Pas à pas avec Petipa

Publié le 05 juillet 2012 par Bordeaux7

C’est à un beau panorama de l’oeuvre de Marius Petipa, le père de la danse classique telle qu’on la connaît aujourd’hui, que nous invite Charles Jude, dès ce soir au Grand-Théâtre.


Et pour ce florilège de ballets et de pas de deux, Jude avait l’embarras du choix dans l’oeuvre conséquente du prolifique Marius Petipa (1818-1910). Invité pour une année à la cour du tsar à Saint-Pétersbourg en 1847, il y restera près de 60 ans, d’abord comme premier danseur au Théâtre Impérial, puis comme chorégraphe au Bolchoï et au Mariinsky jusqu’à sa retraite en 1904. «Son premier mérite a été d’importer l’école française en Russie, explique Charles Jude, le directeur du Ballet de l’Opéra de Bordeaux. Il a su enrichir le répertoire mais aussi les techniques et le langage de la danse en s’inspirant des deux plus grandes écoles qui existent au monde.»
Un riche héritage à revisiter
Derrière lui, il laisse une soixantaine de ballets, dont on verra cinq extraits ce soir, dépoussiérant le répertoire de ballet-pantomime romantique tel l’hispanisant «Paquita» (1847), et créant toute une série de nouveaux ballets qui vont marquer leur temps, sur des partitions de Minkus («Don Quichotte», 1869) et surtout Tchaïkovski avec les inoubliables «La Belle au bois dormant» (1890) et «Le Lac des cygnes» (1895). En fin de carrière, il collabore avec le compositeur Alexandre Glazounov, avec qui il montera «Raymonda» (1898), encore considéré aujourd’hui comme le chef-d’oeuvre fondateur du ballet classique du XXe siècle. «Il m’importait qu’on voie les changements qu’il a impulsés, reprend Charles Jude : il a petit à petit assoupli la technique du haut du corps, donné un rôle plus important à la gente masculine, codifié le pas de deux, allégé les parties de pantomime et fait danser tout le corps de ballet.» On ne compte plus les chorégraphes modernes qui ont revendiqué et enrichi son héritage – Béjart, Petit, Balanchine, Noureev et son élève Charles Jude. «Revisiter, c’est garder l’essence de la narration, l’écrin originel de ces pièces, et les faire revivre en donnant du rêve au spectateur – avec le supplément de magie que permet la technique d’aujourd’hui. Avec l’ONBA dans la fosse, cela a tout du spectacle complet.
La maison de l’Opéra tout entière est là pour servir le public.» Cet hommage bordelais est d’autant plus mérité que Petipa avait été nommé premier danseur lors de ses années au Grand-Théâtre de Bordeaux. C’était en... 1835. •   Sébastien Le Jeune

Ce soir puis du lundi 9 au jeudi 12 juillet à 20h, et ce dimanche 8 à 15h, 8-40€. Tél. 05 56 00 85 95 ou www.opera-bordeaux.com. La représentation du 12 fera l’objet d’une retransmission sur écran géant, place de la Comédie.

Photo Anthony Rojo

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