Si vous avez suivi l’émission Les Apprentis Shaolin sur TF6, vous n’avez sans doute pas manqué de remarquer la présence et le talent d’Éric Cullet, un jeune acteur passionné d’arts-martiaux de 28 ans.Si vous n’avez pas vu l’émission, c’est l’occasion de faire la connaissance de ce personnage hors-normes. Petit rappel du concept :
Au départ, plusieurs centaines de pratiquants d’arts-martiaux, se sont pressés aux portes du casting des Apprentis Shaolin à travers la France. Le but : faire parti des quatre chanceux qui partiront en Chine, s’entrainer dans un monastère shaolin, avant de se présenter devant des sommités du cinéma d’action Hong-kongais pour espérer débuter une carrière d’acteur/cascadeur. Les épreuves de sélection ? Un passage de quelques poignées de secondes devant trois jurés (dont Manu Lanzi, un coordinateur notoire de cascades qui a notamment bossé sur Taken ou sur la série du Transporteur). Ensuite, place au jeu d’acteur. Les candidats doivent rejouer la scène du téléphone de Taken. L’autre épreuve, la dernière, consiste quant à elle à reproduire au geste près une scène de combat en duo.
Éric Cullet a donc tenté sa chance. Rapidement, il se fait une place dans le peloton de tête grâce à un talent certain dans les arts-martiaux, mais aussi grâce à un jeu d’acteur abouti. Éric, qui peut déjà se targuer d’avoir un c.v. bien garni. Il pousse pour la première fois les portes d’un dojo à 3 ans, quand son père l’inscrit à un cours de karaté. Ensuite, il goutera à plusieurs disciplines, comme la capoeira ou le kung-fu pour n’en citer que quelques-unes. Passionné d’arts-martiaux et de cinéma, Eric Cullet se fixe un objectif bien précis : devenir acteur/cascadeur. Fervent admirateur de Bruce Lee, Eric Cullet monte avec des amis une troupe de cascadeurs, avec laquelle il se produit dans la région de Clermont-Ferrand où il vit. Ensemble, il décident de forcer le destin et de partir pour Cannes, pendant le Festival, où Prachya Pinkaew, le célèbre producteur de Tony Jaa (Ong Bak) fait étape. Impressionné, le producteur engage Éric qui part pour la Thaïlande où il tourne dans plusieurs films. Le rêve est en train de devenir réalité. Il s’entraine dans un monastère shaolin, pénètre les plateaux de cinéma où il impose son style et son charisme.
Malheureusement, un drame familial contraint Éric à rentrer en France et à laisser derrière lui les tournages.
Les mois s’écoulent pour le jeune acteur, jusqu’au jour où il se laisse tenter par l’appel du casting des Apprentis Shaolin. Mais à ce stade de l’histoire, laissons-lui la parole. Lui qui a bien voulu répondre à quelques-unes de mes questions…
Est-il vrai que tu as appris par hasard l’existence de l’émission Les Apprentis Shaolin ?
C’est comme ça qu’ils l’ont résumé, mais en fait c’est un ami qui m’en a parlé et vu qu’il a insisté, je me suis inscrit.
Tu n’étais pas très chaud au début ?
Non pas du tout !
Est-ce que c’est le côté télé-réalité du concept qui te rebutait ?
Oui, c’est pour ça que je ne voulais pas faire le casting, car pour moi il s’agissait avant tout d’une émission de télé-réalité. Mais quand je suis arrivé au casting et que j’ai parlé avec les gens de la production, je me suis aperçu qu’il s’agissait davantage d’un docu-réalité. Il y a une grande différence. J’ai été rassuré quand ils m’ont dit qu’ils voulaient suivre l’esprit martial. Mais bon, en même temps, j’étais sur place. J’avais fait 400 km pour passer le casting (rires).
