La peau de l’ours

Publié le 06 juillet 2012 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chaque jour, Amadeo se rend chez Don Palermo pour lui lire son horoscope. Le vieil homme, ancien mafieux, raconte sa jeunesse crument, et sans pudeur…

Scénario de Zidrou, dessin de Oriol

Public conseillé : Adolescent, adulte

Style : Récit mafieux et intimiste Paru chez Dargaud, le 06/07/2012

L’histoire

Ile de Lipari, le jeune Amadeo, se rend comme à l’accoutumé en bicyclette chez Don Palermo. Il vient lui lire son horoscope, et l’écoute raconter son enfance. Jour après jour, Don Palermo se livre sans pudeur et sans concession…
Enfant de la balle, Don Palermo vivait dans un cirque familial, avec son ours et seul ami. Son père assassiné, sa mère remariée, il croise par hasard la route d’un mafieux local, Don Pomodoro. Surnommé de la sorte à cause de la coloration de sa peau, ce petit parrain abat froidement son animal, et dans le même élan prend sous son aile cet adolescent perdu. Motivé par la seule vengeance, l’adolescent accepte cette protection étrange. En une seule soirée, il perd ses dernières illusions, son enfance et rentre dans la cours sale et amère des hommes. Au fil des jours, Don Palermo devient de plus en plus proche de l’homme qu’il déteste. Brutal et sans pitié, le truand l’initie a ses petites affaires (prostitution, raquette) et lui donne de plus en plus d’importance dans sa petite organisation.
Logé, nourri, il trouve aussi l’amour dans la demeure de Don Pomodoro, avec Mietta, sa petite fille.
Mais comment trouvera t-il le “moyen” et le “courage” d’assouvir sa vengeance ?

Le scénario

Oriol et Zidrou nous livrent un conte “ordinaire”, rempli de larmes, de peur, d’amour et de mort. En somme, une histoire d’homme !
Petite touche par petite touche, à la manière d’un tableau impressionniste, Zidrou construit un récit initiatique. Tout comme le jeune Amadeo, il nous prend par la main pour témoigner des vilénies des hommes et nous faire réfléchir sur le sens de la vie et de l’amour. Il déroule son récit avec banalité et crudité. Sans porter de jugement moral sur les actes de ses personnages (qui peuvent être horribles), il nous laisse, nous lecteurs, s’interroger sur les raisons et les conditions de leurs actes.

Auteur Jeunesse à succès (L’élève Ducobu, Sac à puces, Tamara) Zidrou scénarise aussi des œuvres sensibles. Comme dans l’excellent “Lydie”, il raconte l’humain, avec finesse, sans porter de jugement. Dans la peau de l’ours, Zidrou s’essaie à une nouvelle forme de récit. En plongeant dans la noirceur de l’âme humaine, il livre un récit sans concession, cru, dur. Violent par la parole, violent par les actes, ses personnages sont justes “humains”, avec leurs erreurs, leurs lâchetés et quelquefois leurs sentiments. Car dans ce monde brutal et sans pitié, ce monde de la rue, subsiste encore quelquechose à sauver : L’amour et la compassion.



Le dessin.
Même si le style d’Oriol n’est pas ma tasse de thé, je le trouve particulièrement bien choisi pour mettre en image ce monde brutal. Anguleux, nerveux, avec des couleurs saturés, Oriol nous donne un dessin expressif et moderne. L’ensemble est tres cohérent. Scénario et graphisme nous racontent avec justesse, mais sans concession ce récit noir.

Pour résumer

Avec le jeune Amadeon venez écouter la jeunesse de Don Palermo. Une histoire de mafia ? Une histoire de vengeance ? Une histoire d’amour ? Un peu de tout celà, mais surtout une histoire d’homme.