Viva San Fermin !
Publié le 06 juillet 2012 par Yvesd
Tapas à gogo, paella à foison, lâchers de taureaux et processions religieuses dans les rues, cuites à la sangria et corridas dans les arènes de Pampelune : c’est le cocktail gagnant de la San Fermin qui débute aujourd’hui dans la capitale de la Navarre. Ca va durer une bonne semaine comme tous les ans à la même époque depuis la fin du Moyen Age. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas la paella ou la corrida, faut quand même reconnaître que l’évènement a du mérite et ne vole pas son succès toujours plus populaire. Ce n’est certes qu’une survivance païenne intelligemment récupérée par l’Eglise Catholique pour attirer le teufeur dans son giron ; n’empêche qu’à l’époque où l’Union Européenne crache à jet continu des directives toutes plus liberticides et politiquement correctes les unes que les autres, se bourrer la gueule pendant une semaine en sacrifiant de « braves » taureaux à la vue et su des femmes, des enfants et des « amis » des z’animaux, est la preuve salubre et jubilatoire que les cons et les pisse-froids n’ont pas encore gagné totalement la partie. Olé !
L’un des premiers à l’avoir compris fut ce vieil arsouille d’Hemingway, le même qui décimait les troupeaux d’éléphants africains et les bancs de thons rouges dans le golfe du Mexique. Celui qui, après avoir fait la fortune d’un nombre incalculable de barmen sur les cinq continents, se rendit célèbre pour avoir libéré le bar du
Ritz de l’occupation nazie. C’était en août 1944 et c’est ce qui lui a probablement valu de se voir décerner le Nobel de Littérature dix ans plus tard. On ose à peine imaginer le tollé orchestré par Libé, le Nouvel Obs’ ou Télérama si les jurés du prix en question s’avisaient aujourd’hui de distinguer un littérateur aussi infréquentable, mal embouché et cirrhotique que l’auteur d’
En avoir ou pas. Reste que la
San Fermin est aussi l’occasion de relire
Le soleil se lève aussi, l’un des tous premiers romans du grand Ernest à nous causer
toros y toreros. Relire car, on le sait, à l’instar de Proust, de Clausewitz ou de « Restons Correct ! », Hemingway ne se lit jamais mais se relit toujours…
Evidemment, face à la
San Fermin, « Morues en Fête », le fameux festival halieutique qui se tient tous les week-ends de l’Ascension sur les quais de Binic (le riant port de pêche du 2-2), ferait un peu kermesse paroissiale si ce n’était le caractère quelque peu graveleux de son intitulé. Paraît même que cette année y’avait pas grand monde pour souhaiter leur fête aux morues du cru. Certes, si Josette et Marcel ont séché la teuf c’est en partie à cause d’une météo « agitée ». C’est aussi parce que la (vraie) galette-saucisse de Binic est loin de valoir celle de Pleurtuit dans le 3-5. Mais c’est surtout parce que nos amis DSK et Dodo la Saumure avaient décidé de ne point y paraître. La loi du show-business est dure mais c’est la loi : inutile d’espérer attirer le populo et les médias sans la présence de « peoples » confirmés. On n’imagine pas un
Festival de Cannes sans Nicole Kidman,
Tom Cruise ou le fantôme de
Jeanne Moreau. Fêter les morues sans DSK et ses potes c’est pareil : c’est le bide assuré.
Notre recommandation du jour est donc pour les dévoués édiles de Binic dans le 2-2 : La prochaine fois, si DSK se défile encore, organisez un lâcher de morues dans les bistrots du port. Vous verrez que ça fera surement un giga méga buzz…