Entre une ambiance de camping plus que festive et un soleil de plomb, la nuit du Vendredi au Samedi fut des plus courtes, il allait pourtant falloir s’y faire car la journée du Samedi était LA journée que j’attendais de ce week-end, à un tel point que je regretta parfois de ne pas pouvoir me dédoubler pour assister à plusieurs concerts en même temps. Le soleil tapait très fort, on en arriva même à parler de pluie et de neige pour nous rafraîchir, l’histoire raconte que nous aurions peut-être mieux fait de nous taire.
Arrivée sur le site, après une interview avec les sympathiques membres de Set & Match (interview qui arrivera bientôt sur ATD), je fonce voir Django Django, ce groupe anglais dont on entend beaucoup parler en ce moment. Arrivé sur ma chère et tendre plage, je savoure le spectacle offert par nos amis d’outre-Manche. Malgré le fait que ces derniers soient aussi bons en français que moi en russe, ils feront plusieurs fois l’effort de parler la langue locale pour établir un contact avec la scène, c’est touchant et ça impose un certain respect. Au niveau musical, je resterai pour le coup épaté par la performance de Jimmy Dixon à la basse, au point de ne me concentrer que sur son instrument, pour le reste, les compositions des Django Django sont fraîches et bien rythmées, ce n’est clairement pas un groupe qui m’a marqué pendant ce week-end, mais ils ont admirablement bien défendus leur place d’outsiders. Suite à cela tout s’accélère, je rejoins le Club Loggia pour aller voir les suisses de The Hathors, une claque, mais pas comme celle des C2C. Je m’explique, The Hathors nous offrent des compositions Punk-Rock assez violentes aux antipodes de mes goûts musicaux, malgré celà, j’ai été pris aux tripes par leur performance scénique, virant parfois un peu dans le grand n’importe quoi (Le coup du lead guitarist qui frotte sa guitare contre le bord de la scène pour… jouer (????) restera à vie gravée dans ma mémoire.), mais toute cette jouissance qui se dégageait du groupe était clairement contagieuse ; pour comparer, j’avais ressenti la même chose l’an passé durant le live plus que what-the-fuck des Savy Favs, que j’avais tout simplement adoré. Ne pouvant jouir des dons de démultiplication précédemment évoqués, j’avais ensuite décidé (avec douleur) de sacrifier les Thee Oh Sees pour être bien placé durant les concerts de « La Plage à Pedro ». Mais malheureusement (en fait « fort heureusement ») je devais passer devant la scène où les californiens jouaient pour aller à la Plage. Sublime, c’est le seul mot qui me vient à l’esprit, je ne resterai malheureusement qu’un petit quart d’heure mais il ne m’en fallut pas plus pour être aux anges, John Dwyer est doté d’un charisme à toute épreuve et l’esprit garage rock décalé totalement assumé du groupe offre un spectacle divertissant dans tous les sens du terme, j’espère avoir l’occasion de les revoir.
L’aventure continue sur la fameuse Plage (encore elle) où se déroule le petit délire égocentrique de Mister Winter, j’ai nommé « La Plage à Pedro » ! Au programme: Electric Guest, Kavinsky, Kindness, Busy P, Sebastian et Skream & Banga. Pour être honnête, ayant vécu la toute première date du Primary Tour de Sebastian l’année dernière, je n’étais quasi là UNIQUEMENT que pour lui (et un peu pour Kindness), c’était beaucoup de sacrifice c’est vrai, mais à mon sens, ça en valait la peine. Les festivités commencent, une jeune femme un poil lourde joue la chauffeuse de salle et c’est Electric Guest qui ouvre le bal. Je crois qu’il est inutile que je perde mon temps à vomir sur ce groupe tant Sinh l’a déjà très bien fait. Pour résumer: C’était horrible. Le public était visiblement là pour des raisons similaires aux miennes (ou pour je cite: « VOIR LE MEC QUI FAIT LA MUSIQUE DE DRIVE ! »), au moment de « This Head I Hold », la musique la plus connue de la formation, il n’y avait aucune réaction du public (et encore moins de ma part), une jeune fan derrière moi dira même: « Dis donc, si personne ne bouge pour celle-ci alors que c’est la plus connue, ils ne bougeront pas pour les autres ! », une voyante sûrement, elle a tapé en plein dans le mille, personne n’a bougé pour les autres non plus. Le calvaire terminé, Kavinsky arrive et nous offre un DJ-Set très appétissant, je retiendrai entre autres l’habituel « Gare du Nord » de Carte Blanche que les membres d’Ed Bangers placent dès que possible, mais aussi, plus surprenant, « Now U Realize », le dernier son tout juste sorti des lillois de Club Cheval sur le label Bromance. Bref, l’ambiance est au rendez-vous, le set est loin d’être mauvais, quand soudain: L’ORAGE.
L’ORAGE (en lettres capitales toujours) viendra arroser environ 100% des festivaliers qui courront ici et là pour s’abriter. A ce moment c’est l’enfer, tout est arrêté, on parle d‘ORAGE qui tourne et donc l’organisation ne veut, à juste titre, pas reprendre les concerts. Au final, après environ 2h d’attente, les concerts de la Plage ne reprendront pas. Dommage ? Pas vraiment, car cela m’a permis d’assister au concert de The Cure, aka THE concert des Eurockéennes, tant dans la longueur (plus de deux heures de Live) que dans la qualité. Robert Smith et sa bande ne semblent pas avoir pris une seule ride depuis les années 1980, la voix du chanteur britannique est restée la même et malgré une mine un peu usée par les années, le chanteur ne fait (presque) pas ses 53 ans. On notera que le groupe aurait pu jouer toute la nuit s’ils le pouvaient, c’est d’ailleurs à peu de choses près ce que nous a répété Robert de multiples fois. Au final, après une bonne vingtaine de minutes d’un rappel émouvant au possible (‘Boys Don’t Cry » et « Lullaby » seront jouées pendant cet instant, j’ai failli en pleurer tellement c’était beau et je n’extrapole pas !). Le concert se termine sous une pluie d’applaudissements (et une pluie tout court aussi d’ailleurs); il est plus d’1h30, les forces disponibles s’amenuisent, mais je puise dans les réserves pour voir un autre concert phare de cette année: Justice. Il faut savoir qu’une pointe de scepticisme était présente tant j’ai détesté Audio Video Disco, cet album inaudible et chiant, mais j’ai néanmoins pu confirmer ce que je pensais: Ce deuxième opus est un excellent album en Live, l’écouter ailleurs n’a pas vraiment d’intérêt, il prend un sens tout autre dans ce contexte de concert et quel sens ! Au final la formule [Explosions de lumières] + [Mix des deux albums] fonctionne très bien, l’ambiance est au rendez-vous malgré l’heure et la météo, Xavier et Gaspard font preuve d’un certain charisme et arrivent à déchainer les foules sans ouvrir la bouche, tout le public s’évertue corps et âmes en hurlant les paroles de titres phares comme « D.A.N.C.E. » ou « We Are Your Friends », et c’est ainsi que ce Samedi s’achève en beauté. Après une longue heure entre le festival et le camping, je rejoins mes modestes appartements pour réunir les forces nécessaires pour l’ultime jour du seigneur.
Conclusion: En dehors d’une météo qui n’aura pas manqué de voler la vedette à Busy P et ses copains, ce Samedi était encore pour moi une bien belle réussite. Ultime coup du sort, mes choix discutables (J’avais quand même prévu de rater The Cure !) ont grâce à toute cette action été redirigés pour me permettre de voir un des concerts qui m’a le plus ému/émerveillé de cette édition 2012.
La dernière partie demain !