Les communications précédentes de la banque avait déjà permis de se faire une petite idée de la popularité de Kaching auprès de ses clients. Cette fois, la publication du nombre de téléchargements de l'application, qui atteint désormais 365 000, est accompagnée d'une information beaucoup plus importante, et impressionnante : en 8 mois d'existence, les utilisateurs ont déjà échangé plus d'un milliard de dollars (australiens) avec le nouveau système mobile.
Ce montant est certes une goutte d'eau dans le paysage global des paiements (sur la même période, les chèques, par exemple, représentent des centaines de milliards de dollars échangés, selon les sources officielles) mais démontre malgré tout un intérêt marqué des consommateurs pour ce moyen de paiement émergent (la moyenne de plus de 4 000 dollars de transactions par copie installée de l'application, en tendance annuelle, tend à le prouver).
Du fait de l'écrasante domination d'Apple sur le marché australien des smartphones, CommBank pouvait, jusqu'à maintenant, se contenter de ne proposer Kaching que pour l'iPhone. La croissance d'Android, comme partout dans le monde, justifie néanmoins la sortie d'une version dédiée de l'application, qui constitue la principale nouveauté de l'annonce de cette semaine.
Bien qu'elle profite de quelques particularités du système de Google, cette édition de Kaching est une copie presque conforme de son aînée. Elle perd néanmoins une fonction : alors que les propriétaires d'iPhone peuvent installer une "coque" intégrant une interface NFC leur permettant d'utiliser leur mobile pour le paiement sans contact, aucun équivalent n'est disponible pour les téléphones Android.
Il n'était (évidemment) pas envisageable pour la banque de concevoir un accessoire pour chacun des appareils compatibles. Ses représentants affirment au contraire (et logiquement) privilégier l'utilisation de la puce sans contact intégrée au téléphone (équipement qui devient assez courant) mais se plaignent de ne pas y avoir accès... La présence dans les écosystèmes NFC d'un tiers de confiance pour gérer le "contenu" de l'élément de sécurité est décidément problématique...
Enfin, la prochaine innovation de CommBank, qui sera déployée dans l'année, est de décliner Kaching sur Facebook, dont un des dirigeants de la banque pense qu'il va progressivement transformer la perception de la banque pour les consommateurs et les petites entreprises et, en particulier, faciliter l'accès pour tous à des modes de paiements "à l'état de l'art".
L'application à venir offrira les mêmes services que les versions mobiles : paiement P2P (de "pair à pair") adressé par numéro de téléphone, adresse de messagerie ou directement à un contact Facebook, paiement de factures (via le système local BPAY), consultation des soldes et des opérations...
Face aux craintes pour la sécurité que peut susciter la plate-forme de réseau social dans le grand public, CommBank met les bouchées doubles. D'une part, toutes les transactions (hors consultation) devront être validées grâce à un mot de passe à usage unique ("OTP") envoyé par SMS au client. D'autre part, pour rassurer les utilisateurs, les opérations réalisées bénéficient des mêmes garanties que la banque en ligne "traditionnelle" (remboursement à 100% de toute transaction non autorisée).
L'idée d'installer des services bancaires dans Facebook commence à faire son chemin à travers le monde (un autre exemple est celui d'ICICI en Inde). Elle suit naturellement l'envie de la banque de "suivre" ses clients là ou ils se trouvent. Mais il reste à voir si les consommateurs adhèreront à cette proposition, qui, de plus, dans le cas de Kaching, souffre d'un handicap : s'il faut sortir son mobile pour recevoir un code de validation des transactions, alors autant l'utiliser directement pour réaliser les opérations !