Au début j’étais assez sceptique par rapport à l’émission, mais on s’aperçoit vite -par rapport à l’esprit et aux personnes impliquées dans le projet-, qu’on est loin d’une émission de télé-réalité comme on peut en voir aujourd’hui…
C’est clair. Je ne me voyais pas m’enfermer dans un délire comme Les Anges de la télé-réalité. Je me suis rendu compte que le producteur -qui n’avait pas d’expérience dans les arts-martiaux- a été très impressionné par l’esprit de groupe qui régnait au casting. Il ont été très impressionné de voir que tous les candidats partageaient tous la même passion. Du coup, ils n’avaient plus le choix. Ils devaient faire une émission qui montrerait la valeur des arts-martiaux.
Thévada Tek, Jonathan, Éric, Hélène, Vincent
À la fin de l’émission, tu sembles cumuler les projets. Où en es-tu ? Qu’en est-il notamment du projet de film avec Keanu Reeves ?
En fait ,c’était pour le film qu’il est en train de tourner en Chine qui s’appelle Man of Tai-Chi (la première réalisation de Keanu Reeves. ndr). J’étais en contact avec Mike Leeder (célèbre directeur de casting basé à Hong-Kong. ndr) le mois dernier. C’était un petit peu tendu car quand on tournait l’émission, le tournage du film avait déjà commencé et les rôles avaient donc déjà été attribués. Il voulait essayer de m’intégrer dans le casting. Il m’a dit qu’il ferait son possible. J’ai pas de nouvelle, mais je sais que le tournage se termine fin juillet. Honnêtement, je pense que c’est un peu mort, mais il y a d’autres choses derrière qui se sont confirmées.
Depuis la fin de l’émission, mon téléphone s’est remis à sonner, ma boite email a explosé et je suis retourné dans le milieu. J’ai fait les répétitions la semaine dernière, pour un gros film hollywoodien qui sort en France en 2013. Des répétitions qui avaient lieu dans un studio parisien. L’équipe des cascades françaises est partie aujourd’hui à Londres pour le tournage. Le coordinateur des cascades va essayer de me faire intégrer l’équipe.
Par rapport à la premier partie de ta carrière où tu as tourné en Asie, et ailleurs dans pas mal de films, est-ce que tu sens que tu es sur la bonne voie pour revenir au même niveau ?
Par rapport au début de ma carrière ? C’est vrai qu’à l’époque, j’ai vraiment eu de la chance car j’ai décroché un contrat en or dès le départ. J’étais avec une équipe, je n’étais pas tout seul. À l’heure d’aujourd’hui je ne sais pas si j’aurai le même contrat, mais ce que je sais c’est que j’ai beaucoup gagné en maturité par rapport à l’époque et que je gérerais certainement mieux ma carrière, qui est en train de redémarrer. À l’époque, je disais oui à tout et je ne savais pas du tout dans quoi je m’engageais. Je ne sais pas du tout si j’aurai la chance d’avoir le même contrat, mais tout ce que je sais c’est que les gens qui m’entourent depuis l’émission Les Apprentis Shaolin sont de vrais professionnels. Le temps me dira si je vais aussi bien réussir qu’avant.
J’ai vu que tu avais joué dans Street Fighter : La Légende de Chun-Li, Banlieue 13 : Ultimatum et La Horde…
Oui exactement. J’ai fait des films thaïlandais aussi, dont Mercury Man (de Bhandit Thongdee). C’est le premier long-métrage que j’ai fait en Thaïlande et dans lequel j’avais une scène de combat où je pouvais m’exprimer un petit peu. Ensuite, il y a eu Bangkok Adrenaline, un film anglo-thaïlandais où j’avais le rôle du méchant de fin. J’ai fait pas mal de petits films. Mais c’est vrai que j’ai toujours travaillé à l’étranger. Mon rêve a toujours été d’être le « Bruce Lee » français. L’acteur d’action français. Mon plus grand rêve serait de représenter la France dans le cinéma d’action, un peu à la manière des sportifs qui représentent le pays à travers le monde.
En France, on a quand même l’impression que ce n’est pas évident de percer sur la longueur. Même un acteur comme Cyril Raffaelli de Banlieue 13, ne fait plus grand chose aujourd’hui. Tu n’as pas l’impression que c’est à l’étranger qu’il faut aller chercher les opportunités pour ce genre de cinéma ?
