Ghana: Samia Nkrumah - "Pas d'indépendance totale sans le contrôle de l'économie"
Publié le 05 juillet 2012 par Busuainn_ezilebay
@BusuaInn_Ezile
De la tribune (quotidien algérien) via allAfrica :
Ghana: Samia Nkrumah - "Pas d'indépendance totale sans
le contrôle de l'économie"
PAR FAOUZIA ABABSA, 1 JUILLET 2012
INTERVIEW
Que pensez-vous de la rencontre et du contenu des interventions ?
Pour nous, politiques, il est important de comprendre l'histoire parce que nous sommes dans une étape dite de lutte. L'indépendance politique avait pour but que nous puissions aussi prendre le contrôle de notre économie et de nos richesses.
Mais force est de constater que 50 ans après ces indépendances, la majorité des pays africains n'ont pas d'influence sur leurs économies. Aujourd'hui nous réfléchissons sur les méthodes et moyens à même de nous aider à contrôler nos économies pour aboutir à la souveraineté totale.
Quelles sont les raisons qui n'ont pas permis cette souveraineté économique ?
Mon père a écrit un livre en 1956 intitulé Le nouveau colonialisme. Dans lequel il dit que beaucoup de pays africains ont obtenu leur indépendance. Mais leurs économies sont contrôlées par les occidentaux. La solution réside dans l'entraide entre pays africains.
Mais, et à titre d'exemple, les marchés africains ne sont pas ouverts à leurs homologues de l'Afrique du Nord !
Oui. D'ailleurs, pour arriver en Algérie et participer à la rencontre, j'ai dû passer par l'Europe, ce qui n'est pas normal dès lors que nous appartenons au même continent.
Nous avons beaucoup à faire pour améliorer et nos relations et la communication entre nous, et adopter un plan pour le continent.
Mon père avait dit, au lendemain de la libération du Ghana en 1957, que l'indépendance de notre pays n'avait aucun sens sans la libération totale de l'ensemble du continent.
Immédiatement après son indépendance, le Ghana a organisé deux conférences. Lors de la première, à laquelle avaient pris part 8 pays africains indépendants, il a été décidé d'aider tous les mouvements d'indépendance dans le continent.
En 1958,Le Ghana a invité tous les mouvements de libération, dont le FLN de l'époque en la personne de Frantz Fanon, qui est devenu par la suite l'ambassadeur du FLN au Ghana.
Ils ont ouvert des canaux pour aider la révolution algérienne. Lors de cette conférence, tous les pays indépendants ont décidé de prêter main forte aux pays encore colonisés.
Présentement, en 2012, il faut qu'on réfléchisse à une coordination dans les actions. Il faut que les pays du continent travaillent de concert pour pouvoir affronter le danger du colonialisme économique.
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