Nous fêtions on février dernier, les un an du Printemps arabe. Un an après, les pays du Golfe sont en veille permanente. Les dépenses ahurissantes sont plus discrètes pour éviter d’attiser les tensions sociales. Abu Dhabi s’offrira-t-il Manchester City ? Dubaï construira-t-il des îles artificielles en Lego ? Le Qatar roulera-t-il en Porsche après y avoir investit sa fortune ? Autant vous dire que pour le coup, ce sont vraiment des problèmes de riches.
L’Arabie Saoudite est le pilier de la bande. Elle extrait des quantités record de pétrole venant de son sous-sol et possède une population estimée à 27 millions d’habitants. L’écart entre les riches et les pauvres est encore très important et la minorité chiite est une source de contestation permanente. Une évolution en révolutions avec l’éducation, la santé et les affaires sociales qui font l’objet du budget exceptionnel de 275 milliards de dollars. En principe 500 000 logements sociaux devraient être construits et le salaire minimum se voir booster. La fonction publique augmentera ses effectifs de 60 000 personnes. Cette année, une allocation chômage qui touche 10% de la population active (30% à 40% chez les jeunes) sera versée. D’un point de vue économie, les sociétés étrangères qui n’emploient pas de saoudiens, se verront tenues de le faire.
A Oman, le calme est maintenu artificiellement avec une hausse des salaires et des effectifs de la fonction publique. Ce qui est loin d’être le cas pour Bahreïn qui expérimente des tensions en continue matées avec l’aide de l’Arabie Saoudite. Les Emirats Arabes Unis se la jouent en mode prévention. Le Qatar et le Koweït ne sont peuplés qu’à 15% de nationaux. Les tensions sont peu perceptibles mais le pouvoir en place est de plus en plus sensible au bien être de ses ressortissants. Les mêmes efforts que dans les autres pays sont faits.
Le Qatar n’avait pas attendu le printemps arabe pour de préoccuper de ses infrastructures. C’est depuis l’arrivée de Franck Leboeuf que la paix intérieur à due être maintenue grâce au maintient d’une économie constante. « Le Qatar ambitionne [également de] devenir le hub universitaire de la région ».
Les pays du Golf peuvent-il maintenir un niveau de dépenses publiques si important ? Pour les Emirats, le Qatar et le Koweït cela est envisageable compte tenu de sa moindre population et de richesses en hydrocarbures conséquente. En revanche, la situation est plus délicate en Arabie Saoudite, plus imposante, et qui offre déjà son aide à des pays voisins, la Jordanie et l’Egypte notamment. Les yeux rivés sur le prix du baril, un maintient à 100 dollars la pièce est fortement conseillé. Qui aurait pu penser que ces jeunes populations trempent leur plume dans l’or noir pour écrire dans leurs cahiers l’histoire de leur pays ?