L'Afrique au secours de l'Occident

Publié le 06 juillet 2012 par Busuainn_ezilebay @BusuaInn_Ezile

Extrait du livre d'Anne Cécile Robert

« L’Afrique au secours de l’Occident »

Introduction

  • L'Afrique au secours de l'Occident

    Et si c’était l’Occident, et non l’Afrique, qui avait besoin d’aide ?
Il existe - et a existé - plusieurs sortes d’Occidentaux « africanophiles », d’individus qui, au cours de l’histoire, se sont pris de passion pour ce continent vaste et extrêmement divers. Mais, rares sont ceux qui, malgré cette passion, ont véritablement considéré l’Afrique comme un continent majeur, avec lequel peuvent se tisser des relations d’égalité. Il y eut d’abord les explorateurs fascinés par une Afrique aux paysages extraordinaires et aux populations si « étrangères ». L’image de l’explorateur écossais Mongo Park se noyant dans le Niger ou celle du voyageur René Caillié, revenant rongé par de multiples maladies de sa recherche obsessionnelle de Tombouctou, illustrent cette quête insatiable, ambiguë, et parfois mortelle. Il y eut les anthropologues qui, notamment au XIXe siècle, allèrent étudier les populations d’Afrique, comme ils avaient observé et classé les habitants de leur propre pays. Sur le continent noir comme chez eux, ils cataloguèrent les personnes avec un mélange d’excitation scientifique et d’étonnement parfois malsain. Les anthropologues inventèrent l’admiration criminelle et firent en Afrique des dégâts considérables, puisque leurs travaux imprégnèrent parfois si profondément les esprits, qu’ils servirent de justification à des génocides perpétrés au XXe siècle (1). La classification des populations et les hiérarchies qu’ils établirent entre elles furent ainsi utilisées par ceux qui organisèrent le massacre d’environ un million de personnes (2) - en majorité des Tutsis - au Rwanda en 1994. Il y eut ces grands administrateurs coloniaux que l’Afrique « attrapa » et qui s’y immergèrent, se mêlant aux populations, apprenant les langues autochtones, étudiant les cultures et qui, par la suite, accueillirent avec joie les indépendances aux tournants des années 1950 et 1960. Représentant d’un système de domination et d’exploitation (la colonisation), ils n’en eurent pas moins le plus grand respect pour les populations locales envers lesquelles les guidaient souvent un sentiment profond de fraternité. Comme Andrée Dore-Audibert (3), ils jugent encore aujourd’hui que le bilan de leur action dans l’administration coloniale est bon. Mais, conséquents avec eux-mêmes, ils furent, comme elle, des militants des indépendances et se mirent d’ailleurs parfois aux services des nouveaux Etats qui manquaient souvent cruellement de cadres. Il y eut les tiers-mondistes dans les années 1960 et 1970. Militants associatifs ou politiques, ils soutinrent eux aussi les indépendances, luttèrent dans leur propre pays contre les guerres coloniales, se bâtirent pour le développement et pour un nouvel ordre économique international (NOEI). Leurs héritiers revendiquent aujourd’hui l’annulation de la dette des pays du Sud, ce crime contre la justice, cette imbécilité économique (4), qui étrangle ces pays en proie à la maladie et à la misère. Il y eut - et il y a - ces innombrables chercheurs de toutes les disciplines, sociologues, géographes ou économistes, qui se fondirent, temporairement ou radicalement, dans les coutumes et les modes de vie de l’Afrique subsaharienne. De l’ethnologue Marcel Griaule au sociologue Georges Balandier, leur rigueur intellectuelle et leur passion illustrent ce que la rencontre entre les civilisations peut produire de plus beau dans l’histoire humaine (5). Il y eut - et il y a - les organisations non gouvernementales (ONG) qui travaillent sur le terrain dans de multiples projets de développement, et d’assistance économique, sanitaire et sociale. Un bilan de leur action reste à faire, notamment du rôle qu’elles jouent dans le « monde mondialisé » où tout est instrumenté (6). Il y eut - et il y a - les « africanophiles » « antidéveloppementistes » qui pensent qu’il faut précisément sortir d’une logique d’aide qui ne serait que la perpétuation de la domination historique. Le soutien provient en effet toujours des mêmes. « La main qui reçoit l’aide est toujours en dessous de celle qui la donne » aime ainsi à rappeler l’économiste français Serge Latouche. L’assistance ne serait alors que le nouvel habit de l’arrogance occidentale qui invente les maladies et leurs remèdes, fait les questions et les réponses. Chaque peuple doit trouver la voie qui est la sienne dans l’histoire ; les peuples d’Afrique comme les autres. Le point commun des deux dernières catégories réside dans la reconnaissance des maux dont souffre le continent et de la responsabilité occidentale