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Les eurockéennes de belfort : jour 1

Publié le 07 juillet 2012 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Day One LES EUROCKÉENNES DE BELFORT : JOUR 1
Pour notre grande saga des festivals de l’été, il était totalement impossible de passer à côté d’un des festivals les plus cultes du paysage francophone, je parle bien sûr des Eurockéennes. En effet, du 29 Juin au 1er Juillet je me suis rendu à Belfort pour couvrir cet évènement emblématique; après une édition 2011 qui m’avait laissé de merveilleux souvenirs, j’attendais beaucoup de cette 24ème édition. Malgré une programmation moins alléchante, j’étais séduit par des têtes d’affiches qui en feraient baver plus d’un. De The Cure à Lana Del Rey en passant par Jack White, il était d’une évidence cristalline que ces 3 jours allaient être mémorables. Pour tout ceux qui n’ont pas pu assister aux festivités ou pour ceux qui souhaiteraient revivre le temps d’une lecture leur week-end de festivalier, permettez-moi de vous dresser le journal de mes folles aventures.

C’est sous un soleil magnifique que débute les Eurockéennes de Belfort sur la désormais culte presqu’île du Malsaucy. Arrivée à l’ouverture, alors que les concerts n’ont pas encore commencé, je vagabonde sur le site avec émotion, me remémorant les concerts de l’année passée. Avec grand plaisir, je constate que le Club Loggia a été déplacé, ce qui rend la scène bien plus confortable et accessible qu’auparavant, c’est un premier bon point. Pour le reste des scènes, rien n’a changé, mais il faut dire que la configuration passée était déjà idéale. Fin de l’état des lieux, l’action commence, il est 17h45, je me rends sur La Plage pour le 1er concert de ce week-end: Los Disidentes Del Sucio Motel, un groupe de Stoner Rock de chez nous. Tout excité par le début des festivités, je descends malheureusement très vite d’un cran.

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Le groupe français qui a la très difficile mission d’ouvrir les concerts nous offre une prestation aussi intéressante que leur nom est court, le chanteur ne sait pas chanter mais il le fait quand même, un homme déguisé en flic américain se promène sur la scène en marchant lentement pour « le show » mais il ne sert strictement à rien. Bref, ce premier concert me laisse un horrible goût dans la bouche. Ne me laissant pas démonter, je continue mon escapade vers Art District, un groupe de hip-hop venu de chez nous. Le résultat est cette fois-ci totalement différent, le groupe charme de par sa capacité à mélanger un grand éventail de genre (Jazz, Hip-hop, Rock) tout en proposant quelque chose de différent à chaque son, avec une dominante stylistique elle aussi différente à chaque fois. Deuxième concert, les bonnes surprises commencent déjà et en parlant de surprise, la suivante a été de taille: Amadou et Mariam !
Je ne cache pas ma mauvaise foi, je suis allé au concert en m’attendant à un « Dimanche à Bamako » d’une heure, j’ai très vite déchanté (C’est le cas de le dire…). Les deux compères maliens nous ont offert un show extraordinaire, accompagnés de plus par un Bertrand Cantat en grande forme. Je ne suis pas là pour juger l’homme mais l’artiste, et de ce côté, il est indéniable que le chanteur de feu Noir Désir est un très grand artiste. Les trois musiciens nous vendront du rêve pendant une heure, je retiendrai le morceau « Wari » qui était magnifiquement joué. Promis, je ne me moquerai plus jamais du Dimanche à Bamako. La suite se passe du côté de la Plage qui nous offrira pour l’occasion un panorama somptueux. Je m’installe sur le sable et je savoure la prestation de Michael Kiwanuka, soulman pur et dur venu de Grande-Bretagne ayant fait parlé de lui cette année avec son album « Home Again ». L’ambiance soul couplée au coucher de soleil me charme totalement, musicalement c’est tout aussi délicieux, bercé tantôt par la voix du britannique, tantôt par ses musiciens, cette « pause paradisiaque » est parfaite. Le concert terminé, je m’empresse de rejoindre la Green Room pour le concert de The Kooks. Ah, le concert des Kooks… ce groupe attire bien des clichés qui ont pour le coup été confirmés à la seconde où je suis arrivé sur les lieux. Entouré de jeunes vierges effarouchées d’une quinzaine d’années venues avec leurs parents, je prends peur. Le concert commence,  mes jeunes voisines scandent le nom de Luke Pritchard et font des coeurs avec leurs doigts. Je ne me sens pas à ma place.

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Et là c’est le choc (encore !), le groupe nous offre un concert plus qu’appréciable. Musicalement c’est bien sûr au niveau des Kooks, ça ne vole pas très haut mais l’accessibilité de la chose prend dans ces moments tout son intérêt. Je vis le concert à 200%, toujours entouré de mon harem d’ados qui connaissent toutes les paroles par coeur. Luke offrira à un moment une petite prestation solo avec deux morceaux dont « Seaside », c’est gnangnan au possible, on ressent le culte de la personnalité poussé à un niveau assez élevé, mais je n’irai pas reprocher à un boulanger de faire du pain, le groupe ne fait que charmer son public. Le prochain concert de la journée (à minuit on peut peut-être parler de soirée ?) sera celui de C2C, ou un des concerts que j’attendais le plus du festival. L’attente ne fut pas vaine, j’ai pris une claque, musicalement mais aussi physiquement d’ailleurs. Attelé au troisième rang, je tiendrai 10 minutes avant de retourner un peu en arrière pour ma propre survie. Pourtant habitué à bien des violences en concert, le public était pour le coup vraiment déchainé, à croire que le thème graphique basé sur Mohammed Ali les avait inspiré. Placé légèrement plus loin, j’apprécie toute l’essence du spectacle. Les membres du quattuor font preuve d’une présence plus qu’exemplaire en étant en contact permanent avec la scène, c’est une réussite en tout point: auditive, visuelle, gustative même si vous le voulez. Bref j’en reste bouche bée. Au niveau des temps forts du concert, je citerai tout d’abord le cultissime battle entre les membres de Beat Torrent et d’Hocus Pocus, battle qui se poursuivra dans le public, divisé en deux pour l’occasion. Puis, dans un second temps, l’hommage en fin de concert à feu MCA des Beastie Boys. La tête complètement renversée par cette heure de show explosive, j’ai le choix entre Shaka Ponk et Factory Floor. Préférant me déchiqueter le bras à la tronçonneuse plutôt que de voir les premiers, je laisserai une chance aux seconds. Au final les britanniques de Factory Floor sont d’un ennui sans limite. Le live est aussi mort que moi et dans une période où les groupes purement électro doivent se démarquer, Factory Floor fait clairement dans la redite. Il est 3h00, retour au camping pour une très courte nuit avant un Samedi qui promettait d’être unique.

Conclusion, cette journée aura été une bonne surprise. Ma mauvaise langue qui jugeait le Vendredi comme quasi inutile, est vite repartie faire des tours de stade au fond de ma bouche. C’est là l’essence des festivals, l’opportunité de voir des groupes que l’on ne serait jamais allé voir autrement permet de constater une performance scénique qui donne une « seconde chance » aux artistes. (Je me surprends parfois à ré-écouter les Kooks chez moi, effrayant).

A demain pour la suite !

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