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Bullhead, la claque...

Par Delromainzika @cabreakingnews

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Bullhead // De Michael R. Roskam. Avec Matthias Schoenaerts et Jeroen Perceval.


Des claques cinématrophiques, il n'y en a jamais beaucoup par an. Et pourtant cette année, j'ai eu pas mal de très bon moment au cinéma. Bullhead en fait parti. J'avais découvert Matthias Schoenaerts et son talent sans faille dans De rouille et d'Os de Jacques Audiard et j'étais logiquement tout excité à l'idée d'enfin découvrir ce petit bijou. Chef d'oeuvre ? Oui. Le film a tous les atouts pour bénéficier de cette dénomination. Puissant, violent, choquant et touchant, Bullhead arrive même à faire rire par moment. C'est un ensemble de sentiments plus que réussi. Bullhead surprend et charmant. Il y a en son personnage principal un certain charisme et une présence qui donne envie d'en voir plus. Franchement, je suis presque déçu que le film ne dure pas plus longtemps. Il y avait encore tellement de choses à raconter autour de ce personnage (il faut avouer que le script a été remanié 11 fois avant que R. Roskam soit content de ce qu'il avait écrit, un vrai maniaque mais on ne peut pas lui en vouloir).
Jacky est issu d'une importante famille d'agriculteurs et d'engraisseurs du sud du Limbourg. A 33 ans, il apparaît comme un être renfermé et imprévisible, parfois violent… Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, Jacky s’est forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il est en passe de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants d'hormones de Flandre occidentale, un agent fédéral est assassiné. C’est le branle-bas de combat parmi les policiers. Les choses se compliquent pour Jacky et tandis que l’étau se resserre autour de lui, tout son passé, et ses lourds secrets, ressurgissent…
L'histoire de Bullhead est clairement brulante. Elle nous consume. C'est un choc pour tous les sens. De la plongée dans l'enfant de Jacky, où l'on découvre ce qui le ronge et pourquoi il est devenu comme ça (d'ailleurs, la scène "casse couille" m'a beaucoup choqué que je suis resté statique devant le film pendant au moins une bonne minute une fois la scène achevée). Le scénario est intelligent, et ne plonge jamais dans le trop. Le charisme de Matthias Schoenaerts y est pour beaucoup, c'est certain, mais Bullhead c'est aussi un ensemble. La musique accentue certains moments du film (de même que l'utilisation des silences, qui accentuent le choc et la violence de certains moments du film). La réalisation est sobre, sombre, belle. C'est clairement un film parfait sur tous les points. Le film jongle sans aucun problème entre les intrigues, les personnages, le temps (avec des flashback très passionnants sur la jeunesse de Jacky). Petit à petit on reconstruit un puzzle, celui de la vie d'un homme qui n'aurait jamais du vivre ainsi, dans la souffrance.
Bullhead, voilà le genre de révélation que l'on n'attend pas. C'est le genre de film qui surprend et qui laisse une impression sans fin. J'ai déjà envie de le revoir, tellement il s'impose comme un classique. Je vous invite grandement à découvrir ce petit film qui vient tout droit de la Belgique. Eux aussi peuvent faire du cinéma extraordinaire et pas seulement les grands pays. Ce côté artisanal qu'il y a derrière Bullhead permet de le rendre encore plus passionnant et plus réaliste. Il y a une volonté de nous faire croire à cette histoire. Moi, j'adore ça. Le film est noir, fort, et l'on a jamais envie de quitter les yeux de l'écran (voire c'est même impossible finalement). Au final, voici une oeuvre parfaite, impressionnante de beauté. Un film qui jongle entre plusieurs styles et plusieurs genres avec aisance et sans jamais se heurté à une quelconque difficulté. C'est tellement fluide que l'on ne voit pas les 2h passer. Une pure réussite.
Note : 10/10. En bref, un chef d'oeuvre.


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