Dans la bataille générale qui règne à l'UMP pour savoir qui en sera le président et le prochain candidat en 2017, on ne compte plus les déclarations fracassantes ni les menaces de candidature. Néanmoins, le combat final devrait se jouer entre les pro Fillon et les pro Copé.
Si François Fillon a attaqué Jean-François Copé sur son bilan, les accusations de mollesse du second par rapport au premier n'ont pas tardé à fuser ! Rachida Dati continue de son côté à pilonner Fillon, tandis que Xavier Bertrand, NKM, Laurent Wauquiez ou Roselyne Bachelot défendent toutes griffes dehors l'ancien Premier Ministre.
Le dernier coup d'éclat nous vient de Roselyne Bachelot qui, rappelons le, a publié un livre sur la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, ce qui lui a valut les foudres et la grossiereté d'Henri Guaino. Contre toute attente, elle vient d'adresser une lettre ouverte à Manuel Valls, le ministre de l'intérieur, pour lui demander de mettre en place un cadre réglementaire pour l'organisation de primaires par les partis politiques.
Question : Après avoir critiqué la primaire socialiste, aurait-elle à présent des doutes sur l'honnêteté des instances de l'UMP qui seraient en charge d'organiser la leur ?
Sans doute pour ne pas froisser Manuel Valls, après avoir concédée que l'organisation de la primaire socialiste : « (...) s'est effectuée de façon digne (...) Et ajoute : (...) Son succès est d'ailleurs significatif de l'appétit des Français pour un fonctionnement plus participatif des partis et une rénovation en profondeur de la vie démocratique (...) » Ce qui est assez amusant lorsqu'on sait qu'elle condamnait vertement l'organisation de la primaire socialiste sur Canal Plus le 23 juin 201, elle demande pas moins que : « (...) la création d'une commission de réflexion composée notamment des présidents du Conseil constitutionnel, du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et de l'association des maires de France, de représentants des partis ou de juristes et personnalités qualifiées (...) » Cette commission devant définir les critères d'organisation de primaires qui s'appliqueraint bien entendu à celles de l'UMP !
Les mauvaises langues diront qu'en fait Roselyne Bachelot aurait quelques doutes sur la sincérité du scrutin si la seule UMP devrait s'en charger. Se pourrait-il qu'à l'UMP, « parti des droits et des devoirs », certains puissent avoir la tentation de ne pas respecter les temps de parole des autres ou essayent d'influencer le vote d'une façon ou d'une autre ?
Car dans le camp Fillon on n'a pas oublié la défaite sans appel de Xavier Bertrand face à Christian Jacob (bras droit de Copé ) et on mise sur une primaire ouverte selon les sondages placerait Fillon en tête comme l'indique le dernier publié par Le Figaro
« (...) A la question "selon vous, laquelle de ces personnalités politiques incarne le mieux l'opposition face au gouvernement aujourd'hui", 29% des personnes interrogées répondent François Fillon, devant Marine Le Pen (23%), Alain Juppé (16%), et Jean-François Copé (12%) (...) Pour les seuls sympathisants UMP, François Fillon est également en tête (49%), devant Jean-François Copé (24%), Alain Juppé (22%) »
Dernier problème, une primaire coûte cher et comme l'UMP a perdu un tiers de son financement et doit rembourser le coûteux nouveau siège, Roselyne Bachelot suggère que les contribuables pourraient peut être participer aux primaires : « (...) l'organisation de primaires peut-elle justifier une aide spécifique ? (...) »
Ben voyons ! Pourquoi ne pas proposer à madame Bachelot et à l'UMP de faire appel à la générosité publique, ce qui ne devrait pas leur poser de problème, dans la mesure où c'est le parti politique qui reçoit autant de dons de personnes physiques que de cotisations des élus et adhérents réunis ! (rapport de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques - page 6) Toute la difficulté restant de savoir quel candidat les contributeurs, notamment ceux du premier cercle auront envie de soutenir, et voir gagner ...
Et Roselyne Bachelot de conclure, dans sa lettre ouverte à Manuel Valls : « (...) La période actuelle est propice à la sérénité nécessaire et laisse le temps de mettre en place un système qui assure à nos concitoyens une parfaite transparence et l'équité indispensable (...) » Il nous tarde de connaître les réflexions et positions de l'équipe Copé qui appréciera certainement ... cette marque de confiance !
A suivre ... rapidement ...
Crédit et copyright photo L'Express