique. Ensuite, ce sera à vous de juger et de tester…

Dans le premier épisode de ce portrait, il était question du “concept produits à l’origine de cette marque pas comme les autres”, vous pouvez retrouver l’article en question ici. Dans le second, nous avons abordé la composition des produits de Lush. Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à l’aspect packaging de l’enseigne.

3. Des produits quasi tous nus

Qui peut le plus peut le moins. Lush est la première enseigne à proposer une très large gamme de produits SANS emballage, la même que celle que nous évoquions dans l’épisode 1, avec ses formats solides de shampooing et ses savons vendus à la découpe (au poids). Ce dernier, outre l’impact environnemental considérablement réduit comme explicité dans ce premier billet, permet également de supprimer l’usage de conservateurs en l’absence d’eau (milieu propice au développement bactérien). Et lorsqu’elle n’a pas d’autre choix que d’y recourir, des quantités minimales sont introduites dans les produits, revendiquant une durée de vie de seulement 14 mois (quand la plupart des autres cosmétiques promettent au moins 3 ans).

Au niveau mondial, une économie de presque 6 millions de flacons en plastique est réalisée par an grâce à la vente seule de shampooings solides.

Une nudité assumée jusqu’au bout ! En juillet 2007, afin de mettre en évidence la problématique de suremballage, l’enseigne a invité ses employés a retirer leurs vêtements, exposé leurs fesses dénudées et arboré un tablier avec inscrit “Demandez moi pourquoi je suis tout nu !” en pleine rue, au cours d’une campagne effrontée qui a fait réfléchir les consommateurs sur la quantité d’emballage des produits que nous achetons tous. Voir le billet rédigé sur ce sujet, ici.

De l’emballage à l’oeuvre d’art. Quand il est impossible d’éviter les emballages, Lush opte pour des matériaux recyclés, soit 90% du poids des matériaux utilisés pour emballer leurs produits sont recyclés en attendant de trouver des solutions pour les 10% restants, et d’atteindre un objectif de 100% d’emballages recyclables ou compostables. C’est le cas pour toutes ses gammes de crèmes pour le visage et le corps, les masques, les exfoliants, etc.

Pour inciter les consommateurs à rapporter leurs emballages vides, concernant les pots noirs (pas toujours recyclables, bien qu’ils soient constitués de plastique propre et non toxique), Lush offre un masque frais contre cinq pots noirs. Ceux-ci sont ensuite recyclés ou réutilisés pour créer des œuvres d’art. A venir, un système de recharges et plus d’emballages réutilisables.

Recycle or reuse. La quasi moitié des produits Lush peuvent être emportés sans le moindre emballage. En caisse, les produits solides sont enveloppés dans du papier recyclé et le choix est ensuite laissé au consommateur entre sac en papier ou foulard Furoshiki réutilisable à souhait. Un foulard quoi ? Il s’agit d’une technique japonaise, proche de celle de l’origami, qui consiste à emballer presque tout dans un foulard. Démonstration en image :

Ce dernier représente aussi une alternative au papier cadeau et peut-être par la suite réutilisé comme sac pour transporter la bazar de madame ou comme accessoire de mode. Ces foulards proviennent de divers fournisseurs de vêtements rétro (dont la majorité vient de Beyond Retro, une grande boutique vintage britannique), ce qui permet de réutiliser des tissus déjà existants plutôt que d’en fabriquer de nouveaux.

Comme au cinéma. Concernant les colis de vente par correspondance, jusqu’en 2007, ils étaient composés d’emballages en carton, où les produits étaient enveloppés dans du plastique et protégés par du papier « déchiqueté », mais depuis Lush a lancé un nouveau matériau de remplissage : le pop corn.

Lush améliore ainsi sensiblement son impact environnemental :

- diminution des émissions de carbone liées aux transports de 10% grâce à la réduction du poids de remplissage des colis (le pop-corn a un poids inférieur de 60 % à celui du papier déchiqueté),
- suppression de l’emballage des produits en sacs plastiques individuels (en l’absence du papier déchiqueté comportant des traces d’encre, la protection de chaque produit n’est plus nécessaire), soit une économie de 5 millions de sacs plastiques par an,
- économies d’énergie liées au non recyclage du papier déchiqueté,
- incitation des clients à composter le pop-corn, par un envoi dans chaque colis d’une notice sur l’installation d’une unité de compostage à domicile.

Question emballage, on peut donc dire que Lush fait un sans faute ! Une nudité assumée, des matériaux recyclés en oeuvre d’art, des emballages recyclés ou réutilisables : un bel exemple à suivre ! Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de cette série.