Un été serein sur les marchés financiers ?

Après le difficile semestre que nous venons de vivre, où l’intensité de la crise de la dette est encore montée d’un cran, et la volatilité sur les marchés a atteint des sommets, on peut légitiment se demander si l’été boursier sera un peu plus tranquille.

Le souvenir de 2011…

L’été 2011, rappelez-vous ,  avait été meurtrier. En trois semaines les marchés financiers s’étaient littéralement écroulés.  Comme le dit le dicton anglais « sell in may and go away », il y a bien souvent une saisonnalité sur les marchés financiers, la période de Mai à octobre étant souvent défavorable, alors que les six mois de Novembre à Avril sont quant à eux le plus souvent positifs.

Je ne sais pas s’il faut croire à cette saisonnalité bien que statistique, mais ce que l’on peut constater de manière certaine, c’est qu’en raison des vacances estivales, le mois d’août connait une activité réduite avec des volumes très faibles, et cette faiblesse des volumes vient amplifier automatiquement les variations de cours. Le mois d’août peut donc s’avérer plus volatile, dans un sens ou dans l’autre.

Que faut-il attendre pour cet été ?

Etant donné la forte baisse des marchés sur le second trimestre de l’année, tournant autour d’un niveau déjà très bas de 3000 points sur le CAC, on peut penser que l’essentiel de la baisse est déjà inscrit dans les cours, tant les mauvaises nouvelles accumulées ces derniers temps, sur la Grèce, l’Espagne, le ralentissement chinois ou la déception sur la reprise américaine ont douché les esprits.

Par ailleurs, le dernier sommet européen a pour une fois été positif, avec un vrai mouvement en faveur d’une plus grande intégration européenne et d’une meilleure sécurisation de l’épargne au travers d’un commencement d’union bancaire généralisée. Les marchés ont d’ailleurs apprécié reprenant 7% en une semaine.

Pourtant nous estimons que les problèmes sont loin d’être résolus. Même si l’on avance enfin dans le bon sens, et il était temps, la mise en œuvre concrète de toutes ces mesures sera longue. La croissance en Europe n’est pas non plus pour demain. Les pays du Sud de l’Europe vont malheureusement continuer à souffrir, et la sortie de crise prendra des années avant d’assainir les finances publiques, et de recréer une dynamique de croissance.

Enfin la salve de résultats des entreprises qui vont sortir courant juillet pourraient s’avérer décevante.

Pour toutes ces raisons et pour passer un mois d’août serein, à bronzer tranquillement sans stress, je vous recommande de rester sur une position prudente et sécurisée, afin d’éviter toute mauvaise surprise. Et selon le dicton, nous reviendrons peut-être en novembre…

Guy Roos

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