Jean-Marc Ayrault était hier mercredi l'invité du journal de TF1. Le premier ministre est revenu sur son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale(à partir de 4'46).
L'austérité, affaiblissement de la France
Interrogé sur l'absence dans son discours des termes "austérité" et "rigueur", Jean-Marc Ayrault répond: "je suis fondamentalement hostile à l'austérité". Et d'expliquer: "l'austérité c'est l'affaiblissement de la France, c'est la multiplication des injustices et on ne s'en sortira pas comme ça". Le premier ministre rappelle la situation de la France: 600 milliards de dettes et 50 milliards d'intérêts par an à rembourser, soit le budget annuel de l'éducation nationale.
Epargner les classes moyennes et les classes populaires
"Il y a des efforts à faire mais pas dans n'importe quelles conditions: ce que je revendique, c'est le sérieux et la sincérité dans la gestion" : Jean-Marc Ayrault réaffirme sa volonté de justice pour les Français et de "regarder la réalité en face". Il précise: "les ménages, nous les protégeons puisque nous avons supprimé dans le projet de loi de finance la hausse de TVA qui était prévue par l'ancien gouvernement. [...] Cela fera 2,5 milliards de moins que les Français auront à payer". Autrement dit, "les classes moyennes et les classes populaires seront épargnées".
Réduire les dépenses dans le respect des priorités
A la question d'une limite de l'imposition des Français, le premier ministre répond: "il faut sortir [de la dette] par la croissance et la Justice. [...] Il ne s'agit pas de demander toujours plus d'impôts. Il faut faire des efforts pour réduire les dépenses et ça sera le cas pour atteindre l'équilibre des comptes en 2017", et ce en respectant des priorités: "l'éducation, la sécurité des Français, l'hôpital public et la Justice".
Réformer la fiscalité des entreprises
Puis l'entretien se porte sur la question de la compétitivité de la France. Jean-Marc Ayrault répond: "un pays sans industrie est un pays sans avenir. Il faut donc investir et c'est le sens du pacte productif que nous proposons au pays: faire un effort sur la recherche, faire un effort sur la qualité des produits, l'innovation [...] et aussi mettre en place les moyens de financement". Et d'ajouter l'importance de réformer notre fiscalité: "est-ce que vous trouvez normal que les PME, que les TPE paient aussi cher, parfois même plus d'impôts sur les sociétés que les entreprises du CAC 40 et les entreprises internationales ? "
L'effectif constant dans la fonction publique
Jean-Marc Ayrault explique également la répartition de l'embauche de 65 000 nouveaux fonctionnaires pendant le mandat. La priorité va à l'éducation nationale, mais également dans le domaine de la sécurité, police et Justice, l'hôpital public. Concernant les efforts, il précise: "ce ne sont pas des coupes sombres, la méthode ancienne [...]. On gardera globalement un effectif constant".
Une refiscalisation des heures supplémentaires adaptée
Le premier ministre a également annoncé ses mesures pour l'emploi et sa priorité pour la jeunesse: les contrats de génération et les emplois d'avenir. Sur la question de la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires, il assène: "beaucoup d'entreprises auraient pu embaucher et ne l'ont pas fait à cause de cette mesure qui faisait que une heure supplémentaire payée au salarié était moins chère pour l'employeur qu'une heure normale". Mais la suppression ne concernera pas toutes les entreprises: "pas celles de moins de 20 salariés, pas celles qui ont besoin de marges de manœuvre".
Ne pas diminuer le pouvoir d'achat des Français
Enfin, interrogé sur une augmentation possible du prix du gaz, il conclut: "il n'est pas question d'augmenter le prix du gaz plus que l'inflation". Et de poursuivre: "il y a peut-être un problème technique, juridique, mais je veux que l'on comprenne bien qu'on ne va pas encore prendre de l'argent dans le pouvoir d'achat des Français".