Tom travaille dans une fabrique de carte de voeux et dès qu'il a vu Summer, il en est tombé amoureux. Sauf que Summer est loin d'être aussi accessible qu'il ne le croit...
La critique romantico-dépressive de Borat
Alors que son Spider-man sort en ce moment sur nos écrans, revenons sur le premier essai de Marc Webb (500) Jours ensemble.
Sorti en 2009, le film a eu droit à un petit buzz en Amérique alors qu'en France, il est assez passé inaperçu faute de salles le diffusant (un peu plus de 210 000 entrées).
Néanmoins, il a permis à Joseph Gordon Levitt (révélé dans Mysterious Skin et ironiquement il sera cet été dans le principal concurrent de Webb, à savoir le salivant TDKR) et Zooey Deschanel (aperçu dans Presque célèbre et cette daubasse de Phénomènes et qui depuis à son propre show télévisé) d'être définitivement mis en selle. A noter que l'on retrouve aussi Chloe Moretz (dans son premier rôle notable avant Kick Ass), Clark Gregg (l'agent Coulson dans les productions Avengers), Geoffrey Arend, Matthew Gray Gubler (le jeunôt de la série Esprits criminels) et Minka Kelly.
En apparence, (500) jours ensemble est une énième comédie romantique comme il en pleut à Hollywood avec un homme et une femme qui se rencontrent, s'aiment, se déchirent puis se retrouvent sous la bannière "ils vécurent heureux et patati et patata".
Webb contrecarre les codes avec une insolence, balançant les codes préfabriqués à la con d'un genre qui ne cesse de raconter la même chose.
Le réalisateur cherche tout simplement à nous dire que l'amour est parfois à double-tranchant. Tout le monde n'est pas prêt à s'engager et on se trompe parfois de personne. C'est le cas de Tom, un jeune homme qui gâche sa vie dans une fabrique de carte de voeux.
Il en crée et est même le meilleur dans son genre mais il lui manque une copine. C'est là qu'apparaît Summer, une jeune femme particulièrement séduisante qui est l'assistante de son patron (uniquement l'assistante, on n'est pas dans Promotion canapé!).
Au bout de quelques jours, ils se nouent d'amitié avant de se mettre en ménage. Sauf que ce sera moins emballant qu'il ne le pensait. Pire, Summer finit par le mettre sur la touche et Tom sombre dans la dépression. On est donc assez loin du romantisme exacerbé.
Pendant un bon moment, on voit le passage à vide de notre personnage. Le genre de séquence qui dure genre cinq minutes dans une comédie romantique habituelle, alignant plans où le héros ou l'héroïne marche seul dans une rue, regarde un livre ou font les courses avec la flemme avant de se reconquérir. Là jamais. On suit le pauvre Tom entrant dans une dépression totalement compréhensible, un chagrin d'amour comme beaucoup en ont eu.
Ses potes et même sa petite soeur (incroyable Chloe Moretz qui en impose face à des gringalets d'environ la trentaine!) essayent de le faire revenir sur le devant de la scène mais rien y fait. Webb essaye également dans cette rupture de faire germé une certaine maturité chez Tom.
Certes, il vient de faire face à une défaite cuisante mais la vie doit continuer. Après tout, comme dit le dicton: une de perdue, dix de retrouver! Finalement, l'amour n'est qu'une cause de hasard. Tom finira par revoir Summer et pas forcément de la meilleure des manières.
Au niveau de la mise en scène, le réalisateur s'en donne à coeur joie, ne donnant jamais une vision linéaire à son histoire en mettant toujours un compte à rebours (jusqu'au 500ème jour) pour ne pas trop déstabiliser son spectateur. Webb opte également pour deux montages se déroulant en temps réel avec la version souhaitée et celle vécue.
Une vision qui nous fait regarder aussi bien d'un côté et de l'autre mais dont le contenu est absolument différent et la réelle est bien plus cruelle que la souhaitée.
Le metteur en scène se fout même du bon vieux passage chanté par l'amoureux transi. Levitt et Deschanel se trouvent parfaits en couple désenchanté.
Et puis, entendre du Carla Bruni dans un film américain quelle pignolade de première!
Voilà le genre de comédie-romantique que l'on voudrait voir plus souvent et un cinéma indépendant ricain sortant des sentiers battus.
Note:17/20