La responsabilité.
Jean Charest essaie depuis des lustres de s'habiller du mot responsabilité.
Laquelle?
Celle qui nie le droit de manifester?
Celle qui nie (justement) le principe de responsabilité ministérielle en acceptant qu’une de ses principales ministres (Michelle Courchesne, vice-premier-ministre et ministre de l’Éducation) reste en poste malgré deux blâmes du vérificateur général?
Celle qui explique qu’il lui a fallu plus de deux ans pour instituer, comme tout le Québec le lui demandait, une commission d’enquête sur la construction?
Celle qui fait que son gouvernement n’a pas été capable, malgré sa majorité, d’adopter des lois prioritaires sur les mines et sur le Bureau du Plan nord?
Celle qui fait semblant d'écouter le peuple dans l'imposition des gaz de shiste ou des compteurs intelligents?
Celle qui pousse Jean Charest à rejeter sur les autres (l’opposition, les étudiants, les médias) la responsabilité de ses échecs?
Celle qui lui fait lancer erronément sans cesse que plus de 70% ont voté contre la grève. Non seulement c'est faux mais en plus ça ne fait que mettre en lumière que près de 75% ont aussi voté CONTRE ce gouvernement aux dernières élections et il sévit quand même.
Nous avons en place, un des gouvernements les plus irresponsables de l'ère des communications Québécoises et il voudrait qu'en disant le mot "responsabilité" on ait sa face en mémoire. C'est un peu comme le violeur qui ferait l'éloge des femmes pour l'endormir et mieux la baiser par la suite.
Rappellez-vous comment il a tenté (et réussi dans une certaine frange de la population) de diaboliser Gabriel Nadeau-Dubois. Qu'il a aussi transféré le monopole de l'intransigeance sur les étudiants dans le conflit qui oppose leur vision de la vie à l'autre. Comment maintenant il tente de nous faire associer Pauline Marois à...à...à quoi donc?...au peuple? vas-y, Patapouf, fonce.
Rappellez-vous aussi ce message insignifiant qu'il a mis en ondes à la télé pour nous infliger un "aide-mémoire" (lire brainwash) à la fin de la session parlementaire. Dans le seul but que l'on essaie d'associer le véreux verrat au mot "responsabilité" aux élections qui seront annoncées d'ici trois semaines.
Quoi? Ce ne sera pas dans trois semaines?
Mais alors que faites vous de cette candidate défaite dans Argenteuil qui disait à une partisane déçue en juin dernier sur le ton de la confidence, "de toute façon ça va toute changer dans un mois, un mois et demi..." Ça avait été surpris par une caméra et un micro indiscrets. Si on retient un mois et demi et qu'on fait le calcul, on arrive au début août. Pour une élection en septembre. Mais si on retient un mois, on arrive à la mi-août, donc des élections annoncées dans les 10 prochains jours genre. Des élections, qui auraient lieues, vous savez au moment où les gens sont encore en vacances...Une élection comme une transaction dans le milieu de la construction, en dessous de la table. On ne veut pas trop avoir de population en ville, pas autant que la dernière fois en tout cas, qui diraient peut-être par vote "toi, vous, ces gens-là, on ne les veut plus au pouvoir".
Parce que c'est un sacré problème ce modèle de votation. Autant au Québec qu'au Canada, on a à la tête du gouvernement un homme que la majorité des voteurs ne voulaient pas. Et il faut s'étonner que la rue se révolte de temps à autre?!
Imaginez, on a au pouvoir un gouvernement qu'un majorité ne voulaient pas...Comment s'étonner du mécontentement?
Vraisemblablement, Charest déclenchera les élections à la mi-août, au moment de la rentrée forcée des classes et, espère-t-il, il voudra d’un maximum de scènes de violence et d’intimidation de la part des étudiants pour essayer de faire tourner le vent à sa faveur.
Soyons responsables comme ils disent et sortons ces minables au pouvoir.
Paraphrasant Vincent Marissal je dirais que le terrain de la responsabilité est tout ce qu'il y a de plus glissant pour ce gouvernement, qui a cette vilaine habitude de fuir les siennes.