s’impose après la spectaculaire chute collective de l’étape de Metz qui a mis au tapis plus d’une centaine de coureurs ! Des cris, des coups de gueule, des râles, des plaintes mais surtout des plaies, des bosses, des contusions et des douleurs. Un gigantesque meli-melo de vélos, de coureurs, de suiveurs dans ce qui restera comme l’un des moments chauds de cette première semaine de Tour. Un Tour perdu désormais, sans qu’ils n’y soient pour rien, pour les Fränk Schleck, Valverde, Gesink et surtout le malheureux Hesjedal, le vainqueur du Giro, très attardé. Dans l’excitation du moment, des voix se sont élevées pour désigner le coupable : les oreillettes, depuis plusieurs mois au cœur d’un vif débat qui oppose les « pour » et les « contre ».
« Les vingt-deux directeurs sportifs mettent sans arrêt la pression sur les coureurs pour qu’ils remontent vers l’avant dans les derniers kilomètres. Mais il n’y a pas la place pour
tous ! Il faut arrêter avec les oreillettes. Je sais que cela ne va pas plaire, mais c’est mon avis », a estimé Voeckler au micro de France Télévisions après avoir lâché plus de six minutes dans l’aventure. Sur le site lequipe.fr, Jean-François va plus loin. « Avec les oreillettes, dit-il, les coureurs sont sous contrôle permanent. Celles-ci pèsent trop sur le spectacle et tuent l’instinct du coureur. C’est un facteur de déconcentration, comme le téléphone en voiture. Il peut générer un écart de trajectoire. »
L’UCI a bien tenté de faire interdire les oreillettes mais elle a fait marche arrière devant la fronde des équipes qui s’abritent derrière un argument spécieux : la sécurité. Un acte de faiblesse de la part de l’organe faîtier qui témoigne de son impuissance à imposer sa volonté et son règlement aux directeurs sportifs et aux managers, lesquels dirigent leurs coureurs comme des petits soldats dociles et menacent de les transformer en robots. Une prise de conscience est donc plus que jamais nécessaire pour régler un problème qui ne
fait que nuir à l’image du vélo !
Bertrand Duboux