dans ces maux. Même dans les rapports frelatés de la Banque mondiale destinés à valider ses prescriptions économiques, l’Afrique est le seul continent dont les indicateurs de santé, d’éducation, de développement demeurent dramatiquement bas (7). La différence entre les deux catégories d’ « africanophiles » porte sur les solutions. Les premiers - souvent obnubilés par les fautes de l’Occident dont ils font un vecteur trop unique d’analyse - en concluent qu’il faut aider l’Afrique à s’en sortir. Les seconds considèrent l’aide comme le paravent de l’occidentalisation du monde et estiment que c’est précisément de cet impérialisme historique qu’il faut sortir. Le continent pourrait alors inventer des solutions qui lui sont propres aux maux qui le rongent. Dans la lignée de la dernière catégorie d’« africanophiles », le présent ouvrage est animé d’une conviction : non seulement l’Afrique a droit, comme tous les autres continents, à sa propre parole mais, par sa situation de « dominée exemplaire », elle traduit mieux que tout autre la réalité du monde mondialisé, sa nature profonde imbibée d’inégalités et de violence multiforme. Sa parole revêt donc non seulement une valeur pour elle-même mais une valeur pour tous. « Le vrai point de vue sur les choses est celui de l’opprimé », estimait Jean-Paul Sartre qui fut lui aussi, par ailleurs, un admirateur de l’Afrique (8). En effet, depuis la chute des grands empires du Moyen Age africain (9), le continent noir subit largement l’histoire. « Subir » ne signifie pas que les Africains furent et demeurent des victimes passives et qu’ils ne portent aucune responsabilité dans la situation catastrophique qui est la leur aujourd’hui. Cette vision serait infantilisante. Il s’agit de constater que « à moitié victimes, à moitié complices », comme disait Sartre, ces populations n’ont pas contribué avec la même autonomie que d’autres à la marche du monde et à la construction de leur destin. Selon de nombreux chercheurs, hommes politiques et militants du continent, les Africains ont sans doute, dans une perspective de libération, à s’interroger encore et toujours sur ces dynamiques internes (10). En ce qui nous concerne, d’un point de vue occidental, nous examinerons ce qui nous met directement en jeu dans cette absence de l’Afrique à elle-même, en quoi cette absence rejaillit sur la marche du monde. Car, même si les populations africaines jouèrent parfois le jeu des impérialistes occidentaux - comme ces rois qui vendaient leurs sujets aux esclavagistes (11) -, même si les colonisateurs et les pilleurs ont trouvé des relais locaux, il n’empêche que l’histoire du continent s’inscrit depuis des siècles dans le cadre d’une domination. L’Afrique noire a subi l’esclavage des Arabes ; elle a subi la traite transatlantique et la colonisation ; elle subit aujourd’hui le capitalisme - invention occidentale - dans lequel elle s’est inscrite, de manière plus ou moins consentante. Le modèle économique et la division internationale du travail qui en découle - imposé par les colonisateurs et aujourd’hui généralisé - a été conçu ailleurs, en Occident et étendu à partir de lui. Tout au long de cet ouvrage, nous utiliserons les termes « Occident » et « Afrique », malgré leur caractère globalisant, par commodité. Il est bien évident que chacune de ces entités est diverse et ne saurait se résumer en une appellation unique. Le continent noir, comme l’Europe, comprend une multitude de sociétés distinctes. On peut en revanche caractériser des situations culturelles et politiques qui se différencient et s’opposent historiquement. Pour notre propos, « Occident » désigne ainsi la manière dont cette famille culturelle se manifeste dans sa relation à autrui ; en Afrique, c’est la version capitaliste et coloniale de la culture européenne qui triompha au détriment d’autres voies, comme celles suggérées, par exemple, par la mouvement ouvrier ou le modèle républicain (12). Symétriquement, on peut - sans nuire à la vérité - dégager des traits communs aux sociétés africaines dans leurs rapports aux autres cultures. Afin d’approfondir la réflexion, nous préciserons, chaque fois que nous le pourrons, à qui et à quoi nous faisons exactement allusion : quels individus, quelles forces sociales, quelle période, quels rapports de forces. Notre ouvrage concernera plus particulièrement les sociétés de l’Afrique subsaharienne. La spécificité de l’Afrique réside certainement dans le fait qu’elle n’a jamais vraiment eu droit à la parole et que l’Occident, plus qu’ailleurs, s’est acharné à faire taire ceux qui y pensaient différemment et voulaient suivre une voie différente. Des guerres coloniales aux assassinats politiques de l’époque moderne - par exemple celui du Congolais Patrice Lumumba tué