C’est vrai que le cinéma français marche beaucoup à l’étranger. Mais honnêtement, en ayant travaillé partout, je vois le niveau qu’il y a en France. J’ai des amis qui ont un niveau incroyable. Un de ces amis est d’ailleurs selon moi beaucoup plus fort que Tony Jaa. C’est dommage qu’en France il n’y ait pas de producteurs qui décident de mettre leur budget dans le cinéma d’action. Banlieue 13 : Ultimatum qui n’a pas très bien marché en France, a fait un carton à l’étranger. C’est vraiment dommage car on peut espérer que si un film d’action ne marche pas en France, il cartonnera à l’étranger.
Un peu comme Taken qui est français et qui a super bien marché à l’étranger…
Oui voilà, c’est clair !
Ce qui m’a frappé pendant l’émission, c’est que tu es peut-être l’un des seuls candidats qui n’a pas tout misé sur une technique pure martiale. Tu étais tourné vers quelque chose de plus joué. De plus complet…
Je vais te donner la version officielle. Quand j’ai su que j’étais sélectionné pour participer au casting, pendant 1mois et demi je me suis entrainé avec un ami qui est prof de kung-Fu et qui a voulu me former un peu en kung-Fu vu que j’avais déjà pratiqué. J’ai donc retravaillé toutes les bases. Au départ, au casting, je devais faire un tao de kung-fu. C’était ce qui était prévu. Et puis j’ai vu les mecs qui s’échauffaient. J’en voyais qui avaient un très bon niveau en kung-fu, donc je me suis dit que je risquais de plus me ridiculiser qu’autre chose. Les juges sont passés nous voir plusieurs fois en nous conseillant de varier nos techniques, de montrer notre diversité.
Avant de passer je me suis dit que je savais jouer la comédie, que je savais faire de la capoeira, du kung-fu, des acrobaties… J’ai donc tenté de tout mélanger en 10 secondes. C’est ce que j’ai fait et je l’ai décidé juste avant mon passage. C’était une totale improvisation.
Un peu comme lorsque tu as décidé de rejouer la scène du téléphone de Taken en anglais pour l’épreuve d’acting, 3 minutes avant de passer ?
Exactement la même chose. Voilà, je me suis dit qu’il fallait que je me démarque encore une fois et donc discrètement j’ai pris mon téléphone, j’ai mis les écouteurs et j’ai écouté la bande-annonce en anglais. Je suis arrivé et j’ai commencé en anglais.
Justement, j’ai vraiment l’impression que c’est ça aussi qui a fait la différence. Sans vouloir minimiser le talent des autres candidats, il y avait qu’un acteur dans le lot et c’était toi.
Merci, ça fait plaisir. Après, j’ai eu un avantage. J’avais déjà rencontré des professionnels du milieu. J’ai eu une très bonne formation quand j’étais en Thaïlande. J’ai été formé par Tony Jaa et par son maitre au niveau de la cascade et des arts-martiaux, dans lesquels ils m’ont perfectionné. Ensuite, j’ai eu droit à des cours de comédie en anglais, donc j’ai forcement un avantage par rapport aux autres. Le seul soucis que j’avais, c’était un gros manque de confiance en moi. Honnêtement en allant au casting, je pensais que j’avais 95% de chances de ne pas être pris. Le premier jour je me disais : « je le fais mais j’ai aucune chance d’être pris ».
J’ai aussi l’impression que tu as un vrai recul par rapport à ton travail. Notamment par le biais de l’humour.
