Albin Michel, 4 novembre 2009, 523 pages
Résumé de l'éditeur :
Londres, juin 1940. Le « suicide » par défenestration d'une star déchue du muet ne convainc pas l'inspecteur Ted Stratton. Ignorant le veto de ses supérieurs, il continue de mener son enquête, qui va rapidement croiser celle de l'élégante Diana Calthrop, recrutée par le MI5 pour infiltrer un groupuscule pro-nazi.
Mais le supérieur de Diana, le puissant Sir Neville Apse, est-il au-dessus de tout soupçon ? Stratton et la jeune femme comprendront-ils à temps que les intérêts des Services secrets et ceux de la pègre londonienne peuvent parfois concorder ?
Mon avis :
Le roman se déroule non seulement en plein Blitz, mais également en pleine guerre d'espionnage.
1940 : l'aviation allemande bombarde Londres toutes les nuits. Les enfants sont envoyés à la campagne et la femme de Ted souhaite qu'ils reviennent chez eux. Mais l'inspecteur ne cède pas, persuadé qu'ils sont mieux loin de la capitale. De plus, l'auteur décrit dans ce roman les abris de fortune où toute la population se réfugie pendant les attaques, ainsi que les immeubles dévastés et l'organisation de "la défense passive". De très belles pages sur cette période douloureuse qu'a connu Londres.
Il est également question de la condition féminine : si la femme de l'inspecteur est une femme au foyer modèle qui apporte à son petit mari des chaussettes sèches quand celui-ci rentre du travail les pieds mouillés tout en lui préparant une tasse de thé bien chaud (thé qui n'est pas bon,c'est la guerre !) ; Diana a, elle, contracté un mauvais mariage et travaille (mais son travail consiste aussi à servir le thé, c'est une femme, après tout...)
L'auteure décrit également très bien les différences de positions sociales entre les différents personnages : le lord à la tête d'un service d'un ministère et qui a fait ses études dans un college anglais avec d'autres enfants devenus depuis des relations - le simple inspecteur dont le quotidien est peuplé de petites frappes - la femme mal-mariée qui cache en elle une midinette prête à tomber dans les bras du premier beau-parleur venu.
Enfin, il est question d'espionnage au sein même des institutions de Sa Majesté, espionnage qui cache de biens noires raisons.... L'auteure s'étant inspirée de faits réels.
Un roman riche qui m'a entraîné au coeur de Londres et de la dernière guerre.
L'image que je retiendrai :
Celle du thé qui devient de plus en plus mauvais au fil des pages - Celle des bombardements nocturnes obligeant la population à descendre nuits après nuits dans des abris peu confortables et exigus.