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Le Millésime 2011 chez Jean-Marc Burgaud, en beaujolais

Par Mauss

Trop bref passage cette semaine, juste avant une tempête, chez Jean-Marc Burgaud à Morgon. Il me fallait, pour un service à l'aveugle au Montrachet (vraiment un excellent hôtel-restaurant à Puligny), une bouteille de son 1992 (son premier millésime en Côte du Py) pour un hôte de marque américain… qui le mit d'abord dans le Rhône pour finir en Chambertin !

Un peu plus animal que les autres bouteilles de ce vin mythique dégusté ici ou là, mais avec une suavité complémentaire qui en faisait un pur régal. On ne dira jamais assez à quel point les gamays bien cultivés et bien vinifiés/élevés peuvent devenir de très grandes bouteilles navigant à l'aise dans les décennies. Et dire que 1992 était un millésime médiocre !

Bon : on est là pour parler du 2011.

Elève studieux et attentif des deux Nicolas sévissant grave sur leur site bien trop modestement connu (ICI), et dûment bardé de leur permission, qu'il me soit permis de reproduire ici un extrait de leurs commentaires que vous trouverez in extenso sur leur site.

On parle donc du millésime 2011 qui finalise une trilogie d'exception avec le déjà légendaire 2009 et le plus que surprenant 2010.

©Nicolas Herbin et Nicolas Bon

"Jean-Marc a débuté ses vendanges le lundi 29 août, avec un vignoble sain et de bonnes maturités moyennes, y compris sur des terroirs habituellement plus difficiles et humides comme Grands Cras. Les vignes de Javernières n'ont d'après lui jamais été aussi belles, et le secteur du Py était également impressionnant. On observait même moins de décalage de maturité à la même date que d’ordinaire entre le climat des Charmes et le reste du domaine ; chose étonnante, mais sans doute due à l’hyper précocité de l’année et à cette floraison « éclair » et homogène si particulière que le vignoble a connu. Les vendanges se sont au final terminées le samedi 12 septembre par ce même climat d’altitude, le Régnié Vallières étant coupé la veille et les Beaujolais-Villages du domaine les jours précédents. Les vendanges ont duré 14 jours, ce qui est dans la moyenne des dernières années. Globalement sur l'ensemble des vingt hectares, l’état sanitaire était très bon : on ne note pas de pourriture notable, la table de tri n'a pas été utile, le tri a été fait directement sur pied. Le secteur du Py a souffert du sec en juin mais les pluies de juillet ont débloqué la plante et la maturation des raisins. Les rendements en jus sont inférieurs aux dernières années. La qualité est très bonne sur toutes les parcelles, y compris sur le terroir des Grands Cras, pourtant souvent un peu en dessous. Les degrés moyens sur le domaine vont de 12.5 à 13°. Le rendement est plutôt élevé, il atteint en moyenne 50 hl/ha (pour des densités de plantation très hautes comprises, rappelons-le, entre 10’000 et 12’000 pieds par hectare). Dans les vins déjà embouteillés, se distinguent actuellement le superbe Beaujolais-villages Vignes de Thulon, supérieur au 2009, et donc le meilleur que nous ayons goûté ici ; ainsi que la nouvelle cuvée de Morgon vieilles vignes (issu du terroir des Grands Cras), étonnante de raffinement tannique, de maturité de fruit et de gourmandise. Le Régnié Vallières et le Morgon les Charmes se révèlent encore assez boudeurs et tendus, il faudra leur laisser un peu de temps. Ensuite, en élevage, les projets d’assemblage pour le Morgon Côte-du-Py classique que nous avons réalisés avec le vigneron laissent entrevoir un vin très complet et prometteur. Toujours en fûts et encore éloignés de leur mise en bouteilles, Javernières et James semblent très bien dotés, peut-être pas aussi flamboyants que l’étaient les 2009 en fûts à ce stade, mais ils sont faits d’une masse tannique et d’une densité aromatique qui est celle des grands beaujolais de garde. A suivre !"

Le cru qui m'a bluffé

La chose est entendu : on prendra dans ce millésime 2011 autant de crus qu'en 2009, et probablement idem chez les autres "grands du secteur" comme Bouland, Duperray (que je dois rencontrer fissa) et autres vignerons à la fois sympas et bons faiseurs.

Donc, sur la recommandation de Jean-Marc, on met presto-illico quelques cartons dans le panzer et, arrivé à Paris, déjeuner avec mes potes de Présence Audio-Conseil pour parler Apple, musique sans fil, Micromega et autres babioles fondamentales pour des écoutes sereines de Parsifal ou Messe en si.

On sort du coffre le Beaujolais-villages Vignes de Thulon 2011. Vous dire que la topette (parfaitement servie à 15°) fut séchée en un temps record serait en-dessous de la réalité. C'est clair : ce vin est tellement bon qu'au delà de deux amateurs (nous étions 3), le magnum s'impose. C'est rare ces vins où tout commentaire paraît inutile, tant les expressions des visages suffisent à elles-mêmes. Du pur bonheur. A chaque gorgée (qu'on aura généreuse et pleine), les confirmations d'excellence s'accumulent. Impossible de lui trouver un défaut. Toute grande classe naturelle. Je ne vous dis que ça, un pur bijou de plaisir immédiat, sans prétention, mais toujours avec majuscule !

Bon : c'est mon jour de bonté. Je vous indique le site de Jean-Marc où vous pourrez en commander (il a des cartons de 6). Faites vite, ça va pas rester longtemps dispo. ICI. Je précise : ça vaut moins de 8 euros ! Pas possible de trouver meilleur RQP pour un vin si généreux. Vous aurez le droit de me remercier : si, si !

Comme je le regoûte à midi au Laurent avec un des speakers du prochain WWS à Villa d'Este, Mr Gérard De Villiers (Afrique du Sud), un ingénieur-architecte qui conçoit des caves et des chais dans le monde entier, je ne mettrai la photo de l'étiquette que demain samedi. Shame on me.

LE MONTRACHET (ICI)

En Bourgogne, il est relativement aisé de trouver de bonnes adresses de restaurants et hôtels. Et de plus en plus, on voit des logis à la propriété dont certains sont véritablement de luxueux havres de tranquillité pour amateurs fortunés.

Si vous êtes dans la région des blancs (Meursault, Puligny, Chassagne), le Montrachet à Puligny est une excellente adresse car en sus de chambres où le WIFI fonctionne bien, le restaurant (* michelin) est de haut niveau, tant pour son agencement que pour la qualité du service et, naturellement, pour la qualité des mets.

On ne peut que vous conseiller les classiques oeufs meurette et surtout (pour deux) la poularde en deux services. Le Grand Jacques, qui sort d'un dîner quasi douteux chez un très grand du secteur, pourra se réconcilier avec cette volaille qui, pour rester tendre dans toutes ses parties, doit connaître deux cuissons.

Ici, cerise sur le gâteau, le chef lui donne une petite pointe de nervosité, de fraîcheur, d'acidité délicate qui emportera l'adhésion du plus tristounet.

… et je ne vous dit pas le côté plantureux des petits-déjeuners : faut aller au Bristol ou au V pour trouver aussi bien ! :-)

 

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Les oeufs en meurette

dfv

Premier service de la poularde : miam !


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