Salauds de riches, vous allez payer ! Telle est la colonne vertébrale du discours de politique générale prononcé le 3 juillet dernier par Jean-Marc Ayrault. Et ensuite, après les hausses d'impôts ? Que fera-t-il lorsqu’il les aura essorés et que l’argent manquera toujours autant pour financer un État que la gauche se refuse à mettre à la diète ?
Par Frédéric Georges-Tudo.
Bien sûr, François Hollande n’oublie pas de châtier les millionnaires et les milliardaires. Rapporté à leurs revenus et patrimoine, leur taux global de prélèvements obligatoires s’apprête même à flirter avec des niveaux inédits.
Mais tout en étant les principales victimes de l’injustice fiscale en termes relatifs, ils ne subissent que des effets relativement limités en termes absolus. En outre, s’en prendre à eux comporte un léger défaut : ils sont loin d’être assez nombreux pour financer le barnum. En particulier en France, où l’ISF en a déjà fait fuir une multitude.
Voilà pourquoi ce sont avant tout les "petits riches" qui vont tant trinquer. Ces contribuables qui, à défaut d’avoir fait fortune, sont coupables de réussir leur vie professionnelle. Ceux que Benoît Hamon fustige pour leurs "grandes maisons avec des grandes cheminées et des tapis épais comme ça".
Faute d’envisager une réduction profonde et structurelle de la dépense publique à l’instar du reste de l’Europe, le nouveau gouvernement n’a d’autre choix que de sévèrement ponctionner les cadres supérieurs, professions libérales et autres petits entrepreneurs.
Ainsi s’est exclamé il y a quelques mois l’économiste Henri Sterdyniak (pourtant réputé très à gauche) en découvrant les propositions du candidat socialiste. Il mettait en avant le fait que les classes supérieures sont relativement peu nombreuses et qu'il faut donc les "taper vraiment très fort pour dégager suffisamment d’argent".
En plus d’être affligeante, cette approche punitive n’aura d’autre résultat que l’aggravation de la crise. Comment croire une seule seconde que c’est en culpabilisant ceux qui s’en sortent que l’on améliorera le sort du plus grand nombre ? En cette période d’extrême morosité, briser ainsi l’allant de la France la plus dynamique relève même du suicide économique.
Extrait. Article intégral en ligne sur le Plus Nouvel Obs.