Voir la lumière: L'Esprit Vagabond (est un) tweet!

Publié le 06 juillet 2012 par Espritvagabond
Eh bien oui, on peut désormais me "suivre" sur le réseau Twitter, en plus de ce blogue et de (pour certaines connaissances) Facebook.
J'avoue ne pas être un grand fan des réseaux sociaux en général. J'avais adopté une page Facebook pour rester en contact avec des gens que je connais déjà (famille ou amis), et que mes activités en voyage ou au pays, ne me permettent pas de voir en personne sur une base régulière.
Twitter, je ne voyais pas qu'est-ce que je pourrais y faire. Déjà que Facebook contient son hallucinant lot de bruit de fond, alors un site de micro-blogue en 140 caractère ou moins, j'étais plus que sceptique. Comment articuler une opinion intelligente en 140 caractère? Comment argumenter, discuter, élaborer, donner des détails? Évidemment, Twitter ne fais rien de cela, et comporte également son lot de bruit de fond.
Il faut comprendre que pour moi, savoir que ma tante Ginette a mangé des toasts au beurre de peanuts ce matin pour déjeuner, c'est plutôt insignifiant. Je ne passais donc que très peu de temps sur Facebook.
J'allais sur Twitter en de très rares occasion (sans y avoir de compte personnel), essentiellement pour des activités spécifiques et pour un très court laps de temps. Le carnaval Boréal m'avait initié à la chose, mais sans me convaincre, puisque tout ce qu'on y voyait passer se retrouvait soit déjà dans les panels virtuels, soit était relativement peu pertinent.
Mon ami le conteur et écrivain Éric Gauthier m'avait pourtant dit (à cette occasion, si j'ai bonne mémoire) que lui aussi était sceptique à l'origine, mais qu'il avait vu la lumière.
La crise étudiante, puis sociale, qui nous occupe depuis quelques mois, aura changé mon attitude envers Twitter. Je ne pense pas en devenir un grand usager, ni un fan assidu, mais j'ai moi aussi, pour emprunter les mots d'Éric, vu la lumière.
Je suis donc maintenant sur Twitter, officiellement, avec un compte (@Esprit_Vagabond comme on écrit dans le jargon et pour ceux qui veulent me suivre).

Quelle est donc cette lumière, et en quoi la crise me l'a fait voir?
En un mot, je vous dirais que la pertinence de Twitter tient à trois choses; 1. Le réseau propose l'inverse de ce que fait Facebook. 2. C'est peut-être l'outil le plus rapide pour qu'une information se propage. Et 3. Certaines informations ponctuelles y sont publiées, sans jamais être diffusées ailleurs.
J'élabore rapidement, pour les curieux;
1. Facebook propose de regrouper en un réseau personnel tous ces contacts; famille, amis, collègues, etc. Réseautage traditionnel pour être au courant de ce que font ces gens, ce qu'ils vivent, ce qu'ils photographient, et échanger avec eux. Ceci exige (normalement) d'accepter le "contact" dans sa liste d'amis et réciproquement. Twitter part du principe inverse: ce que vous y faites est public; n'importe qui peut décider de suivre ce que vous y publiez; comme pour un blogue (ce dont il s'agit, bien que micro, pour sa limite de 140 caractère par billet). Pas besoin de connaître la personne. Évidemment, suivre des centaines d'inconnus serait vite emmerdant, alors il se dégage de l'ensemble un amalgame d'intervenants sociaux connus (journalistes, chroniqueurs, acteurs, humoristes, vedettes diverses, personnalités politiques, etc) et d'amis qui ont quelque chose à dire.
2. Twitter, de par sa structure, est donc plus rapide que Facebook, pour relayer une information nouvelle. Un journaliste publie l'info (en 140 caractère), et ses 25 000 "abonnés" la lisent, et la relayent à leurs lecteurs, et ainsi de suite. Comme la plupart des intervenants publics ont des dizaine de milliers d'abonnés, l'information circule très rapidement, à comparer à Facebook, dont les groupes d'amis sont en relatifs petits vases clos (même pour les personnalités publiques).
3. Il arrive que des gens soient témoin de choses ponctuelles et les rapportent illico, sans que ces informations ne se retrouvent dans les informations des grands médias. Ceci arrive également aux journalistes, qui couvrent l'actualité; certaines déclarations ou informations plus ponctuelles ne sont pas toujours intégrées à leurs articles. Suivre les débats sur la Loi 78, par exemple, permettait être autres de lire en direct les déclarations de députés et ministres, qui n'ont pas nécessairement fait leur chemin par la suite dans les topos de quelques lignes dans les journaux ou de quelques minutes à la télé.
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Si la crise m'a permis de voir la lumière, ce n'est pas parce que l'information qui circule sur Twitter est idéale et complète en soit. La rapidité est une qualité, mais l'absence de développement est cruelle; Twitter tout seul serait totalement inutile s'il n'existait pas d'outils de liens web, qui permettent d'exprimer sa pensée ou de relayer une nouvelle en 140 caractères, certes, mais de renvoyer le lecteur à une source sure, et plus longue, officielle, qu'elle soit photo, texte ou vidéo. Ce sont les liens vers les journaux, les blogues, les images, vers Youtube, bref, sur la toile entière, qui constitue le terrain de jeu de Twitter (et dans une moindre mesure, de Facebook, mais moins efficacement dans le cas de celui-ci).
La multiplicité des points de vue est un autre avantage non négligeable du site de micro-blogue. La relative liberté d'expression qu'adoptent même les gens des médias (qui sont tous édités dans leurs chroniques ou dans les articles publiés dans les journaux) est plutôt rafraîchissante dans notre monde où on a l'impression que tout est formatté et que les lignes éditoriales prennent trop souvent le dessus sur l'esprit critique des journalistes.
Comme sa liste d'abonnement personnel est malléable et flexible, on peut suivre, le temps de la crise, par exemple, les commentateurs qui l'observent, les acteurs qui y participent (comme les leaders étudiants), les politiciens qui la commentent, etc. C'est ce que j'ai décidé de faire pendant la crise, et c'est comment j'ai découvert des gens, des écrits, des opinions, des chroniques, des blogues, des vidéos, des articles, des photos et des témoignages divers qui étaient tous présent sur le web, mais que je n'aurais pas pu concentrer de la sorte et explorer en relativement peu de temps sans le partage concentré que constitue le réseau Twitter.

Je ne sais pas encore ce que je ferai de cette nouvelle voie pour l'Esprit Vagabond. J'ai mon compte depuis des mois, j'ai écrit un premier micro-billet le 16 juin, remerciant mon ami Éric et lui rendant ce qui lui appartient. Je me suis retenu de ne pas plonger dans le micro-blogue en plein coeur de la crise; j'ai estimé qu'il valait mieux apprivoiser l'outil lentement et l'observer évoluer et s'articuler devant moi avant d'y prendre une part active. J'ai donc préféré comprendre les impacts de cet outil avant de l'utiliser activement.
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