Seven Women : On Sai, Yeung See-Tai, May Lee n’est pas facile d’approche. Ce n’est pas une question de forme, quoique peut-être. Cette difficulté d’approche résiderait dans le réel intérêt que compose cet épisode. Si Patrick Tam a l’audace d’essayer des choses et que celle-ci ait été acceptée par la chaine de télévision qui l’employait alors, c’est tout à son honneur. Vu d’ici, on admire la prise de risque des deux côtés tout en souffrant d’un ennui qui s’immisce. Disons-le, la première partie qui se permet de revenir en toute fin d’épisode plombe l’ensemble. Voir la jeune Ivy Ho, également scénariste et future réalisatrice se raconter irrite au plus haut point. Certes, cette jeune fille nous parle de ses angoisses, une jeune fille sans doute représentative de celle de son époque mais l’intérêt reste limité. Serait-ce un segment à prendre au second degré ? J’en doute. La deuxième partie est quant à elle de facture classique. Elle interroge sur les désillusions d’une femme. Quant au dernier segment, bien qu’il soit prévisible, il offre tout de même un face à un face captivant. Ainsi qu’un portrait de femme jouant d’une fausseté pour se créer un univers professionnel. Un jeu du vrai-faux qui rehausse le niveau de cette épisode.
Patrick Tam signait avec Seven Women : On Sai, Yeung See-Tai, May Lee un épisode ambitieux certes, mais qui dit ambitieux ne veut pas forcément dire réussi.
Petite aparté. Cette épisode fut projeté dans le cadre du Festival Paris Cinéma 2012, un focus étant réalisé sur Patrick Tam. S’il est intéressant de découvrir l’auteur qu’il était à la télévision avant de mettre en scène des longs-métrages pour le cinéma, je m’interroge de la présence de ce « piètre » épisode de la série Seven Woman et de ce fait, du choix des programmateurs. Il semble en effet que d’autres épisodes appartenant à cette courte série dénotaient d’un talent certain notamment à travers sa critique sociale, son travail sur l’image ainsi que la composition des cadres ou bien encore de sujet comme la représentation du désir féminin. Il est parfois étonnant de découvrir certains choix qui laissent dubitatif surtout lorsqu’on veut mettre en lumière un cinéaste trop peu connu dans nos contrées. Pour le « complétiste », je veux bien mais là… passez votre chemin !
I.D.