EN DEUX MOTS
J’ai trouvé un mot par terre ce matin.
Je l’ai ramassé et je l’ai mis dans ma poche.
Je n’aime pas laisser traîner les choses ni les mots d’ailleurs.
Lorsque je suis rentré à la maison ce midi, je me suis aperçu que la poche de ma veste était toute déformée.
Le mot voulait s’exprimer et bien évidemment au fond de ma poche personne ne pouvait l’entendre.
J’ai mis la main dans ma poche et le papier s’est collé à mes doigts.
Ce n’était pas celui du Carambar que j’ai ramassé hier sur le trottoir.
Ce n’était pas non plus le morceau de Cellophane qui pendait sur la haie du square St Martin.
Parce que je sentais mes doigts tachés d’encre.
C’était le mot de ce matin. Il voulait se faire voir, se faire lire, se faire comprendre.
J’ai donc sorti ma main de ma poche et j’ai vu,
une courte phrase avec une apparence terrifiante.
Il pleuvait ce matin et les mots de ce mot dégoulinaient sur le papier humide.
Chaque lettre formait un dessin délavé.
J’ai essayé, c’est vrai, j’ai vraiment essayé de lire.
Mais je n’ai pas pu. Je n’ai pas su.
J’ai jeté le mot avec le papier du Carambar et le morceau de céllo.
Le soir, j’ai sorti mes poubelles sur le trottoir
Et là dans le caniveau il y avait un autre mot.
Je l’ai ramassé et je l’ai mis dans ma poche.
Je n’aime pas laisser traîner les choses ni les mots d’ailleurs.
Lorsque je suis remonté à la maison, je me suis aperçu que la poche de ma veste était toute déformée.
J’ai mis la main dans ma poche et j’ai attrapé le mot que j’ai ramassé tout à l’heure près des poubelles. Je l’ai déchiré en mil morceaux et je l’ai brûlé dans l’évier.
Et c’est à ce moment que j’ai décidé : D’apprendre à lire.
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UN ORDINAIRE
Il fait sombre et c’est très bien.
Je voudrais juste qu’on m’entende,
Qu’on me devine, qu’on m’imagine.
Mes mots, ma voix tentent de vous donner une belle image de moi.
Vous plaire pour me plaire voilà pourquoi je suis là. .
Retenir l’attention quelques secondes, quelques minutes,
Quelques heures, quelques jours, quelques années…..
Sur ma lancée je peux même dire…
Quelques siècles…….
Encore faudrait-il que je marque les esprits.
Avec une invention, un chef d’œuvre, une folie, une horreur.
Mais voilà…………….Je suis ordinaire
ORDINAIRE
On est plusieurs dans ce cas là, ça ne se remarque pas.
On n’est pas assez laids ni assez beaux.
Juste un peu bavard pour faire croire.
On aime rire pour faire du bruit car,
Quant on pleure, c’est quand tout le monde est parti.
C’est sur scène que l’on se fait voir
Que l’on se fait entendre.
Lorsqu’on est quelqu’un d’autre
Quelqu’un d’extra ordinaire.
Et voilà qu’on accepte la lumière
Les projecteurs qui mettent en valeur
L’artifice du costume et l’expression de l’artiste.
Artiste pour un soir je veux y croire.
Car après mon salut, durant quelques heures encore
Je resterais dans l’atmosphère de mes paroles.
Et je sentirais l’autre dans la peau de moi.
Ce n’est pas simple mais on le sent comme ça.
Et c’est un sursis auquel on s’accroche
Juste pour ne plus être. Qu’un ORDINAIRE.
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Tu vas mourir.
T’as vu le docteur, c’est grave,
Tu vas mourir dans pas longtemps.
C’est douloureux rien qu’ d’y penser.
Mais tu vas en profiter, t’éclater,te soûler.
A toi la belle et courte vie,
Tu vas bouffer, dépenser, danser, faire l’amour!
Mais avec qui? Avec tout le monde!
Tu vas faire des cochonneries qui font du bien.
Tu vas t’assouplir avec le kamassoutra.
Avec beaucoup d’imagination
T’auras un corps de rêve et un visage de star.
Tu t’évaderas au bout de la rue qui tourne.
Tu rentreras dans un café, pour payer une tournée.
Puis de retour à la maison, tu te regarderas dans le miroir.
Et tu diras un …Ah!
De contentement , de soulagement et d’épuisement.
Tu t’allongeras sur ton lit et t’attendras.
Pas trop longtemps, le temps qu’il faudra.
Quelques heures ou quelques mois.
Tu vas mourir et tu le sais.
Comme tout le monde.
Mais le docteur n’a pas su dire
Ni le jour, ni l’heure.
Il te reste un petit bout de vie
Que tu ne vas pas gâcher.
Ça tu l’as la dit Bouffis!!
A vos marques , prèt?
Partez !!!
VIVE LA VIE.
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D’autres écrits sur son blog Le blog de TEREVI
Térésa - Vicenta
Je suis née bien éVIdEmment.
A Oliva en Espagne un jour de février 1960.
Mon sang est rouge jaune rouge.
Ma culture bleue blanche et rouge.
Paris m'a vu grandir.
Je vis encore à l'heure qu'il est.
Il est exactement / 14h14mn .
Un samedi 30 juin 2012 chaleureux.
Dans un ptit appartement au troisième étage
Sans ascenceur.
Autour du vase de Picardie.
Quelques modestes murs tapissés d'Art
Protègent mon indépendance et liberté retrouvée.
J'ai donné la vie 4 fois.
J'en suis encore raVIE.
Je me suis amusée et nourrie de mon métier .
Commerciale.
Je jouis encore de ma passion.
Ecrire et jouer.