Ancien chef d’orchestre d’Alpha Blondy, le musicien français d’origine ivoirienne Mao Otayeck vient de sortir Renewal, un album solo coproduit et parrainé par la super star de la soul music américaine, Stevie Wonder. L’artiste a gardé dans sa voix les intonations d’une jeunesse passée en Côte d’Ivoire. Il a présenté son album lors d’un showcase organisé hier, à Just 4U. Une occasion pour le musicien de raconter l’aventure américaine aux côtés de Stevie Wonder.
«La chanson est née suite à la création de Yaqamtalu, l’association dont je suis fondateur. On avait voulu faire un hymne à la paix pour l’Afrique. Je l’ai composé en anglais et en wolof pour promouvoir l’association dont la cause était principalement d’informer le grand public sur les tragédies africaines. Mais aussi d’organiser des événements musicaux pour récolter des fonds pour financer des microprojets d’éducation», souligne le chanteur Franco-Ivorien.
«Je chante en anglais, en français, en wolof et en bambara pour faire passer des notes d’espoir à travers ma musique. Je suis un citoyen du monde qui croit toujours en un monde meilleur. Je pense que la musique adoucit les mœurs et peut parfois redonner un peu d’espoir. Elle a toute sa place pour divertir les gens surtout en temps en crise», poursuit-il.
L’agrément de Stevie Wonder
Le tube a ainsi eu un écho chez la grande star de la soul music Stevie Wonder qui l’a écouté à travers son assistant qui se trouve être son propre agent.« Mon agent qui est également l’assistant personnel de Stevie Wonder m’a appelé pour me dire que ce dernier avait écouté mon morceau Renewal et qu’il l’avait beaucoup aimé », explique Mao Otayek. « Je n’en revenais pas. Et c’est Stevie Wonder qui m’a demandé de venir aux États-Unis et c’est grâce à lui que je suis basé là bas», se réjouit-il.
Et d’ajouter : « mes chansons évoquent les thèmes universels de l’amour, de l’espoir, de la tolérance mais aussi de la dignité qui est un aspect très important de l’humanité».
Le musicien français qui a longtemps été le chef d’orchestre d’Alpha Blondy avait créé une Ong en France pour venir en aide aux plus démunis en Afrique de l'Ouest et dans les Caraïbes. Arrivé aux États-Unis en 2007, il a avait enregistré une partie de son album dans le studio de Stevie Wonder et a travaillé avec Gary Olazabal et Rob Arbittier, les deux ingénieurs du son de la star.
Le morceau «Wait» (attendre) a été coécrit par Stevie Wonder qui joue également de l’harmonica sur «Carry On ». «En arrivant, j’avais très peur de perdre le contrôle de la production, mais j’ai pu décider de tout. Les ingénieurs ont simplement adapté mes morceaux aux normes américaines. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas le son sur l’album, sa qualité est exceptionnelle », indique Mao Otayeck.
Mao Otayeck qui se décrit comme un «4x4 de la musique» en raison de ses racines musicales diverses, a été invité par Stevie Wonder à jouer son morceau «Carry On» sur la scène de Bercy à Paris.
«Nous avons contacté Jamel Debouze et il a beaucoup aimé mon travail. Il est le parrain de mon disque en France», précise Mao Otayeck
Ayant créé Tiapa Records, son propre label, pour distribuer Renewal, le musicien français mise pour l’instant sur une diffusion sur le web via Cd Baby et iTunes en attendant que les majors se manifestent. Il prépare actuellement à Houston une tournée qu’il annonce pour la fin de l’été aux États-Unis, en France et en Afrique.
« Au début, Stevie Wonder voulait lancer «Renewal» sur son label. Mais ce projet a pris du retard, car il est très occupé. Nous avons donc décidé de créer notre propre label avec son soutien », fait-il remarquer.
Mao Otayek, une synthèse de plusieurs cultures
Fils d’une mère malienne et d’un père argentino-libanais, Mao Otayeck travaillé pendant 20 ans en France avant de s’installer à Los Angeles. Le brassage avec différentes culture, lui a permis de chanter dans différentes langues dont le wolof.Le titre qu’il vient de lancer dans les bacs, « Renewal », puisé dans la langue de Kocc Barma, est un hymne à la paix. Il confie avoir eu quelques problèmes avec la langue anglaise au début, mais a rapidement progressé grâce à un professeur mis à disposition par Stevie Wonder, un homme qu’il a décrit comme « un grand frère très généreux ». A ses heures perdues et en dehors de la musique, le franco-ivoirien raffole de cuisine.
Ses goûts sont tout aussi variés que les différents pays qu’il a traversés. «J’adore faire la cuisine et je lis dès que j’en ai le temps. J’aime le tieb bou diene, le maffé mais aussi l’atiéké poisson notre plat national ivoirien, sans oublier le taboulé libanais et quelques spécialités méditerranéennes comme la paella et la bouillabaisse », se plait-il de citer