L'humanité va-t-elle perdre dans les prochaines années une large part de sa capacité d'observation de la Terre? C'est un scénario dangereusement possible alors même que le changement climatique nous menace tous.
Fin avril, la France a en effet annoncé qu'elle ne contribuerait pas à la prochaine tranche du Programme-enveloppe d'observation de la terre (EOEP, pour la période 2013-2017).
Les satellites du programme actuellement opérationnels permettent par exemple de mesurer l'épaisseur de la banquise, d'évaluer la salinité des océans et l'humidité superficielle des sols, ou encore de cartographier finement les variations régionales du champ de gravitation terrestre.
Deux prochaines missions pourraient être remises en cause par un désengagement de la France. La première devrait être choisie entre une mission de mesure de la biomasse forestière, une autre évaluant les précipitations neigeuses ou une mission d'analyse fine de la chimie atmosphérique et de ses liens avec le climat. L'arbitrage n'est pas encore fait.
Quant à la seconde, elle est à choisir entre une mission de mesure du dioxyde de carbone dans l'atmosphère ou un autre satellite, capable d'évaluer l'activité photosynthétique de la végétation terrestre...
Une réunion de l'Agence spatiale européenne (ESA) en novembre doit trancher la question - François Hollande et Jean-Marc Ayrault maintiendront-ils ce choix de la présidence Sarkozy? La France est depuis 15 ans le principal contributeur de ce programme, qui ne survivrait pas à son retrait.
Parallèlement outre-Atlantique, " le National Research Council (NRC) - le bras exécutif de l'Académie des sciences américaine - rendait public un rapport anticipant pour la prochaine décennie un déclin rapide des capacités américaines de surveillance de la Terre: en 2020, la NASA aura perdu les trois quarts des instruments d'observation dont elle dispose aujourd'hui " [le rapport du NRC].
Une dégradation pas seulement due à l'état des finances américaines, mais aussi à un affrontement politique, estime Volker Liebig, directeur des programmes d'observation de la Terre de l'ESA: " Le camp républicain ne veut plus financer des observations en lien avec le changement climatique. "
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