avec l’aide du colonisateur belge en 1962 et du Burkinabé Thomas Sankara certainement éliminé avec le consentement de la France en 1987 - l’Occident s’est cru autorisé à faire usage de toutes les méthodes pour imposer sa vision du monde et pour piller l’Afrique de ses nombreuses richesses. Le rêve des indépendances, lorsqu’il n’a pas été comprimé par la force, a été étouffé par la dette, la chute des prix des matières premières, et l’implacable logique de rapports de forces qui fondent le capitalisme. Si le rôle des élites africaines est en cause - là aussi il appartient aux Africains de démêler, pour leur propre compte, l’écheveau des responsabilités -, il faut reconnaître que les dés de la mondialisation libérale - à l’œuvre depuis les années 1970 - sont pipés. Dans cette vaste partie de poker menteur, l’Afrique cumule les désavantages : séquelles de la colonisation, règles systématiquement fixées par d’autres et changées à leur gré, marginalisation politique... Car, in fine, l’Occident décide de tout : keynésien, monétariste, interventionniste, libéral, communiste... Il fait toujours les questions et les réponses... Mais s’y retrouve-t-il lui-même dans ce jeu ? Le développement sans fin du capitalisme est en passe de soumettre la totalité des activités humaines à la loi de l’argent. La santé, la culture, la protection sociale, les ressources vitales - eau et air - et même le corps humain - vendu en pièces détachées à partir des zones de pauvreté et de guerre... tout est marchandisable et marchandisé. La planète et ses habitants sont littéralement mis à sac. L’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) le G8, les réunions de Davos et l’Union européenne entre autre étendent ce système ravageur à la terre entière. Imprévoyance, pillage, destruction, prédation, guerres, violences de toutes sortes caractérisent un modèle économique qui met en danger la survie de l’humanité elle-même. « On arrive à des aberrations humaines et sociales lorsque l’on ne retient que des critères matériels et financiers (13). », estime ainsi René Passet, économiste et ancien président du conseil scientifique d’Attac. La situation dans laquelle se trouve l’Afrique se présente comme le condensé des défauts du capitalisme mondialisé, que ce modèle ait été importé par la force ou accepté : ses ressources sont pillées ; elle est rançonnée (la dette contractée en situation de domination l’étrangle et l’empêche d’améliorer son sort) ; l’exploitation provoque la misère et les inégalités sociales se creusent (14) ; les indicateurs sanitaires persistent à demeurer aux plus bas niveaux... La véritable nature de l’ordre mondial se révèle dans ce désastre : les personnes ne sont plus qu’un facteur de production, les faibles n’ont pas leur mot à dire, l’argent et le marché sont la mesure de toute chose. Les pays qui disposent de ressources minérales ou pétrolières (du Gabon à l’Angola, en passant par le Libéria ou la République démocratique du Congo) sont aux mains de véritables castes corrompues alliées à des firmes étrangères qui se soucient peu du développement de leur peuple. Pourtant, le continent noir avait historiquement produit de tout autre mode de vie et de relations. Dans leurs diversités, les sociétés africaines traditionnelles avaient développé des manières moins utilitaristes et moins destructrices de rapports humains, à la nature, aux richesses, au temps et à l’espace. Il ne s’agit pas d’idéaliser et de suggérer que l’Occident n’a fait que pervertir une sorte de succédané du paradis terrestre : les guerres qui ont traversé le continent avant l’époque moderne montrent, par exemple, la permanence d’une violence toute humaine dans les sociétés africaines. De même, certaines sociétés se sont construites sur un système de castes, par définition conservateur voire inégalitaire, comme au Sénégal (15) ou sur des discriminations raciales comme en Mauritanie. Enfin, toute valeur perçue comme positive a nécessairement son envers - nous y reviendrons - comme par exemple le légendaire esprit de solidarité des Africains qui peut avoir comme défaut une pression étouffante du groupe. Nous préciserons donc à chaque fois les contours des principes soulignés afin d’en mieux dégager les aspects qui pourraient contribuer à améliorer le sort de l’humanité. Sans globaliser, nous nous attacherons aux valeurs qui faisaient et font encore référence en Afrique, même si - pas plus qu’ailleurs - elles ne sont systématiquement mises en œuvre. Cela nous permettra de voir en quoi elles pourraient positivement contribuer à la marche du monde et, notamment, à l’humaniser - au bénéfice de tous. Parmi les valeurs qu’on trouve traditionnellement en Afrique et qui se distinguent de celles promues par l’Occident capitaliste, on