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Gent Jazz Festival 2012 ( day 2), De Bijloke, Gent, le 6 juillet 2012

Publié le 06 juillet 2012 par Concerts-Review

 La onzième édition du Gent Jazz Festival ( ex Blue Note Festival), se tenant sur l'impeccable site du Bijloke, a débuté flamenco le jeudi 5 juillet, avec le pape du flamenco nuevo, Paco de Lucia!

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Pour cette seconde soirée, la tête d'affiche sera le vétéran de Buffalo, le maître du cool jazz, the father of modern jazz guitar, celui qui a tenu sa première six-cordes entre les doigts à l'âge de 10 ans: Jim Hall, 81 balais!

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Premier concert à 16h30' devant une maigre assistance: Ifa Y Xango!

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Ifa= sagesse, Xango= le très viril Dieu de la guerre et du tonnerre.

Des Sud-Américains?

Non, un collectif belge (incluant un brésilien) couronné  Jong Belgisch Jazz Talent en 2011.

Line-up annoncé par la bio: Viktor Perdieus tenorsaxofoon   Filipe Nader altsaxofoon   Niels Van Heertum euphonium   Seppe Gebruers piano   Laurens Smet contrabas   Ruben Pensaert drums & percussie   Sep François percussie.

Rayon?

Un milk-shake de rythmes afro-cubains,  rehaussés de free jazz téméraire et/ou d'envolées exaltées.

Une bonne minute de silence rompue par deux paumes tambourinant un bongo, l'euphonium s'évade, le petit Seppe martyrise les entrailles du Steinway, le reste de la troupe se jette à l'eau, c'est parti pour un jazz aventureux que les adeptes du mainstream auront du mal à digérer.

L'équipe interprétera quatre plages en cinquante minutes, elles n'ont pas toutes reçues une étiquette nominative, Ifa Y

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Xango improvise , ainsi pendant le premier morceau, le pianiste y va d'un aparté classique dans la lignée des envolées d'un Jef Neve.

On a joué ' Joseph K' ( inspiré de Kafka) et ' Jugend von Zauberer', deux de mes compositions te confiera le gamin.

Après un nouvel instant de recueillement, le septet reprend la route semée d'embûches de l'Orénoque ou d'un igapo amazonien, la contrebasse et  le piano prennent un ton dramatique, les saxes s'évaporent like free birds, à la recherche de Pharoah Sanders, sur fond de rythmes complexes et torrides à la fois.

 Avanti pour un troisième morceau déstructuré de 15', puis présentation de la jeunesse pour finir par une dernière pièce métissée et chaloupée.

Pas banal!

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18:30 Gretchen Parlato

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Une voix suave, un phrasé élégant, un timbre sensuel...en 2011, Gretchen Parlato se détache du peloton des nouvelles chanteuses de jazz...lance la presse!

Et?

La fille d'un bassiste de Frank Zappa confirme tous les éloges que les journalistes lui adressent: un concert magique!

Son dernier album ' Lost and Found' casse la baraque et sur scène, la belle est accompagnée par des musiciens haut-de-gamme: le fantastique pianiste/arrangeur/compositeur new-yorkais, Taylor Eigsti - à la basse ou contrebasse: Burniss Travis ( John Coltrane Ensemble, Jacky Terrasson...) - drums: Kendrick Scott (Terence Blanchard Quintet, Myron Walden, Mike Moreno...).

Le trio amorce par un soft jazz en attendant l'apparition de Miss Parlato qui sort du backstage vêtue d'une seyante petite robe rouge, elle ouvre la bouche, une voix de velours vient caresser ton épiderme et charmer tes pavillons: le superbe ' Within me' sur l'album ' In a dream'.

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Kendrick n'attend pas les applaudissements, il enchaîne sur 'Holding back the years', le hit de Simply Red, les blacks aux backing vocals donnant un cachet soul à la ballade intemporelle.

En battant les mains, un chant en onomatopées: ' Butterfly', aérien et frivole comme les meilleurs Roberta Flack, la chanteuse laisse le champ libre aux instrumentalistes. Tour à tour, contrebasse, drums et piano partent en croisière tourbillonnante avant le retour de la voix lisse et séduisante.

Le quartet poursuit avec une version mystique et ensorcelante de 'Ju-Ju' , Wayne Shorter, pour lequel Gretchen a écrit des lyrics.

Elle s'empare d'une autre paire de shakers, des boules/claquettes, direction le Brésil, la bossa,  Paulinho Da Viola: 'Alo Alo' en portugais au phrasé impeccable pour poursuivre avec le rythmé 'Circling'.

Exit drums & bass, un duo voce/piano, la soft ballad signée Thelonious Monk, ' Ugly Beauty', connue également sous le titre 'Still we dream'.

D'un classicisme serein, digne de la version de Carmen McRae.

Respects, Miss!