Oui. À l’époque, j’avais vraiment un physique de sportif. J’étais taillé comme tout le monde quand tu fais du sport du matin au soir. Tu as les tablettes, les pecs, les veines apparentes… Puis j’ai eu une blessure au genou qui a fait que je suis monté jusqu’à 127kg. Je sais pas si tu imagines le bibendum que j’étais. J’ai repris le sport, je suis redescendu à 109 kg et en fait, j’ai entendu tellement de réflexions sur mon physique qui ne m’ont jamais touché, que pour moi, on peut dire que je suis gros ou que je suis maigre, ça ne me fait ni chaud ni froid. C’est pour ça que quand je vais au casting et que je fais la petite scène de comédie en solo, je dis, « maintenant vu que je fais 109kg, c’est plus du shaolin kung-fu, c’est du kung-fu panda ». Beaucoup de gens ont dit que je ressemblais à Kung-fu Panda, donc moi je joue la-dessus. Je ne sais pas si c’est ça qui me démarque des autres. C’est pas un personnage que j’ai crée. Je suis vraiment comme ça. Je sais pas si les juges ont été vraiment attiré par ce côté là…
Si tu devais définir ton style martial en quelques mots…
Si je devais définir mon style ? C’est difficile de te répondre parce qu’en pratiquant plusieurs styles de combat, je me suis perdu moi-même. Aujourd’hui pour moi, en tant que passionné d’arts-martiaux et pratiquant, je peux dire que je pratique les arts-martiaux libres. Ce que l’on appelle le Mixed Martial-Art. C’est un mélange de tout. J’ai toujours suivi la philosophie de Bruce Lee et je me suis toujours dit que s’enfermer dans un style de combat ne pouvait que me restreindre. Quand on me demande, je ne dit pas je suis capoeiriste, karatéka, etc… Je dit que je suis pratiquant d’arts-martiaux. Je pratique plusieurs arts-martiaux. C’est comme ça que je peux te le résumer.
De quel acteur te sens-tu le plus proche. Un comédien avec qui par exemple tu aimerais tourner…
Depuis que je suis petit, j’ai toujours été un très grand fan de Bruce Lee. C’est lui qui m’a donné le goût des arts-martiaux. En grandissant, j’ai suivi son histoire. J’ai lu tous ses bouquins, j’ai vu tous les reportages. Sans parler de son côté martial, le côté philosophique de Bruce Lee m’a beaucoup servi jusqu’à aujourd’hui. Je me répète les phrases de Bruce Lee et c’est ce qui me motive. Sinon, pour citer un acteur d’action actuel que j’aime bien et avec lequel j’aimerais tourner, je pourrais dire Dwayne « The Rock » Johnson, l’ancien catcher. Je trouve qu’il a vraiment un bon charisme.
Pour revenir rapidement sur Bruce Lee, est-ce que tu as vu son biopic, Dragon, l’histoire de Bruce Lee ?
Oui je l’ai vu et je n’ai pas du tout aimé. Quand on a lu tous les livres de Bruce Lee et ceux que sa famille a pu écrire, on s’aperçoit que Dragon a vraiment été tourné dans une logique excessive. Il ont trop voulu en rajouter. J’ai été carrément déçu. La première fois que je l’ai vu, je devais avoir 12 ou 13 ans et j’ai vraiment été dégouté. Ça ne raconte pas du tout la vraie histoire de Bruce Lee.
Pour revenir aux Apprentis Shaolin, vous avez passé une semaine dans le monastère shaolin avec les 3 autres candidats ?
Nous avons passé 5 jours dans le monastère.
Quels souvenirs en particulier gardes-tu de cette expérience ? Notamment par rapport à ton premier séjour dans un temple shaolin.
La première fois que je suis parti dans un temple shaolin, ce n’était pas dans ce temple là. C’était dans la province du Henan. C’est celui qu’on voit dans beaucoup de films. C’est un style totalement différent de celui de l’émission. Là on était dans le sud de la Chine.