peut noter avec d’autres observateurs (16) : un refus de la tyrannie du temps, un pouvoir et une autorité indivisibles, un rapport différent de l’individu à la collectivité, l’acceptation et la canalisation des passions (notamment par la ritualisation), une résistance à l’accumulation de richesses, une insertion pacifique dans l’environnement. Ces valeurs apparaissent comme le négatif - ou plutôt le positif - du modèle occidental mondialisé. Elles laissent entrevoir que l’évolution du monde pourrait s’effectuer d’une autre manière, plus équilibrée, plus modeste, moins prédatrice, plus prévoyante. Au fond, dans son arrogance, dans son délire uniformisateur, l’Occident capitaliste se montre incapable de concevoir, au-delà des mots, une véritable diversité du monde et cette suffisance n’est que le paravent de son impérialisme. Depuis le XVIIIe siècle, au cœur des sociétés du Nord, des penseurs et de vastes mouvements sociaux ont tenté d’entraver une machine économique et culturelle dont les dégâts se faisaient sentir ici comme ailleurs et d’imposer un autre modèle de société et de relations internationales plus juste et plus égale. Ces tentatives ont, pour l’instant, échoué. Réprimées parfois dans le sang, mourant de leurs propres faiblesses conceptuelles, d’événements imprévus, ses perspectives de rechange n’ont en tout cas pas durablement pris corps et leur échec a donné à l’Occident son visage et abandonné la planète aux ravages du capitalisme mondialisé. La résistance qui s’organise autour du concept d’altermondialisation ouvre, peut être, de nouvelles perspectives (17). L’Afrique exprime des valeurs et des mentalités « autres » qui pourraient rendre service à un monde au bord du gouffre. Car la bataille pour la diversité culturelle - dont le continent noir constitue un des symboles les plus forts - représente en réalité une bataille pour la survie de l’humanité tout entière. C’est tout une vision du monde qui est en jeu dans notre rapport à l’Afrique : seuls le respect et la promotion d’une véritable pluralité du monde peut prémunir l’homme contre lui-même et réaliser l’aspiration universelle à la justice et à la dignité. L’enjeu réside alors dans la nécessité de véritablement universaliser la planète. Car, comme le souligne le médecin Dominique Desplats qui participa à des missions humanitaires en Afrique, « il est vrai que nous sommes, gens du Nord, victime d’une sorte de dramaturgie permanente qui nous fait considérer les situations du Sud comme inacceptables, voulant ainsi de façon inconsciente mais très idéologique, faire de l’autre le même (18). » La machine infernale, utilitariste et violente, de l’économisme qui réduit tout à l’état de marchandise - dont l’Occident néolibéral a fait son habit de lumières - heurte l’âme des sociétés de l’Afrique subsaharienne. Parce qu’elles travaillent à contre courant de l’ordre capitaliste et de ses principes directeurs, les valeurs qui traversent le continent noir pourraient être le levier d’une remise en cause de la mondialisation libérale. Cette remise en cause profiterait d’abord à l’Afrique elle-même - résoudre ses maux en plongeant dans son propre patrimoine culturel - tout en ouvrant aussi des perspectives pour un autre monde, plus juste et plus humain dont tous, au Nord comme au Sud, pourront bénéficier. Si les sociétés africaines et leurs élites pouvaient prendre conscience de la fécondité de cette différence de valeurs, et acceptaient de s’en saisir au lieu de se couler dans le modèle dominant, elles rendraient service à la planète entière. Si l’Occident acceptait une Afrique majeure au lieu de toujours, d’une manière ou d’une autre, vouloir la maintenir sous sa coupe, alors le cours du monde pourrait en être changé. Le monde a besoin d’une Afrique sujet et non plus objet. C’est en ce sens qu’une véritable rencontre, féconde, pourrait avoir lieu au bénéfice de tous. Lorsque des associations humanitaires demandent à Serge Latouche « que pouvons-nous faire pour l’Afrique ? », il répond, volontairement provocateur : « Plier bagage ; la laisser tranquille ». Abandonner l’Afrique ? Le vrai problème n’est pas que nous l’abandonnions, c’est qu’elle s’abandonne elle-même et que, ce faisant, elle nous abandonne nous... (1) Le parcours de l’anthropologue allemand Leo Frobenius illustre l’ambiguité des relations de certains européens avec le continent noir. Fasciné par les cultures africaines, il s’en fit d’abord le farouche défenseur (« L’idée du nègre barbare est une invention européenne ») au point d’inspirer la négritude de Senghor, avant de devenir, après 1918, profondément mystique et d’afficher un mépris certain pour les Africains limités à la sphère de l’émotivité (« Le manque de dignité est le grand défaut des Noirs »). 
