Magazine Cinéma
Je me suis laissé entendre dire que le dernier Woody Allen était rempli de clichés, une sorte de carte postale marquée du sceau plus ou moins lisible de l'Office du tourisme de Rome. voyons voir ça! Le film débute sur Volare, le plus beau cliché musical de la grande botte. Ça débute mal! Laissons lui tout de même le bénéfice du doute d'autant que plusieurs spectateurs entonnent ce refrain en se remémorant leur récent séjour du côté de la capitale italienne. A vrai dire, j'en fais partie et je n'ai pu me retenir de balancer le classique "c'est là qu'on a mangé!" ou "tu vois le sachet de sucre, c'est le même qu'on a ramené j'te dis!" En tous cas quel plaisir de remettre les pieds dans la capitale italienne même si j'ai pour intermédiaire un petit vieux binoclard obsédé une fois de plus par la sombre idée de mourir le plus rapidement possible.
Voyons voir ce qui se trame du côté de l'intrigue. Un couple prude dans lequel chacun rêve secrètement d'assouvir ses pulsions les plus inavouables. Un italien lambda qui va soudainement se retrouver sous le feu des projecteurs histoire de nous rappeler que la célébrité reste éphémère. Un autre jeune couple dont la romance va clairement battre de l'aile lorsque débarque une ancienne copine de fac, névrosée, à moitié mythomane et promue à une vie d'échecs en matière sentimentale. Un croc mort qui devient ténor lorsqu'il passe sous la douche. Un architecte qui revit l'Italie avec nostalgie au point de hanter l'un de ses fervents admirateurs... ça fait beaucoup pour un film, c'est certain! Et bien qu'il en développe tous les ressorts, Woody Allen se perd un peu dans cette capitale qui n'en demandait certainement pas tant. Comme tout bon touriste Woody a voulu nous traîner partout et nous compter tout ce que cette magnifique cité pouvait lui inspirer. C'est dommage, il aurait presque pu jeter un sou dans la fontaine de Trevi pour diviser son intrigue et la partager lors d'un prochain séjour dans la capitale romaine.
Côté casting, Woody ne fait pas dans la dentelle comme à son habitude. La rafraîchissante Ellen Page remplace au pied levé la belle Rachel McAdams qui officiait pour Mr Allen dans le dernier Midnight in Paris. Vous verrez également l'imposant Alec Baldwin, la sulfureuse Penelope Cruz ou encore le fantasque Roberto Benigni, Italie oblige! Un nom se dégage pourtant du reste, celui de Jesse Eisenberg, célèbre pour avoir entre autres incarné Mark Zuckerberg, le jeune millionnaire à l'origine de Facebook. Il joue juste sans forcer le trait comme pourraient le faire d'autres jeunes loups, impressionnés de passer pour la première fois devant la caméra du plus célèbre new-yorkais de Big Apple. Une belle carrière en perspective pour ce jeune homme!
Finalement, pour synthétiser mes propos aussi fouillis que le scénario de ce film, vous voyagerez, vous rirez, vous dégusterez, vous envierez...bref, une expérience inoubliable dont on pardonne les quelques longueurs et qui vous donnera certainement des pistes pour de prochaines vacances. A quand le prochain road trip de Woody!
Teaser