Sinon, le souvenir que je garderai toujours de mon expérience au temple shaolin, c’est le cours de calligraphie. C’est le moment où j’ai vraiment relâché toute la pression qui pesait sur moi. Pendant le cours, et je pense que ça se voit à l’image, la pression part de tous les côtés. On part dans un délire avec le maitre, je pleure de rire… Après c’est dommage. J’aurais aimé qu’ils fassent plus d’épisodes. Il y a plein de choses qui n’ont pas été montrées. Par exemple au niveau de l’entrainement. Je trouve qu’ils n’ont pas assez insisté là-dessus. Honnêtement, l’entrainement prenait 8 heures par jour. Il y avait beaucoup de moments où ça a été dur pour chacun d’entre nous. On se motivait tous les uns les autres et le feeling qu’on avait avec certains maitres du monastère, n’a pas forcement été visible à l’écran. Dans l’épisode où on part du temple et où on me voit parler au maitre de la calligraphie, je lui dit que j’espère qu’on se retrouvera dans une autre vie. Par rapport à la religion bouddhiste. Un passage a été zappé par la prod, mais en fait j’ai parlé avec ce maitre un soir super longtemps et on se disait des choses. Et c’est par rapport à ce qu’on s’est dit que j’ai parlé de la réincarnation. Il m’avait offert une grande banderole écrite en chinois qui disait, « les arts-martiaux te feront découvrir le monde ». Mon premier maitre de capoeira, qui est décédé en 2005, m’avait dit la même chose avant de mourir. On m’a dit cette phrase deux fois dans ma vie. Du coup ça ma vachement touché. Il y a plein de petits détails qu’ils n’ont pas mis que j’aurais aimé voir à l’écran mais bon… M’enfin ,ce passage-là avec ce maitre-là, je pense que c’est l’un de mes meilleurs souvenirs du temple shaolin.
C’est vrai que l’émission était un peu courte (6 épisodes).
J’aurais aimé qu’ils en fassent plus mais le contrat était signé pour 6 épisodes. Mais ils avaient largement de quoi en faire plus. Une bonne quinzaine d’épisodes.
Est-ce que tu penses qu’une telle expérience, dans un monastère shaolin est indispensable pour percer dans le cinéma asiatique, quand on vient d’Europe ?
Honnêtement, pour quelqu’un qui veut percer dans le cinéma, pas besoin d’aller dans un temple shaolin. Après, en parlant avec les producteurs, ils m’ont expliqué qu’ils avaient voulu faire ressortir davantage l’aspect philosophique du temple. En tant que pratiquants d’arts-martiaux français, on savait tous que le temple shaolin était un endroit mythique. On peut désormais dire : « je me suis entrainé au temple shaolin » ! Mais c’est vrai que dans un sens, quand on est sur un plateau de tournage, c’est tellement physique -notamment quand on doit faire la même scène, les mêmes mouvements pendant 12 heures d’affilées- que ça rejoint un petit peu la rigueur du temple shaolin. Mais je connais beaucoup de gens qui travaillent à l’étranger qui ne sont jamais partis dans un temple. Mais l’émission a vraiment voulu souligner ce côté martial…
Quelles sont les principales difficultés pour un français qui veut s’imposer en Asie ?
La barrière de la langue premièrement. Ensuite, en ce qui me concerne, la première fois que je suis parti dans un temple shaolin en 2007, mon rêve c’était d’apprendre le chi-kong. Je voulais absolument casser des barres sur ma tête, des briques, des planches ce genre de trucs (rires). J’ai donc demandé au gars qui nous donnait les cours. Le mec s’est mis à rigoler en me disant que c’était pas une discipline ouverte aux étrangers. Mais ensuite, lors d’une journée dédiée aux acrobaties, tout en sachant que j’avais autour de moi des moines shaolin, je connaissais mon niveau et je savais que je connaissais des trucs que eux ne connaissaient pas du tout. On est donc partis dans un esprit battle d’acrobaties, et quand le maitre a vu mes acrobaties, il m’a dit clairement : « tu nous apprends tes acrobaties et je t’apprend le chi-kong ». C’est comme ça que j’ai réussi à débarquer et à apprendre le chi-kong. Dans l’émission, j’ai donc cassé les barres sur ma tête (rires).
J’avais la pression quand j’ai vu le gamin m’amener 4 barres en fer. J’ai pas eu le choix, je devais les casser !
Est-ce qu’il y a des réalisateurs à l’heure actuelle avec qui tu aimerais travailler ?
Oui, il y a un réalisateur avec qui je suis en contact depuis pas mal d’années. On a jamais réussi à se caler un rendez-vous pour l’instant. C’est un américain qui s’appelle Isaac Florentine (Un seul deviendra invincible 2 et 3). Je trouve que pour un réalisateur américain, il a vraiment l’œil martial. Quand je vois les montages de ses scènes, je les trouve vraiment réussis.
