Contrepoints vous propose de découvrir sur plusieurs jours l'introduction au Dictionnaire du libéralisme sorti récemment. Conçue comme une réponse aux lieux communs sur le libéralisme, elle vous permettra d'avoir l'ensemble des arguments sur ces préjugés si courants !
Par Mathieu Laine et Jean-Philippe Feldman.
Publié en collaboration avec l'Institut Coppet.
Enfin, après Marcuse qui, dès 1934, avait soutenu que le libéralisme engendrait le totalitarisme, les critiques du libéralisme l’interprètent comme un nouveau totalitarisme, fréquemment traduit comme une « dictature des marchés », au sein duquel la « société de marché » viendrait à se substituer à l’« économie de marché ». Les libéraux rétorquent que cette dernière expression est pléonastique, car il n’y a pas d’économie sans marché. Il n’est pas superfétatoire de préciser que le terme « marché » est trop souvent entendu de manière réductrice. Le marché ne doit pas seulement se comprendre comme le lieu de rencontre de l’offre et de la demande. Espace abstrait qui désigne l’ensemble des transactions entre individus, il s’agit d’une procédure qui permet à chacun de découvrir et de recueillir des informations indispensables à sa propre action, il s’agit, à la manière dynamique conçue par Hayek et les économistes de la pensée autrichienne, d’un processus de découverte.
Quoi qu’il en soit, les détracteurs du libéralisme prétendent que la sphère économique irait jusqu’à absorber l’intégralité de la société civile. Là encore, l’argument est paradoxal puisque le libéralisme, en tant qu’individualisme, signifie l’exact contraire du totalitarisme, en tant que holisme – lequel valorise la totalité sociale et méprise l’individu. Alors que le totalitarisme se définit comme le primat de la totalité sur l’individu, le libéralisme pose des limites au Pouvoir. L’argument est également faux historiquement puisque les libéraux ont combattu l’ensemble des totalitarismes au XXe siècle et qu’ils en ont été partout les victimes.
---
Sur le web