Ah la vache… ! Décidément elle fourre son museau partout. Voilà que Bruxelles a découvert des traces de lait dans le vin !
Et en fouillant bien, on trouverait également des traces d’œuf dans le breuvage des dieux. Et bien ma poule, espérons que Bacchus n’y est pas allergique. Remarquez, depuis le temps ça se saurait… parce que la technique de collage du vin ne date pas d’hier ! Mais c’est quoi au juste cette technique de « collage » ?
Tout simplement un procédé ancestral qui permet d’ôter le côté trouble du vin pendant la vinification du jus de raisin. On ajoute dans le tonneau de la caséine (protéine du lait) – plutôt pour les vins blancs et rosés – ou de l’ovalbumine (protéine d’œuf) – plutôt pour les vins rouges – qui vont descendre dans le précieux liquide jusqu’au fond de la cuve en entraînant gentiment avec elles toutes les particules en suspension…Vous avez dit particules ? Elémentaire, mon cher Houellebecq.
Bon, d’accord… et Bruxelles dans tout cela ?
C’est que, après avoir délicatement retiré des tonneaux tout ce magma de détritus lactés et protéinés, voilà qu’il reste des traces dans le vin. Or les experts, comme les détectives, sont des chasseurs de trace. Déjà qu’ils sont tout fiers d’avoir découvert des « traces d’alcool » dans les sodas et colas (lire ici).
Décision : il faut alerter de ce pas les allergiques à l’œuf et au lait. Les pôvres, ils ne pourront même plus se retaper le moral en buvant un bon verre de vin !
Car Bruxelles a décrété que ces « traces » devaient depuis le 2 juillet figurer sur les étiquettes. (1)
Comme si ça ne suffisait pas qu’on nous alarme déjà avec la présence de sulfites dans les bouteilles. Bientôt les étiquettes seront tellement chargées de recommandations et de mises en garde en tous genres qu’on en oubliera de vérifier le degré d’alcool…
Petitgrognon
(1) Directive 2007 / 68 / EC
(photo : technique du collage du vin)