La dotation de 38 nouveaux postes pour la Gironde par le ministre de l’Education Nationale, suite au changement de majorité, permet en effet de préparer la rentrée dans des conditions meilleures que prévues. Mais selon les syndicats, le compte n’y est toujours pas.« La situation dans le département était particulièrement tendue » souligne Claire Bordachar, du SNUI-PP, le principal syndicat d’enseignants du premier degré. « Nous avions du « rendre » une vingtaine de postes en février (dans le cadre du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux ndlr).
Avec l’arrivée attendue de 1200 élèves pour la rentrée 2012, cela avait entraîné la fermeture de 89 postes d’enseignants de Rased (réseau d’aide spécialisée aux élèves en difficulté) pour pouvoir ouvrir les classes nécessaires à l’accueil de ces nouveaux élèves. Avec ces 38 postes supplémentaires, on est encore loin du compte.» André Mercier, l’inspecteur d’Académie ne minimise pas ces difficultés et explique qu’il a dû composer avec les moyens dont il disposait en faisant « des compromis » pour préparer cette rentrée. Pour améliorer les conditions de scolarisation des enfants, le seuil d’ouverture d’une classe de maternelle est ainsi passé de 32 élèves à 30,5. Ce qui permet l’ouverture de 8 classes de maternelle supplémentaires, à Cadaujac, Camblanes-et-Meynac, Eysines, la Teste-de-Buch, Langon, le Taillan, Pessac et Saint-Loubès. Une mesure saluée par les syndicats qui ne comprennent cependant pas pourquoi ce seuil d’ouverture n’est que de 28 élèves pour les classes élémentaires.
Il manque 300 postes selon les syndicats
Les nouveaux postes créés il y a quelques jours vont surtout permettre de renforcer les rangs des Rased. 12 maîtres E, affectés au soutien pédagogique vont ainsi être déployés sur les secteurs où leur présence est indispensable. C’est par exemple le cas à l’école Bonheur de Bassens, à l’école de la Benauge à Bordeaux ou encore à Saint-Aubin de Blaye en zone rurale. Un poste de psychologue scolaire a également été ouvert à Lacanau car le médoc était « la seule circonscription qui avait moins de quatre psychologues »selon l’inspecteur. Enfin, 11 nouveaux postes d’enseignants remplaçants sont créés pour compléter la Brigade départementale. Ils seront essentiellement implantés dans des communes rurales comme Arveyres ou Pellegrue. « Prévoyant », André Mercier a gardé en réserve, 14 postes d’enseignants à déployer dans les différents établissements, selon les effectifs de la rentrée. Pour Claire Bordachar, cette réserve semble « un peu juste ». Car ce n’est pas 1200 mais plutôt 1500 nouveaux élèves qui vont arriver selon le SNUI-PP. « La rentrée va être compliquée, c’est sûr. C’est déjà le cas à Begadan, une ZEP rurale ou à Landiras où les élèves sont déjà 28 par classe en primaire. » Selon les syndicats, il manque pas moins de 300 postes d’enseignants en Gironde pour atteindre la moyenne d’encadrement nationale.•
Stéphanie Lacaze