Retour de la rythmique, Kendrick démarre en scratchy beats, ce sera  la dernière,  ' Weak', a feather-light voice pour entonner cette romance r'n'b  limpide qui fut un hit pour Sisters with Voices en 1992.

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Gros succès, cent fois mérité, et un bis:

'Better than' a broken-heartedness tune ne te donnant qu'une envie, celle de la serrer dans tes bras!

Gretchen Parlato: la female jazz voice du futur!

Brad Mehldau trio

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Depuis 1995, Brad Mehldau (piano), Larry Grenadier (bas), Jeff Ballard (drums)sont à la pointe du modern mainstream, combinant lyrisme exalté, créativité et virtuosité.

Le trio vient de sortir un nouvel album, 'Ode', encensé de New-York à Reykjavik, en passant par Kuala Lumpur.

L'arrogant pianiste de Jacksonville se mettra d'emblée une caste d'émules de David Newton à dos: NO pictures during the whole set !!!

Il adressera pour la première fois la parole ( en néerlandais châtié) au public gantois après le cinquième morceau, afin de présenter ses superbes accompagnateurs et de citer les longues plages jouées.

Avant cela, il restera distant, quelque peu dédaigneux, se concentrant sur son jeu ou  écoutant les échappées solitaires de Larry et de Jeff.

Lorsque la pièce s'achève, il se tourne vers la salle et d'un geste ample indique au peuple qu'il faut applaudir en n'oubliant pas ses compagnons d'arme.

'Dream Sketch' ouvre le récital, du jazz souple, inventif, un phrasé en staccato puis en legato, de multiples variations décorent l'esquisse, Larry régale les connaisseurs d'un premier solo racé, tout semble couler de source, le public, silencieux, communie.

'Unrequited' mélodieux comme du Michel Legrand, les 'vrais' spécialistes avanceront Art Tatum ou Oscar Peterson.

Cole Porter, la ballade ' I concentrate on you' puis 'Bittersweet' de Cedar Waldon, permettant à la contrebasse de batifoler avant une improvisation lisztienne du maître.

Tout cela est bien beau, magnifiquement joué mais, pourtant, tu ne peux réprimer deux ou trois bâillements, ni empêcher tes membres supérieurs de vouloir s'étirer, une voisine fait craquer ses articulations, une autre clôt les paupières pour se voir allongée sur une plage exotique admirant un éphèbe local, avec ce jazz,  propice à la langueur, en bruit de fond.

Nouvelle sonate,' Alone together et puis: 'Goeienavond, Gent, wij zijn heel blij hier te zijn' qui a réveillé la belle songeuse.

Une dernière romance à la Chopin avant de prendre la direction des coulisses.

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( Larry Grenadier- Scott Colley)

Gent debout!

Un bis aux couleurs latino pour changer de style!

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Jim Hall - Scott Colley duo.

Jim Hall: une légende vivante, l'incarnation de la formule 'less is more' , jamais une note de trop, finesse et silence sont ses armes.... peux-tu lire à droite et à gauche.

Vivante, ok, mais se déplaçant en chaise roulante et mené par une main bienveillante jusqu'au siège prévu pour son auguste fessier.

A ses côtés, son contrebassiste préféré, le grand ( à prendre dans tous les sens du qualificatif),  Scott Colley!

Il est 22h30', tu te dis que la place du vieillard n'est pas sur scène mais dans la chambre de la maison de repos où il vient d'ingurgiter 12 gélules de toutes les couleurs en les faisant passer avec une infusion de camomille.

Après un set de plus de 70' on saluera pourtant l'artiste, s'il ne dégaine plus aussi vite que Jesse James, il n'a pas perdu son doigté, ce qui amène un parallèle avec notre vétéran bien-aimé, Toots Thielemans, dont les phalanges arthrosées se refusent encore à manier la guitare.

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Gent, on commence  with a blues called ' Big blues' , puis le standard 'My funny Valentine'.

L'apport de Colley est essentiel, le géant habille la mélodie dépouillée et la transforme en élégante épure.

About a hummingbird, le brésilien ' Beija-Flor'.

Papy est lucide et fait preuve d'humour, avez-vous remarqué que Scott et moi fréquentons le même salon de coiffure?

'What is this thing called love' , this is Scott's tune, ajoute-t-il!

Avec New-York en toile de fond, ' All across the city', ballade que j'ai composée il y a 156 ans.

Un jeu te faisant penser à Joe Pass ou Herb Ellis.

Une improvisation bluesy/flamenco, it's a free piece, clame le brave Jim, mais c'est pas pour ça qu'on n'est pas payé.

Scott, que veux-tu jouer, menneke?

' All the things you are'  de Jerome Kern.

Good choice, kid!

Le duo termine par un Sonny Rollins adapté pour la guitare, 'St-Thomas'.

Bonne nuit, Gand!

Tu prévoyais de retrouver ton plumard vers minuit trente, c'était sans compter sur les travaux à Erpe-Mere, 45' de bouchon en pleine nuit!

Foutu pays!


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