Es-ce que tu as vu The Raid ?
J’ai juste vu la bande-annonce. Tout le monde m’en parle en me disant que c’est phénoménal, mais non je ne l’ai pas encore vu. Mais la bande-annonce ne m’a pas vraiment tapée dans l’œil. On m’a dit que c’était mieux que Ong Bak. J’ai pas trouvé la bande-annonce phénoménale donc, mais j’attends de le voir pour me faire une opinion définitive.
Tu as joué dans Street Fighter : La Légende de Chun-Li et dans Banlieue 13 : Ultimatum, notamment. Quelles sont les différences fondamentales entre un plateau de tournage français et un américain ?
Ça n’a rien à voir. Pour Street Fighter, il y avait des chorégraphes chinois comme Dion Lam, qui est très populaire. Ils ne cherchent pas midi à quatorze heures. Je me souviens des répétitions qui ont été très vite. Trois acteurs chinois sont arrivés. Ils ont fait une chorégraphie, puis le coordinateur nous a dit à mes amis et à moi : « toi tu t’occupes de de lui, toi de lui, etc… » Il a donc fallu qu’on mémorise la chorégraphie en une seule fois, directement. La chance qu’on a eu, c’est qu’on a chacun regardé un seul mec et c’était exactement celui qui nous correspondait (rires). Niveau tournage, ça active à fond. Pour Banlieue 13 : Ultimatum, ce qui m’a vraiment déçu, c’est que la scène dans laquelle j’apparais -qui a été supprimée au montage, mais qu’on peut voir dans les bonus du DVD- n’a pas été répétée. C était fait à l’arrache. J’ai été dégouté par ce film.
Éric Cullet et Michael Clarke Duncan (Street Fighter : La Légende de Chun-Li)
Et pour La Horde ?
Pour La Horde, un ami m’a dit qu’ils recherchaient des cascadeurs. Je n’ai qu’une toute petit scène. La scène ou Jean-Pierre Martins est dans le parking sur une voiture et qu’une horde de zombie approche. Je faisais partie de la première vague de zombies.
J’ai eu deux jours de tournage. Il n’y avait pas grand-chose à faire dessus.
Finissons par l’interrogatoire maison !
3 films d’arts-martiaux ultimes ?
La Fureur du Dragon, Opération Dragon et Ong Bak
Ton dernier frisson de cinéma ?
Faster
Ta devise
Les rêves d’aujourd’hui sont les réalités de demain.
Ton modèle
Mon père
Le pire des navets ?
Je pourrais pas te dire le titre. Mon père me l’avait acheté en VHS et je lui avais dit : « qu’est ce que c’est que cette merde ? » (rires). Je sais qu’il y avait Bolo Yeung dedans. L’histoire suivait un vieil acteur américain qui partait à Hong Kong pour faire un genre de Kumite. Il y avait Jean Frenette dedans aussi (après d’intenses recherches, il semblerait que ce film soit Fearless Tiger (alias Black Pearls) , de Ron Hulme (1991)).
Ton musicien/groupe préféré ?
Michael Jackson
Le film que tu affirmes détester mais qu’en fait tu adores ?
Titanic
Ton ou tes films de chevet ?
Only the Strong, La Fureur du Dragon
Ton héros cinématographique
Bruce Lee
Le mot de la fin est pour toi ! Tu as carte blanche !
À tous les pratiquants d’arts-martiaux et à tous les jeunes qui comme moi rêvent de faire du cinéma, ne lâchez jamais l’affaire. Comme je disais, les rêves d’aujourd’hui sont les réalités de demain. À partir du moment où on veut quelque-chose et où on se bat pour l’avoir, on finit par réussir. La vie est faite de hauts et de bas. Il faut apprendre à surmonter les difficultés et aller jusqu’au bout.
Merci beaucoup Éric pour ta disponibilité et ta gentillesse !
Merci à toi !
@ Propos recueillis par Gilles Rolland