Futur en Seine, vous connaissez ? Je cite le site :
Futur en Seine est un festival international qui présente chaque année durant dix jours les dernières innovations numériques françaises et internationales aux professionnels et au grand public.
Cette année, Futur en Seine s’est déroulé du 14 au 24 juin. Je ne m’y suis pas rendu mais une amie, Véronique da Costa (fondatrice de Be Digital Business, enseignante à l’IESA et contributrice occasionnelle à ce blog) si, et elle a assisté à la conférence Diffusion et marketing du livre numérique. Edifiant.
Voici son compte-rendu à chaud, qu’elle a bien voulu que je publie, à la condition que je souligne que ce n’est qu’un point de vue, le sien.
A la table ronde, Il y avait des éditeurs, des spécialistes de l’édition. Leur discours est simple :
- Le marché c’est 0,7% en France et il n’y a aucune raison que cela se développe
- Aux US, c’est 7% car il faut faire 500 km pour avoir une librairie ; ils optent donc par défaut pour le livre numérique
- En France, le réseau des libraires est important : quiconque veut un livre, peut se le procurer facilement.
- Le prix du livre numérique trop cher bloquant l’essor ? Ce n’est pas le vrai sujet. Lire sur tablette n’est pas un plaisir. Et les français aiment le livre papier.
NB : E-pagine était là.
Well… Mais je coupe la parole…
Pour les plus digitaux
Le premier intervenant, Michel Valensi des Editions de l’Eclat, propose depuis 2000 en version numérique gratuite les oeuvres et les internautes pouvaient commander la version papier payante.Le second intervenant (Jérôme Dayre) a lancé un site e-commerce de (pré-)réservation de livres Lalibrairie.com, la commande se fait en ligne et l’internaute va en librairie prendre son livre (et en profite pour augmenter son panier d’achat avec une bricole acheter dans la si jolie boutique du libraire) : une sorte de drive du livre. Une bonne idée pour éviter d’être en concurrence directe avec Amazon.
Par contre, il est hors de question sur sa plateforme de laisser les lecteurs indiquer leur avis. Les libraires, seuls vus leur formation et métier, ont un goût assez sûr pour être partagé. Même les bloggeurs qui parlent des livres n’ont aucune crédibilité, car ils ressassent toujours les mêmes thématiques.
J’ai posé une question concernant l’auto-édition. Réponse : ça n’a aucune valeur. L’éditeur fait son travail de dénicheur de talent et le libraire de promotion.
Comment dire… Mais c’est plus fort que moi. Je tends de nouveau le micro….
Le second gestionnaire de la table ronde a tenté le : « un auteur a vendu des millions de livres numériques aux US ». Réponse : ce sont les US, mais en France non.
Il a tenté aussi : le livre augmenté. Réponse : ce n’est pas une attente des lecteurs.
Voici sa conclusion…
Bref, la révolution littéraire numérique n’a pas encore atteint le monde de l’édition français…
…agrémentée de trois remarques.
Remarque 1
Les éditeurs français livrent à Amazon et Apple le fichier numérique de leurs oeuvres mais refusent de le faire pour les acteurs français comme e-pagine. En fait, l’éditeur veut garder pour lui le monopole de la copie du livre.Remarque 2
A part Amazon, Apple, Fnac et Google (un peu), ils ne voient pas d’autres concurrents. J’ai une master qui en train de concevoir une application de livre augmenté… et elle ne doit pas être seule dans le monde à re-penser les oeuvres…Remarque 3
Dans la salle d’a-côté, il y a une conférence sur la classe augmentée… Les ouvrages pédagogiques en lycée et collèges proposées dans le cadre d’une expérimentation digitale de l’enseignement une idée de la révolution à venir : lien vers des vidéos en ligne, tableau tactile pour le maîtres, etc.
Et le malicieux mot de la fin…
Voilà… Pour ta branche concurrents dans ton Porter, tu peux mettre encore quelques années « presque rien en France »…
Quant à moi qui ait travaillé dans la presse magazine deux ans et demi avant de lancer Madmagz, cela me rappelle furieusement certains comportements… J’offrirais à ces visionnaires un… livre : The Innovator’s Dilemna.