(2) Chiffres officiels invoqués par le gouvernement rwandais. 
(3) Andrée Dore-Audibert, Une décolonisation pacifique, Karthala, Paris, 1999.(1
(4) Lire Eric Toussaint et Arnaud Zacharie, Dette et ajustement. Sortir de l’impasse, Syllepse/CADTM, Paris/Bruxelles, 2002. 
(5) Lire le magnifique témoignage de Georges Balandier, L’Afrique ambiguë, Plon, coll. « terre humaine », Paris, 1957. Le Français Marcel Griaule fut représentant de l’Ethiopie à la Société des Nations, dirigea la mission scientifique Dakar-Djibouti (1931-1933) et mourut en pays Dogon après y avoir vécu de longues années. 
(6) Lire Marc-Antoine Pérouse de Montclos, Aide humanitaire, aide à la guerre, Complexe, Bruxelles, 2001. 
(7) Lire Christian de Brie, « L’Afrique à l’aune du développement virtuel », Manière de voir 51, « Afriques en renaissance », Paris, mai-juin 2000. 
(8) Selon lui, le réveil culturel de l’Afrique animera des « torches noires » qui éclaireront le monde d’un jour nouveau. Lire « Orphée noir », Situations III, Gallimard, Paris, 1948. 
(9) Lire, par exemple, Cheikh Anta Diop, Nations nègres et culture, Présence africaine, Paris, 1955. 
(10) Cf. supra chapitre 2. 
(11) Lire Elikia M’Bokolo, « L’héritage africain de l’esclavage », Manière de voir 51, Afriques en renaissance », Paris, mai-juin 2000. 
(12) Nous faisons ici référence au modèle républicain de démocratie et au non à la manière dont la République française, en tant qu’institution réalisée, s’est comportée comme pouvoir politique contingent. En Afrique, les dirigeants de la IIIe République renièrent les principes républicains au profit d’une politique impériale. 
(13) Lire René Passet, L’Illusion néolibérale, Fayard, Paris, 2000. 
(14) Selon l’association Attac, les trois personnes les plus riches du monde ont une fortune supérieure au produit intérieur brut des 48 pays en voie de développement les plus pauvres et le patrimoine des 15 individus les plus fortunés dépasse le produit intérieur brut (PIB) total de l’Afrique subsaharienne. 
(15) Notons que le système des castes au Sénégal, s’il est effectivement conservateur, attribue à chacun un rôle dans la société. Il n’est donc pas, à la différence de ce qu’il se passe en Inde un système excluant. Lire Abdoulaye Bara-Diop, La société wolof, Karthala, Paris, 1981. « Le système des castes repose d’abord sur la division du travail et des fonctions ; il se caractérise par des rapports d’interdépendance. » 
(16) Lire, pour des visions différentes de cette opposition des valeurs, Daniel Etounga-Manguelle,L’Afrique a-t-elle besoin d’un programme d’ajustement culturel ?, Editions nouvelles du Sud, Ivry-sur Seine, 1991 et le numéro de la revue Alternatives Sud, intitulé « Et si l’Afrique refusait le marché ? », Paris, 2001. (17) Lire, par exemple, Défaire le développement, refaire le monde, actes du colloque organisé par La ligne d’horizon et Le Monde diplomatique, Parangon, Paris, 2003. 
(18) Dominique Desplats, « Quelques figures de l’humanitaire », Nord-Sud, « Humanitaires, humanitaireries », n°17, Eres, Paris, 2001, page 55.

lu dans le Monde Diplomatique

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