C’est quoi une rigueur de gauche ?

Publié le 05 juillet 2012 par Jeunegarde

Plan d’austérité, plan de rigueur, plan de redressement, plan de relance… peu importe le terme utilisé ou à ne pas prononcer, le nouveau gouvernement, comme le précédent, est contraint aux économies budgétaires pour respecter ses engagements en matière de déficit. Alors, certains diront, pourquoi avoir changé de gouvernement puisqu’on va devoir encore se serrer la ceinture. Et bien parce que pour une fois ce ne seront pas toujours les mêmes qui payeront ! Parce qu’une majorité de gauche ce n’est pas la même chose qu’une majorité de droite et la présentation hier du rectificatif budgétaire en est la preuve.

D’abord parce que l’une des mesures de ce correctif est la suppression de la fameuse TVA sociale votée par la précédente majorité. Taxe oh combien indolore mais des plus injuste.

Et puis il faut bien financer les premières mesures du gouvernement comme la revalorisation de 25% de l’Allocation de rentrée scolaire – le droit d’entrée (de 30 euros) dans l’Aide médicale d’Etat (AME) institué en 2011 qui est supprimé ou le rétablissement de la TVA à5,5 % sur le livre.

Le recrutement de 1.000 professeurs des écoles et d’autres personnels pour la rentrée prochaine coûtera 89,5 millions d’euros, financés par redéploiement de crédits.

La baisse des salaires du Président de la République, du Premier ministre et des membres de son gouvernement figure également dans ce texte.

Mais l’ardoise laissée par le gouvernement Sarkozy et la faiblesse de la croissance nécessitent d’augmenter les impôts. François Hollande ne l’avait pas caché mais avait promis « un redressement dans la justice« .

Se seront donc les ménages les plus aisés et les entreprises qui en payeront la note : contribution exceptionnelle sur la fortune (François Hardy peut déjà faire ses valises pour aller habiter chez son fils snif) – baisse de l’abattement pour les donations et successions en ligne directe – suppression de l’exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires – majoration exceptionnelle de 5% de l’impôt sur les sociétés pour les entreprises réalisant plus de 250 millions d’euros de chiffre d’affaires – taxe de 4 % sur la valeur des stocks des pétroliers – contribution exceptionnelle du secteur bancaire – niches fiscales sur l’épargne salariale limitées – augmentation de la taxe sur les transactions financières et les stocks-options.

Contrairement aux préconisations de la Cour des Comptes, aucun relèvement de la TVA et de la CSG n’est envisagé pour le moment. La baisse historique du pouvoir d’achat des ménages prévue cette année (-1,2 %) a sans doute influencé le gouvernement dans ses choix alors qu’il annonce dans le même temps la revalorisation du SMIC et une « faible » augmentation du prix du gaz par rapport à la demande de GDF-Suez.

Les fonctionnaires attendent désormais de savoir à quelle sauce ils seront mangés alors que leur point d’indice est gelé depuis 2 ans et que leur nombre ne devrait pas diminuer.


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