La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a salué vendredi les « avancées » obtenues par les Européens lors du sommet de Bruxelles de la fin juin tout en avertissant qu’il fallait toutefois « faire plus » pour vaincre la crise d’endettement.
Christine Lagarde – Photo AFP
« La semaine dernière, les dirigeants européens se sont mis d’accord sur des avancées importantes dans la bonne direction », a souligné Mme Lagarde lors d’un discours à Tokyo. « Il faut faire plus », a-t-elle immédiatement ajouté.
Lors du sommet à Bruxelles les 28 et 29 juin, les dirigeants de la zone euro ont décidé de mettre en place un mécanisme permettant de recapitaliser directement les banques via les fonds de secours européens, répondant à une demande de l’Espagne qui cherchait à éviter que le plan de sauvetage de ses banques n’alourdisse sa dette publique au point de la rendre insoutenable.
La création d’un mécanisme unique de supervision financière a aussi été annoncée, ainsi que la décision d’autoriser les fonds de secours européens, répondant à une demande de l’Espagne qui cherchait à éviter que le plan de sauvetage de ses banques n’alourdisse sa dette publique au point de la rendre insoutenable.
Mme Lagarde a expliqué que l’efficacité de ces mesures dépendrait « de leur application rapide et rigoureuse ».
Elle a prévenu toutefois que la crise d’endettement, financière et économique ne touchait pas que l’Europe, soulignant qu’il s’agissait d’ »une crise mondiale ».
La directrice générale du FMI a par ailleurs prévenu que l’institution allait « un peu » abaisser sa prévision de croissance mondiale dans de nouvelles estimations qui seront publiées dans une dizaine de jours.
« Dans la dernière actualisation de l’état de l’économie mondiale vu par le FMI, à paraître dans dix jours, les prévisions de croissance mondiale seront un peu plus basses que celles anticipées il y a à peine trois mois », a expliqué Mme Lagarde.
Pour retrouver le chemin de la prospérité, elle a estimé que la communauté internationale devait activement oeuvrer dans trois directions: lutter contre la dette, réformer le système financier et assurer une croissance solide.
« Des pays doivent agir de façon décisive au sujet de la dette publique. Pour de trop nombreux pays développés, elle exerce une lourde pression sur la croissance », a détaillé la directrice générale, tout en distinguant les pays « pressés par le marché » qui devaient s’y atteler sans tarder et d’autres, comme les Etats-Unis, où « l’ajustement peut être plus graduel pour ne pas mettre en danger la reprise ».
A propos de la réforme financière, elle a convenu que des progrès avaient été faits, notamment via les accords « Bâle III » sur la capitalisation des banques, mais qu’ils restaient insuffisants. « Si on nous demande si le système financier mondial est plus sûr aujourd’hui qu’avant la faillite de la banque Lehman Brothers, je réponds pas encore ».
Ces efforts accomplis sur la dette et le secteur financier, « le moteur de la croissance pourra tourner de nouveau », a-t-elle estimé, tout en appelant de ses voeux « une croissance durable, équilibrée (…) et créatrice d’emplois ».
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