C’est donc dans une salle comble, une fois de plus et sans surprise, que la projection a eu lieu en présence de son réalisateur Makoto Shinkai (qui avait précédemment réalisé « Cinq centimètres par secondes » et « La tour au-delà des nuages », tous deux déjà directement édités en vidéo). Une salle emplie de spectateurs répondant pour l’immense majorité au même profil (20-35 ans) et ayant l’air pour une bonne moitié de tous se connaître (et pour certains je les avais déjà vus la semaine précédente à la projection des « Enfants Loups »).
A chaque fois que je mets les pieds dans une salle projetant un film d’animation japonaise, j’espère me voir transporter vers un monde dont je ne voudrais plus sortir. Mes préférés sont souvent ainsi, des voyages humains dans lesquels j’aimerais vivre. Pourtant à mon grand déplaisir, dès les premières minutes de « Voyage vers Agartha » l’osmose avec l’univers créé par le réalisateur ne s’est pas fait sentir. Une sensation amère qui reviendrait régulièrement tout au long de la projection. Peut-être que voir le film de Mamoru Hosoda quelques jours plus tôt a défavorisé Agartha. A un film plein, magnifiquement pensé et exécuté a succédé un film au potentiel certes évident mais à la conception maladroite et inaboutie.
L’enthousiasme n’était pas de mise lorsque le réalisateur s’est présenté à nous en fin de projection (je parle en mon seul nom bien sûr…), et après avoir écouté l’introduction de celui-ci à la séance de questions et réponses avec le public – au cours de laquelle il a comparé son film au « Voyage de Chihiro », pas gonflé mais presque – j’ai préféré prendre la poudre d’escampette, histoire de profiter d’une bonne nuit de sommeil avant le retour cinématographique à Hong Kong le lendemain. L’instinct semble m’avoir guidé avant même que le film commence puisque pour une fois je m’étais installé près d’une travée. Le départ n’en a été que plus facile dans la discrétion. Contrairement à une projection à laquelle j’allais assister le lendemain, un spectateur qui file est un détail dans une salle aussi pleine...